
En coulisse
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par Michael Restin
Le tournoi du All England Tennis Club de Wimbledon fascine autant les joueur·ses que les spectateur·rices : le mélange d’histoire, de tradition et de tennis de classe mondiale n’a pas son pareil. Ce week-end, les cracks du tennis vont s’affronter pour remporter le titre. Je vous livre quelques faits et curiosités sur le plus vieux tournoi de tennis du monde.
Il a eu lieu pour la première fois en juillet 1877, sous le nom de « Lawn Tennis Championships ». Pas comme aujourd’hui à Church Road, mais à Worple Road à Wimbledon.
Selon la légende, le All England Croquet Club – à l’époque, on y jouait au croquet et pas encore au tennis – aurait eu besoin de faire réparer un rouleau agricole.
Pour recouvrer les frais, il a été décidé spontanément d’organiser un tournoi de tennis et de faire payer l’entrée.
Au départ, seuls les hommes étaient autorisés à participer au tournoi. À l’époque, le tournoi comptait alors 22 participants, qui devaient chacun s’acquitter d’un droit d’entrée d’une guinée. Cela correspondait à une livre et un shilling. Le vainqueur recevait 12 guinées ainsi qu’un trophée d’une valeur de 25 guinées. Sept ans plus tard, en 1884, les femmes ont elles aussi commencé à manier les raquettes en bois sur la pelouse sacrée.
Ce n’est qu’en 1922 que le tournoi de tennis a été transféré à Church Road, où un nouveau terrain de tennis a été inauguré. Il offrait de la place pour environ 15 000 spectateur·rices. En 1937, les championnats ont été retransmis pour la première fois à la télévision. La popularité de Wimbledon n’a cessé de croître depuis.
Oui ; la tradition est importante à Church Road. Depuis toujours, les hommes et les femmes jouent en blanc. Ce code vestimentaire est toujours en vigueur aujourd’hui : au moins 90 pour cent des vêtements de tennis doivent être blancs à Wimbledon, les 10 pour cent restants doivent être de couleurs pastel discrètes.
Le code vestimentaire doit être respecté à la lettre : en 2013, Roger Federer a été prié de changer de chaussures pour le match suivant après sa victoire en ouverture. La raison ? Les semelles de couleur.
Mais il y a aussi des changements à Wimbledon : depuis cette année, les femmes peuvent pour la première fois jouer en sous-vêtements de couleur. Les joueuses se plaignaient de ne pas se sentir à l’aise sur le terrain en sous-vêtements blancs pendant leurs règles. Lors du tournoi de l’année dernière, des manifestant·es se sont également engagé·es, à grand renfort de médias, pour changer le code vestimentaire rigide.
La tradition vaut aussi pour les repas : pour le dessert, ou comme encas, des fraises à la crème. Il n’est pas tout à fait clair depuis quand cela est ainsi : depuis la première édition en 1877, 1881 ou seulement en 1893, les sources ne sont pas unanimes. Mais il est clair que cette tradition existe déjà depuis un certain temps.
La manière dont les baies sont servies est d’autant plus claire : dans les « punnets », il y a au moins dix fruits plus la crème. Chaque fruit pèse entre 12 et 13 grammes ; c’est strictement réglementé. Pendant les deux semaines du tournoi, environ 150 000 barquettes sont vendues.
Et pourquoi des fraises ? Il paraît qu’un certain cardinal Wosley a été le premier à avoir l’idée de mélanger des fraises avec de la crème. Il a servi ce délicieux mix lors d’un banquet en 1509.
Au total, en 2023, le tournoi de tennis de Wimbledon distribue 44,7 millions de livres, soit plus de 50 millions de francs suisses. La gagnante et le gagnant en individuel recevront 2,35 millions de livres.
Par rapport à l’année dernière, les primes ont été augmentées, surtout pour les qualifications ainsi que pour les premiers tours du tournoi principal. Les primes des qualifications ont été augmentées de 14,5 pour cent et la prime du premier tour de 10 pour cent. Si le joueur ou la joueuse perd au premier tour de qualification, il ou elle recevra tout de même 12 750 livres, et 55 000 livres au premier tour de la compétition principale. Une belle petite somme.
L’égalité des prix entre hommes et femmes n’existe d’ailleurs que depuis 2007 : le All England Tennis Club a annoncé il y a 15 ans l’égalisation des primes du tournoi de tennis le plus célèbre du monde. Wimbledon a été le dernier des quatre tournois du Grand Chelem à introduire l’égalisation.
Les hommes jouent pour un trophée orné d’un ananas doré. La coupe porte le nom de Gentlemen’s Singles Trophy ; pas très créatif, je vous l’accorde. À la fin du tournoi, la dame victorieuse soulève une assiette surdimensionnée, appelée « Venus Rosewater Dish ». Je vous en dis plus au point 6.
Mais quel est le rapport entre un fruit tropical et un tournoi de tennis en Angleterre ? Même les expert·es en tennis et les historien·nes ne le savent pas exactement. Un porte-parole du Wimbledon Museum partage sa théorie : « Au XVIIe siècle, les ananas ne pouvaient pas être cultivés au Royaume-Uni et devaient être importés, si bien qu’on considérait comme un grand compliment le fait de se voir offrir un ananas lors d’un banquet. » D’accord, c’est donc pour cela qu’en plus du chèque, le vainqueur reçoit aussi un trophée, ananas inclus.
En simple dames, le trophée est le « Venus Rosewater Dish ». Cette assiette n’a rien à voir avec la célèbre joueuse de tennis américaine Venus Williams. On pense plutôt que le style et l’élégance de la coupe sont un hommage à la déesse Vénus.
Et l’eau de rose était un parfum très populaire au XVIe siècle. C’est surtout l’élite sociale qui l’utilisait volontiers ; comme parfum, mais aussi dans la nourriture.
Le plat était considéré comme un symbole de statut social : lors des dîners opulents, les invité·es tenaient leurs mains au-dessus du plat et les serviteurs versaient la précieuse eau de rose dessus. C’est en effet plus noble que de se nettoyer les mains avec une serviette.
Wimbledon a un problème de pigeons. Les oiseaux aiment l’infrastructure du stade. Le toit au-dessus du Center Court, tout particulièrement, est un lieu de nidification très apprécié. Les pigeons aiment aussi s’ébattre sur la pelouse bien entretenue ou dans les tribunes. Cela ne fait pas le bonheur des organisateur·rices.
C’est pourquoi, depuis 2007, l’aigle de Wimbledon, Rufus, survole chaque matin les courts de tennis pour chasser les hôtes indésirables. Et cela fonctionne : quand les pigeons voient le rapace, ils prennent la poudre d’escampette.
Regarderez-vous les finales ce week-end ? Qui remportera les trophées tant convoités ? Partagez-vous la fascination de Wimbledon ? À vos claviers dans les commentaires !
Des études affirment que notre capacité d'attention est plus courte que celle d'un poisson rouge. Aïe. Mon travail consiste à attirer votre attention aussi souvent et aussi longtemps que possible avec des contenus qui vous intéressent. En dehors du bureau, j'aime passer du temps sur le court de tennis, lire et regarder Netflix, ou voyager.