En septembre 2022, l’assortiment de Galaxus et Digitec en Suisse était en moyenne 2,6 % moins cher qu’en septembre 2021. La raison principale en est la forte concurrence du commerce en ligne. Il existe toutefois des groupes de produits dont le prix a nettement augmenté au cours des douze derniers mois, par exemple les meubles, les maillots de bain, les bagages ou les sets Lego.
Mais le commerce en ligne a également un effet modérateur sur l’inflation : une analyse des prix de vente de Galaxus et Digitec montre en effet que l’assortiment était même moins cher en septembre 2022 qu’en septembre 2021, et ce de 2,6 %. Digitec Galaxus a cependant acheté les marchandises à des prix légèrement plus élevés durant la même période.
« Jusqu’à présent, les commerçants en ligne suisses n’ont guère répercuté la hausse des prix d’achat sur leur clientèle », explique Hendrik Blijdenstein, Chief Commercial Officer responsable des achats et des ventes chez Galaxus. La raison en est la forte concurrence entre les fournisseurs : « Ceux qui fixent des prix trop élevés auront du mal à écouler leur marchandises. », dit Hendrik.
Transparence des prix sur l’ensemble de l’assortiment
Les tongs sont un facteur d’inflation
Les frais de transport pour les salons de jardin ont doublé
Qui sait se passer d’un smartphone dernier cri s’en tire pour moins cher
Au niveau de la catégorie de produits, on constate que les offres de Galaxus et de Digitec sont toutes plus avantageuses les unes que les autres. Les réductions de prix les moins perceptibles concernent les secteurs « Home & Living » (p. ex. canapés, couverts ou lampes) et « Garden & Car » (p. ex. chaises longues, tondeuses à gazon ou enjoliveurs).
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La Suisse est un îlot de stabilité des prix : alors que nous voyons un taux d’inflation annuel de 10 % dans la zone euro, il n’était que de 3,3 % en septembre dans notre pays. Les spécialistes (en allemand) attribuent cette situation avant tout à la force du franc, grâce à laquelle nous pouvons importer des marchandises de l’étranger à bas prix. La production d’électricité relativement autonome et le marché alimentaire cloisonné sont en partie responsables de ce renchérissement en douceur, les bouleversements mondiaux ont ainsi moins d’influence sur les prix suisses.
L’analyse a pris en compte les prix de vente de tous les types de produits avec plus de 100 produits dans l’assortiment, par exemple les peluches, les aliments pour chats ou les caméras. La comparaison a porté sur la médiane mensuelle des prix de vente des mêmes produits à douze mois d’intervalle. Deux points de données sont donc par exemple les prix du kit scientifique « Cyborg-Hand » le 30 septembre 2021 et 2022, à ces deux dates, des jouets éducatifs techniques ont en effet été achetés au moins une fois. Les clientes et clients trouveront les données de l’historique sous l’onglet « évolution des prix », qui garantit la transparence chez Digitec et Galaxus depuis l’automne 2021.
Cette configuration de l’étude n’a pas pris en compte les produits qui n’étaient plus disponibles à la fin du mois de septembre 2022, ni ceux qui ont été ajoutés à l’assortiment. Un exemple permet d’en comprendre la raison : Galaxus propose depuis peu des cosmétiques à prix élevés) des marques La Roche Posay, Vichy et Bioderma. Si ces produits étaient pris en compte dans la comparaison des prix, nous constaterions une inflation aberrante pour les crèmes pour le visage ou les lotions pour le corps.
L’étude occulte en outre le fait que des produits de remplacement sont régulièrement mis sur le marché, surtout dans le domaine de l’électronique. Ce n’est donc pas le prix d’un iPhone 14 qui a été comparé à celui d’un iPhone 13, mais le prix du même iPhone 13, et celui-ci est sous pression depuis fin janvier. Mais la majeure partie des produits vendus par Digitec et Galaxus sont de toute façon des produits qui restent identiques dans l’assortiment pendant une longue période, p. ex. cartouches d’encre pour imprimante, câbles USB ou couches). Le renchérissement effectif de l’assortiment de Digitec Galaxus ne devrait donc être que marginalement plus élevé que les moins 2,6 %.
