Si vous vous intéressez à la récupération pour les athlètes, vous tomberez inévitablement sur le terme "lumière proche infrarouge". Récemment, un petit appareil de thérapie à la lumière rouge, résistant à l'eau, a été présenté à l'ISPO. Mais qu'en est-il de cette tendance ?
L'appareil attise ma curiosité
Quels sont les effets de la lumière rouge ?
Quels sont les avantages de la lumière proche infrarouge après le sport ?
De la recherche à la pratique
Conclusion : la lumière proche infrarouge est un thème que je vais surveiller
Si vous cherchez une lumière proche infrarouge pour en découvrir les effets par vous-même, vous trouverez les produits suivants dans notre boutique :
Plongeuse scientifique, instructrice de SUP, guide de montagne... même si les lacs, les rivières et les mers sont mes terrains de jeu favoris, je ne me laisse pas porter par le courant, car j'ai encore beaucoup à apprendre et à découvrir. J'aime aussi prendre de la hauteur et changer de perspective en volant avec des drones et en faisant du trail.
Un soir, j'étais assis dans ma chambre d'hôtel et j'ai pressé contre ma nuque une pièce ovale en silicone avec 45 lumières LED rouges. Pendant dix minutes. Puis j'ai répété la procédure sur mon coude. Enfin, j'ai enroulé le dispositif autour de mon corps, de sorte que les LED rouges illuminent le bas de mon dos. J'avais passé la journée à courir à l'ISPO, le salon international du sport. Mes muscles étaient fatigués et je sentais un léger tiraillement dans le dos. Lorsque j'ai eu l'occasion d'essayer un appareil censé favoriser la récupération, j'ai sauté sur l'occasion
"Body Pro" est le nom du gadget de la marque Lumaflex, qui faisait partie d'un concours d'innovation organisé par ISPO. Bien qu'il n'ait pas été récompensé cette fois-ci, l'appareil avait déjà remporté le prix "Best Inventions of 2023" du magazine Time dans le domaine du bien-être. Une raison suffisante pour que j'examine de plus près la technologie sous-jacente.
Le Lumaflex «Body Pro» a été présenté comme une nouveauté au salon du sport ISPO. Source : ISPO
Préalablement, je suis d'abord sceptique face aux appareils à usage domestique qui promettent d'avoir des effets bénéfiques sur la santé grâce à la lumière, aux vibrations ou à d'autres types d'oscillations. C'était également le cas ici. Mais comme j'étais récemment tombé sur des articles comme celui-ci dans le Wall Street Journal et des études scientifiques sur le thème de la photobiomodulation (oui, un mot compliqué), ma curiosité a été éveillée. Les chaînes YouTube consacrées à l'utilisation de la lumière rouge visible et invisible se sont également multipliées. Qu'est-ce qui se cache derrière cette tendance ? J'ai voulu me plonger dans le sujet . Si vous êtes aussi curieux que moi de savoir ce qui se cache derrière cette forme de luminothérapie, je vous invite à me suivre dans les prochains paragraphes. Mais ne vous attendez pas à un test complet du Lumaflex "Body Pro". Je ne l'ai eu qu'une nuit avec moi pour me faire une première impression. Et elle était bonne jusqu'à présent. La fabrication donne une impression de solidité et l'utilisation est simple.
La luminothérapie est connue depuis les années 1960, lorsque le médecin hongrois Endre Mester a expérimenté les lasers et découvert que la lumière d'une certaine longueur d'onde stimulait la cicatrisation des plaies et la croissance des poils chez les rats. Des études menées par la NASA dans les années 1990 ont suivi, montrant que les lampes LED rouges amélioraient la photosynthèse des plantes dans l'espace ainsi que la cicatrisation des plaies des astronautes sur Terre. Mais comme le mode d'action n'était pas encore clair à l'époque et que les études - comme c'est souvent le cas dans le domaine scientifique - donnaient parfois des résultats contradictoires, les recherches se sont enlisées. Les thérapies par la lumière rouge ont été reléguées au rang d'ésotérisme et ont rapidement été considérées comme un tour de passe-passe. En raison notamment des promesses de guérison exagérées d'un fabricant américain, qui se sont soldées par la condamnation du responsable et de deux distributeurs des appareils pour fraude https://casetext.com/case/united-states-v-lytle-22.
