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Vous avez déjà transpiré aujourd’hui ? Ce qui peut se cacher derrière

Une personne sur 90 dans le monde est touchée par l’hyperhidrose : la transpiration abondante n’est certes pas une maladie dangereuse, mais elle est gênante et peut vous démoraliser. Un expert apporte des éclaircissements sur les causes et le traitement.

Vous êtes en plein entretien d’embauche. Bien sûr que vous êtes nerveux·euse et que vous voulez vous montrer sous votre meilleur jour. Mais ensuite : la première poignée de main est humide, vous transpirez excessivement au niveau du visage et des taches sombres et profondes se dessinent sur les manches de votre chemise bleu clair. Une transpiration excessive vous semble familière ? Dans ce cas, il est fort probable que vous souffriez d’hyperhidrose.

Déclencheurs et causes : pourquoi est-ce que je transpire autant ?

Transpirer quand vous avez chaud ou que vous faites du sport, n’est-ce pas normal ? Oui, cela peut arriver à tout le monde. Mais c’est là que les « transpirants normaux » se séparent des personnes souffrant d’hyperhidrose : l’émotion comme facteur déclenchant.

La transpiration peut se répandre sur tout le corps, mais elle touche le plus souvent les mains, les pieds, les aisselles, la région des fesses et la tête.

Hyperhidrose primaire et secondaire

Cette maladie génétiquement héréditaire, qui se caractérise par une hyperactivité du nerf sympathique, est considérée comme une hyperhidrose primaire. Mais parfois, la transpiration abondante peut indiquer un autre diagnostic : la maladie n’est pas la cause de la transpiration, mais la transpiration est le symptôme d’une autre maladie. On parle alors d’hyperhidrose secondaire.

Cela peut être dû à des maladies neurologiques comme la maladie de Parkinson ou à des maladies métaboliques comme le diabète, explique l’expert. De nombreux médicaments provoquent également une forte transpiration, notamment les psychotropes comme les antidépresseurs ou les antihypertenseurs. Dans le pire des cas, la transpiration abondante est le signe d’une tumeur naissante.

Selon l’expert Schick, les signes d’alerte sont une apparition soudaine, des sueurs nocturnes et l’absence d’antécédents familiaux. Dans tous les cas, primaires ou secondaires, un examen médical est recommandé afin d’exclure tout diagnostic grave.

Gestion de l’hyperhidrose : conseils pour la vie quotidienne

Les traitements de l’hyperhidrose vont du simple déodorant à l’intervention chirurgicale. Seule votre souffrance personnelle est déterminante pour savoir si des mesures sont nécessaires et lesquelles. Mais vous pouvez de toute façon faire quelque chose dans votre vie quotidienne pour lutter contre la transpiration.

En tête : le refroidissement.

La meilleure zone pour déclencher ce réflexe est d’ailleurs la tête. Lorsque la tête se refroidit, elle envoie un réflexe général d’arrêt de la transpiration.

Traitement de l’hyperhidrose : quelles sont les solutions durables ?

Personne ne doit se résigner à l’hyperhidrose. Bien qu’on ne puisse pas guérir la maladie en raison de sa composante génétique, on peut très bien la traiter. Pour cela, il existe deux voies de traitement, dit l’expert : « Soit on freine la glande sudorale elle-même, soit on freine la commande nerveuse. »

1. Déodorants et antitranspirants

2. Comprimés contre la transpiration excessive

« Le produit emprunte la voie directe vers le nerf. Il y a donc moins de sécheresse buccale et les autres effets secondaires sont également plus modérés », explique le spécialiste. La crème ne doit pas être appliquée dans les yeux et peut en principe être utilisée sur tout le corps, mais elle a été spécialement conçue pour être appliquée sous les aisselles.

Les quatre premières semaines, Axhidrox peut être appliquée une fois par jour. Ensuite, vous devez réduire l’utilisation à deux fois par semaine maximum (en allemand) ou discuter de la poursuite de l’utilisation avec votre médecin.

3. Botox

Il est vrai que le Botox peut également aider en cas de transpiration excessive et mettre fin à la souffrance pendant plusieurs mois. La substance active, la toxine botulique, est injectée sous la peau à l’endroit concerné, agit en quelques jours et est particulièrement recommandée pour les personnes qui recherchent un traitement rapide et à long terme, sans intervention majeure avec de longues périodes d’indisponibilité.

La toxine botulique est un déchet d’une bactérie qui vit notamment dans les charcuteries périssables. Il compte parmi les poisons les plus puissants du monde, une livre de ce produit suffirait à éradiquer l’humanité entière, selon Dr Schick.

« Le Botox est donc injecté localement à une dilution d’un millionième et bloque la transmission des stimuli au niveau des synapses. La substance active ne se déplace que de quelques centimètres autour du point d’injection et agit pendant environ six mois. » Les effets secondaires sont peu probables, mais il existe tout de même un faible risque d’infection et des ecchymoses temporaires peuvent apparaître autour du point d’injection.

Dans le pire des cas, il peut aussi y avoir des paralysies dans d’autres parties du corps si le poison pénètre trop loin dans l’organisme. « En 24 ans, je n’ai jamais rencontré d’intolérance au traitement », rassure Dr Schick. L’intervention est toutefois très coûteuse et n’est pas couverte par la caisse maladie.

4. Chirurgie du système nerveux sympathique contre la transpiration excessive et MiraDry

Une intervention chirurgicale pour une maladie qui ne présente aucun risque pour la santé peut sembler drastique à première vue. Mais « l’hyperhidrose a un effet d'usure important. Elle est toujours là et se déclenche dans les situations les plus stupides. On peut alors en arriver à prendre le risque de se faire opérer », explique l’expert.

Pour commencer : l’opération n’est pas une intervention à haut risque. Néanmoins, vous ne devriez l’envisager que si tout le reste ne fonctionne pas. En effet, le nerf sympathique lui-même, qui passe à côté de la colonne vertébrale, est alors clampé. Comme le nerf responsable de la transpiration n’envoie plus d’impulsions aux parties du corps concernées, la forte transpiration disparaît définitivement.

Photo d’en-tête : Shutterstock

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J'aime les formulations fleuries et le langage symbolique. Les métaphores bien tournées sont ma kryptonite, même si parfois, il vaut mieux aller droit au but. Tous mes textes sont rédigés par mes chats : ce n'est pas une métaphore, mais je crois à « l'humanisation de l'animal de compagnie ». En dehors du bureau, j'aime faire des randonnées, jouer de la musique autour d'un feu de camp ou faire du sport, voir parfois même aller à une fête. 


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