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Comment monter de nouveaux pneus tubeless sur un gravel bike

Patrick Bardelli
17/4/2023
Traduction : Elvina Tran

Après 3000 kilomètres, il est temps de changer les pneus de mon gravel bike. Suivez ce drame en trois actes avec peut-être un happy end à la fin.

Le changement peut donc commencer. Ah non, attendez, de quelle taille de pneu ai-je besoin ?

Prologue : ETRTO, pouces ou norme française

Je n’y comprends rien. Différents chiffres sont imprimés sur le côté des pneus. Sur mon ancien pneu, ça ressemble à ça :

C’est loin d’être simple. En effet, les dimensions des pneus de vélo sont aujourd’hui désignées selon la norme européenne pour les pneus et les jantes ETRTO (European Tire and Rim Technical Organization, autrement dit l’Organisation technique européenne du pneu et de la jante). Dans la pratique, les fabricants de pneus utilisent toutefois aussi les anciennes notations/inscriptions anglaises et françaises.

ETRTO

Cette désignation de taille (par ex. 38-622) indique la largeur (38 millimètres) et le diamètre intérieur (622 millimètres) du pneu.

Pouces

La désignation en pouces (par ex. 28 x 1,50) indique le diamètre extérieur approximatif (28 pouces, soit env. 710 millimètres) et la largeur du pneu (1,50 pouce, soit env. 38 millimètres).

Norme française

L’indication de la taille selon le système français (par ex. 700 x 38C) indique le diamètre extérieur approximatif (700 millimètres) et la largeur du pneu (38 millimètres).

Dans mon cas, cela signifie donc que les anciens pneus ont une largeur de 38 millimètres et un diamètre intérieur de 622 millimètres. Je peux toutefois monter des pneus plus larges sur les jantes, jusqu’à 45 millimètres maximum. Comme je l’ai dit, ce n’est pas simple. Est-ce que je reste sur 38 millimètres ? Ou vaut-il mieux passer à 40 ? Voire 45 millimètres ?

Acte 1 : quel profil choisir ?

Je décide d’essayer un pneu plus large et j’en choisis un de 45 millimètres. Tant qu’à faire. Un nouveau problème surgit aussitôt : de quel profil ai-je besoin ? Là aussi, notre assortiment propose d’innombrables variantes. Jusqu’à présent, je roulais toute l’année avec les mêmes pneus.

Acte 2 : le liquide d’étanchéité biologique

Le montage peut-il vraiment commencer ? Presque. J’ai d’abord besoin d’un produit d’étanchéité. Comme j’ai récemment testé de nouveaux produits de nettoyage de BBB, un flacon de leur nouveau produit biologique traîne encore quelque part dans le garage.

Acte 3 : le montage du Schwalbe G-One R

Allez, cette fois on y va pour de vrai. Passons au changement de pneus. Ce qui prend environ 2,5 secondes pour quatre roues au stand d’une écurie de Formule 1 prend 2,5 heures dans mon jardin. En résumé, le changement se fait en quatre étapes :

  • détacher les anciens pneus des jantes ;
  • nettoyer les jantes et les débarrasser des résidus de produit d’étanchéité ;
  • poser les nouveaux pneus ;
  • et remplir le produit d’étanchéité et gonfler.

Si c’est la première fois que vous passez de la chambre à air au tubeless sur votre vélo, certaines étapes supplémentaires sont nécessaires, comme le collage d’un fond de jante. Je n’ai toutefois pas besoin de faire cette étape, car le fond de jante est déjà collé sur la jante et une valve tubeless correspondante est installée.

Détacher les anciens pneus et nettoyer les jantes

Comme les vieux pneus sont littéralement collés aux jantes, il me faut beaucoup de force pour les décoller. Pour finir, je nettoie les jantes avec un chiffon en papier et un peu d’eau tiède. Sur YouTube, les gens emploient différentes méthodes : certains font comme moi, d’autres utilisent par exemple un chiffon en fibres avec un peu de nettoyant pour freins. Au final, la jante doit être propre.

Monter des pneus neufs et remplir le produit d’étanchéité

C’est là que les choses deviennent vraiment amusantes. En effet, monter les nouveaux pneus sur les jantes s’avère être la tâche la plus énervante. Sur la première roue, je fais l’erreur de vouloir monter le pneu sur la jante des deux côtés en même temps. Mauvaise idée. Plus tard, je remarque (j’aurais dû regarder les vidéos YouTube plus attentivement) que le pneu est d’abord posé d’un côté, puis de l’autre sur la jante.

Et un petit détail très important : il faut faire attention à monter le pneu dans le bon sens, c’est-à-dire dans le sens de la marche. Sinon il faut recommencer à zéro. Un marquage correspondant figure sur chaque pneu. Il faut tout de même chercher un peu avant de le trouver. Chez Schwalbe, ça s’appelle « rotation ».

Une fois cette étape réalisée, il faut gonfler le pneu, et ce, le plus rapidement possible, afin qu’il soit proprement posé sur la jante. Pour cela, j’utilise le booster de Milkit. Vous pouvez voir comment cela fonctionne exactement dans la vidéo qui suit. Ensuite, je laisse l’air s’échapper à nouveau et je verse le liquide d’étanchéité par la valve.

Il existe également d’innombrables vidéos sur YouTube à ce sujet. La méthode la plus courante est le remplissage par la valve. Il est également possible de soulever le pneu et de faire couler le liquide d’étanchéité dans la jante par le côté. Cette méthode n’est pas des plus propres : le liquide durcit rapidement et laisse des taches peu élégantes sur la jante. Voilà qui ne plaira pas aux esthètes du vélo.

Bon, pour finir, je gonfle le pneu à environ trois bars avec la pompe à vélo et j’entends un petit pffffff. Ce n’est pas complètement hermétique. De l’air s’échappe par la valve. Le petit écrou sur la jante n’est pas serré à fond. Une fois ce problème résolu, nous y sommes presque. Il faut encore tourner et retourner la roue dans tous les sens pour que le produit soit bien réparti et que tout soit complètement étanche.

Épilogue : une première victoire pour les nouveaux pneus

On est Vendredi saint. Il pleut et je m’aventure à faire une sortie avec les nouveaux G-One R de Schwalbe. Un léger sentiment de malaise m’accompagne pendant les premiers kilomètres, car je ne suis toujours pas sûr de la quantité de produit d’étanchéité utilisée. Est-ce que j’en ai mis assez ? Oui, apparemment, car je rentre chez moi sans problème.

En attendant, tout est bien qui finit bien.

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Ancien journaliste radio devenu fan de story telling. Coureur confirmé, adepte du gravel bike et débutant en haltères de toutes tailles. Quelle sera ma prochaine étape ?


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