La méfiance s'est lentement estompée lorsque les scientifiques ont commencé à démontrer les effets de la lumière rouge sur les cellules. C'est surtout sur les mitochondries, les centrales électriques des cellules qui ne fonctionnent plus de manière optimale en raison de maladies ou de processus de vieillissement, que la lumière rouge froide à ondes longues a une influence positive.
Il existe aujourd'hui des milliers d'études sur les effets de la lumière proche infrarouge, mais leurs résultats sont encore parfois contradictoires. Ce qui rend les choses particulièrement confuses, c'est le fait que la thérapie par la lumière rouge a changé de nom au fil des années : de Low Level Laser Therapy à Low Level Light Therapy, lorsqu'on s'est rendu compte que non seulement les lasers, mais aussi les LED apportaient les effets souhaités, jusqu'à Photobiomodulation. C'est sous ce terme que l'on discute aujourd'hui des effets de la lumière rouge à ondes longues et de la lumière proche de l'infrarouge. De plus, les études utilisent en partie des lumières de différentes longueurs d'onde et de différentes intensités. Pourquoi est-ce important ? La longueur d'onde influence la profondeur à laquelle la lumière peut pénétrer dans les tissus.
Pour apporter un éclairage, au sens proverbial du terme, je me tourne vers le Dr Alexander Wunsch, qui travaille sur le thème depuis plus de 30 ans et dont j'ai découvert l'existence grâce à un article paru dans Le Journal des médecins du sport. "Le corps a développé des mécanismes pour filtrer, si possible en surface, la lumière potentiellement nocive, c'est-à-dire la lumière à ondes très courtes et à ondes longues. Seule la lumière inoffensive ou bénéfique peut pénétrer dans les tissus jusqu'à plusieurs centimètres de profondeur", explique-t-il. Cette lumière comprend des longueurs d'onde de 600 à 1400 nanomètres. Il s'agit d'une lumière rouge froide, à la limite et au-delà du spectre visible, dont la longueur d'onde et les effets diffèrent de ceux de la lumière rouge chaude. Les appareils dont il est question dans la photobiomodulation n'ont donc pas grand-chose en commun avec les émetteurs de chaleur rouge censés soulager les sinusites, par exemple, ou avec le sauna infrarouge.
Les LED à lumière rouge visible et invisible favoriseraient la récupération et la guérison. Source : Siri Schubert
Dans le sport, par exemple, la lumière proche de l'infrarouge peut aider à prolonger la capacité de contraction du muscle (en fournissant une plus grande quantité d'ATP pour ceux qui veulent en savoir plus), explique le médecin. Ainsi, les muscles se fatiguent moins vite. Un effet anti-inflammatoire au niveau des articulations et des muscles a également été constaté et démontré dans des études. La récupération après un entraînement intense et les petites lésions musculaires qui en résultent seraient également améliorées par la lumière proche infrarouge.
De la recherche scientifique à un appareil que je peux acheter pour un usage domestique, il y a bien sûr un grand pas à franchir. "En principe, on ne peut pas se tromper beaucoup avec une longueur d'onde de 630 à 850 nanomètres", dit Alexander Wunsch. L'expert me donne toutefois une indication : "S'il n'y a pas de maladie ou de dommage au niveau des muscles et des tissus, les effets de la photobiomodulation ne sont pas non plus très perceptibles". Cela signifie donc que les personnes en forme, en bonne santé et sportives remarqueront probablement moins la lumière du proche infrarouge que, par exemple, les sportifs ou les sportives souffrant de blessures ou présentant de forts signes de fatigue après une compétition.
De nombreux progrès ont été réalisés ces dernières années dans la recherche sur la photobiomodulation. Il est évident qu'il existe un potentiel pour aider à la guérison des blessures sportives et peut-être aussi pour améliorer les performances. Après avoir utilisé brièvement l'appareil à l'hôtel, je ne peux pas dire grand-chose, si ce n'est que je vais certainement essayer la lumière proche infrarouge lors de ma prochaine blessure sportive. Je suis impatient de voir les effets.
