

Tubeless ou classique ? Je préfère les tubeless, mais...

Certaines personnes ne jurent que par la chambre à air. Pour d’autres, il n’y a que le tubeless. Quel type de pneu choisir ? Comme souvent en cyclisme, le choix du matériel est crucial, mais j’avoue que je n’ai pas d’avis tranché sur cette question.
Tubeless ou chambre à air, c’est presque une question de foi chez les cyclistes. Un peu comme vélo électrique ou sans assistance, dérailleur avec ou sans fil, lubrifier la chaîne avec de l’huile ou de la cire... la liste est longue. Or, j’ai récemment décidé de passer de la chambre à air au tubeless avec son liquide d’étanchéité. Pour la première fois, je me suis aussi procuré une « nouille de pneu », ou Tire Noodle (site en allemand).
Ces inserts en mousse qui rappellent les frites de piscines existent dans de nombreux coloris.

C’est une nouille qui entre dans un bar...
Le processus de montage avec ruban de jante, valve spéciale et liquide d’étanchéité est expliqué ici.
Aujourd’hui, nous utilisons des produits de Stan’s. En théorie, c’est fait en un clin d’œil. En pratique, c’est un fier combat qui oppose l’humain et ses propres inventions.

Ayant deux mains gauches, je me réfère à un spécialiste multicasquette qui distribue les Tire Noodles en Suisse. Stefan de Trail Supply m’aide aujourd’hui à transformer mon gravel et m’explique le fonctionnement des fameuses nouilles magiques. Elles se placent dans la jante en même temps que le pneu tubeless. Quand le pneu est gonflé, les inserts en mousse se rétractent. Si de l’air s’échappe, ils se dilatent à nouveau, comme dans l’illustration ci-dessous.


Les Tire Noodles ont pour but de protéger les pneus et les jantes, et d’éviter les snakebites (pneu pincé entre la jante et un obstacle). Selon Stefan, elles révolutionnent les performances sur les longues épreuves d’enduro et de descente ainsi que les sorties d’endurance sur route. Adaptées à chaque usage, elles minimisent les risques tout en améliorant l’adhérence et le confort de conduite.
Enfin, elles permettent de rentrer chez soi en roulant avec un pneu crevé. C’est une belle promesse. Je vais tester ces inserts à fond dans les semaines à venir et je vous ferai un compte rendu.

Tout est bien qui finit bien, ou presque
Il faut d’abord changer d’équipement. Stefan a apporté un produit d’un fabricant qui m’était inconnu.
La marque tchèque Zleen (site en anglais), basée à Prague, produit des pneus de vélo pour tous les types, du vélo de ville au VTT en passant évidemment par le gravel. Nous montons aujourd’hui la référence du pneu gravel dans sa version Pro de 42 millimètres de large.
Ce pneu offre une bonne adhérence sur tous les terrains pour traverser sereinement et rapidement des sections de forêt sèches, de routes en gravier ou de chemins boueux. C’est ce que nous allons voir. Je profiterai de l’occasion pour tester ces pneus dans les prochaines semaines et je vous ferai part de mes impressions.

Le passage de la chambre à air au tubeless sur le vélo gravel Gran Turismo GR X de Bixs se déroule à peu près comme suit :
- retirer le vieux pneu et la chambre à air de la jante ;
- le fond de jante est déjà prémonté sur les roues tubeless ;
- s’il n’est pas prémonté, coller un fond de jante tubeless adapté ;
- installer la valve (attention : nécessite des valves tubeless spéciales en cas d’utilisation avec des Tire Noodles) ;
- monter le nouveau pneu sur la jante, éventuellement avec des Tire Noodles ;
- gonfler jusqu’à ce que ça poppe (voir vidéo) ;
- dégonfler et remplir d’environ 60 à 80 ml de liquide d’étanchéité ;
- gonfler et tourner les roues dans tous les sens pour que le liquide se répartisse afin d’assurer l’étanchéité du pneu et de la jante.
Si on entend que ça poppe, cela veut dire que le pneu est correctement placé et étanche dans sa jante. Normalement. En effet, il faut souvent quelques sorties pour que le liquide d’étanchéité se répartisse bien et colmate toutes les fuites. Dans mon cas, même après ma troisième sortie, la roue arrière continue à perdre de l’air et je dois ressortir la pompe. C’était aussi le cas sur le dernier vélo que j’ai converti au tubeless. La roue a mis deux semaines à être complètement étanche.
Moins de crevaisons, plus de désordre
L’installation du nouveau pneu sur la jante peut prendre beaucoup de temps et d’énergie. Un conseil : savonnez les flancs des pneus avec de l’eau. Le caoutchouc ainsi assoupli épousera mieux la forme de la jante. Malheureusement, l’utilisation d’un démonte-pneu est souvent nécessaire, ce qui augmente le risque de rayer la belle jante en carbone.


Il s’agit ensuite d’introduire le liquide d’étanchéité dans le pneu. Plusieurs options s’offrent à vous. En règle générale, on retire d’abord le noyau de la valve, puis on remplit soit directement à partir du tube, soit avec un embout spécial, qui laisse moins de traces sur la jante que la variante directement issue de la bouteille.


Du coup : chambre à air ou tubeless ?
Revenons à la question initiale. Chambre à air ou pas ? Je n’ai pas vraiment de réponse à cette question. Quand je regarde des vidéos YouTube sur le sujet, poser un pneu tubeless a l’air d’être un jeu d’enfants. « Vous n’avez qu’à... » et dix minutes plus tard, deux roues sont converties. Mon vécu diffère. C’est un peu pénible, cela provoque des rayures sur la jante et j’en mets souvent partout avec le liquide d’étanchéité.
Je l’ai fait quatre fois : deux fois en observant, une fois en suivant des instructions et une fois tout seul. À chaque fois, c’était un peu le bazar. Mais bon. Hormis le montage fastidieux, j’aime bien le tubeless. J’ai récemment eu deux vélos de test montés sur des chambres à air et je n’ai jamais eu de panne.
En outre, il faut faire l’appoint deux à trois fois par an, afin qu’il y ait toujours suffisamment de liquide d’étanchéité pour colmater les éventuelles perforations dans le pneu. Les pneus tubeless offrent des avantages évidents en termes de rapidité, de confort, d’adhérence et de résistance à la crevaison. En ce qui concerne le poids, la combinaison du pneu, du Tire Noodle et de la valve a l’avantage avec 568 g contre 610 g avec l’ancien pneu et la chambre à air, valve comprise.
Cela dit, il faut aussi compter le liquide, qui a une densité plus élevée que l’eau. Je ne souhaite pas bousiller ma balance de cuisine et je calcule donc simplement avec un facteur de 1,3. Selon mes calculs, 60 ml correspondent à environ 80 g, ce qui fait 648 g par roue.
Un peu plus de poids, une petite rayure, une petite éclaboussure, mais moins de risques de crevaison et une meilleure performance. Est-ce que cela vaut la peine par rapport à la chambre à air ? En fin de compte, c’est à chacun et chacune de décider ce qui lui convient.

Tubeless vs chambre à air
Que pensez-vous de la comparaison entre les pneus tubeless et les pneus à chambre à air ?


Ancien journaliste radio devenu fan de story telling. Coureur confirmé, adepte du gravel bike et débutant en haltères de toutes tailles. Quelle sera ma prochaine étape ?