Il existe bien sûr des produits et des groupes de produits pour lesquels les prix de vente ont fortement augmenté en l’espace d’un an. C’est particulièrement vrai pour les kits de construction de Lego : en septembre 2022, les briques de construction Lego étaient en moyenne presque 10 % plus chères chez Galaxus que l’année précédente (voir graphique). L’inflation est également fortement perceptible pour la mode de bain, notamment pour les tongs et les chaussures de bain. En outre, le renchérissement se fait sentir sur les bagages, les accessoires de sport et les meubles. « Pour ces produits, nos prix d’achat ont également augmenté plus fortement que la moyenne », explique Hendrik.
Presque partout, la hausse des prix de l’énergie et des matières premières, le transport coûteux par conteneurs maritimes et la forte demande ou la pénurie font monter les prix. Par exemple, cette année, Lego a pour la première fois augmenté les prix des sets existants (en allemand), en raison de l’augmentation des coûts de production. Les matières plastiques étaient, selon la plateforme sectorielle « Kunststoff Information » (en allemand), plus chères de 59 % en 2021 et de 14 % cette année. Cela explique également l’explosion des prix des tongs et des enjoliveurs.
Les fabricants de meubles et de textiles d’intérieur comme le linge de lit justifient eux aussi la hausse des prix de vente notamment par le coût des matières premières : « Les prix du coton, du bois ou du laiton ont fortement augmenté », explique Jennifer Häring, Category Business Manager, « à cela s’ajoutent les obligations administratives et les nouvelles réglementations comme la loi sur le commerce des émissions de combustibles (en allemand), qui pèsent particulièrement sur les entreprises produisant en Allemagne. »
Le collègue de Jennifer, David Widmer, qui est entre autres responsable de l’assortiment de mobilier de jardin, ajoute : « Outre les prix des matières premières, les prix du transport entre l’Asie et l’Europe ont également grimpé en flèche ». Depuis le début de l’année 2020, le prix par conteneur est passé d’environ 4500 à 10 000 francs en moyenne. David fait le calcul suivant : « Si nous parvenons à faire entrer 75 salons de jardin dans un conteneur, le transport nous coûte aujourd’hui plus de 130 francs par pièce au lieu de 60 francs ». Pour les produits plus petits et plus chers comme les notebooks ou les téléphones portables, les frais de transport pèsent proportionnellement beaucoup moins lourd.
En ce qui concerne les maillots de bain et les bagages, la forte augmentation des réservations de vacances a probablement eu une grande influence supplémentaire sur les prix : « Des marques comme Samsonite ou American Tourister ont fortement augmenté leurs prix cette année », explique Davide Merz, responsable entre autres de l’achat et de la vente de valises chez Galaxus. « En raison de la forte demande, le marché a répercuté une grande partie de la hausse sur la clientèle. »
Il existe toutefois des groupes de produits dont le prix a nettement augmenté au cours des douze derniers mois, par exemple les meubles, les maillots de bain, les bagages ou les sets Lego. Au niveau des groupes de produits, il s’agit en particulier des notebooks et des téléphones portables, bien que, comme expliqué plus haut, les appareils nouvellement lancés n’aient pas été pris en compte. Il en va de même au niveau du type de produit pour les stations de travail, les cartes graphiques et les webcams, qui arrivent en tête du classement. La déflation pour les produits électroniques s’explique également par la baisse de la demande due à la situation économique mondiale et à la fin de la pandémie de coronavirus : les cartes graphiques, par exemple, sont à nouveau nettement moins chères (en allemand) en raison de surcapacités. En économie, on parle alors de cycle du porc.
Enfin, la question se pose de savoir si le commerce en ligne suisse pourra encore se soustraire à l’inflation galopante, et si oui, pendant combien de temps. L’inflation se déroule par cycles », explique Hendrik : « Ce sont d’abord les entreprises de matières premières qui augmentent leurs prix, puis les fabricants et leurs fournisseurs avec un certain retard, et enfin, la pression sur les marges oblige les détaillants à suivre ». En raison de la forte concurrence et de la facilité de comparaison des prix, cela se produit plus tard dans le commerce en ligne que dans le commerce stationnaire, « mais plus l’inflation persiste, plus nous devrons probablement augmenter nos prix. »
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