L'évolution de l'antivol pour vélo progresse. Chez Abus, cela signifie plus d'électronique, moins de clé. Le Bordo 6500A SmartX – avec fonction alarme, contrôlé par application et niveau de sécurité 15 sur 15 – est-il destiné à une utilisation quotidienne ou constitue-t-il une surenchère technologique ?
Un cadenas avec histoire
La solution
Nouveau départ avec le 6500A
Je n'ai pas de problème sérieux avec ce cadenas à proprement parler. Mais il n'est pas toujours commode. Parfois, je dois prendre mon smartphone sur lequel s'affiche un message pour me dire que je ne suis pas assez près du cadenas pour l'ouvrir sans clé.
Le cadenas sans clé
Conclusion
Je ne peux pas encore dire si le coupe-boulons est capable de venir à bout d'un Abus Bordo 6500A SmartX, récompensé de la note 15 sur 15. Peut-être le découvrirons-nous ensemble ? N'hésitez pas à m'écrire si vous avez les bons outils pour le forcer !
Écrivain amateur et père de deux enfants, j’aime être en mouvement et avancer en équilibre sur le chemin sinueux de la vie de famille. Je jongle avec plusieurs balles et il m’arrive parfois d’en faire tomber une. Il peut s’agir d’une balle, ou d’une remarque. Ou des deux.
Votre vélo a peut-être une batterie. Votre cadenas, peut-être pas encore. Abus y voit l'avenir, l'électronique ouvrant de nouvelles possibilités. Les ventes de vélos à assistance électrique connaissent un essor sans précédent en Suisse. Un vélo vendu sur trois est motorisé et les modèles haut de gamme affichent des prix avoisinant ceux des petites voitures. Conséquence inévitable ? L'apparition de gros titres faisant référence à l'explosion des vols de vélo et à la mafia des e-bike qui sévit dans notre pays. Conséquence inéluctable ? Le déploiement d'un arsenal de protection. Les voleurs bien équipés choisissent spécifiquement les modèles haut de gamme sécurisés par des antivols en acier, des dispositifs de repérage et des alarmes.
Avec le Bordo 6500A SmartX, Abus ajoute à sa gamme un nouvel antivol pliable, spécialement conçu pour ce groupe cible de propriétaires de vélos électriques férus de technologie. Avec ses 2,3 kilos, il est presque aussi lourd que le vélo le plus léger du monde, mais le poids n'est pas un critère déterminant dans cette catégorie. Il n'y a que la sécurité qui compte. Doté du plus haut niveau de sécurité qui soit, il est conçu pour une protection maximale grâce à des tiges de 5,5 millimètres d'épaisseur, d'un système d'alarme intégré et, surtout, l'absence de clé et de combinaison de code. Il peut être déverrouillé via une appli ou une télécommande, selon le modèle.
Abus6500A/110 Bordo One BK SH RC avec télécommande
110 cm
46
Dans la famille Abus, ce cadenas n'est pas seul. J'en ai déjà essayé deux, à commencer par l'Abus 6000A, pas aussi massif, s'ouvrant avec une clé, mais doté de la même fonction alarme : des vibrations sur le cadenas activent un signal sonore strident. Si quelqu'un essaie de l'ouvrir sans succès, l'alarme, d'une puissance de 100 dB, se déclenche pendant vingt secondes avant de s'éteindre et de se relancer. L'Abus 6000A est un bon cadenas. Il a remporté le test du Kassensturz pour être le seul à ne pas avoir pu être ouvert en crochetant la serrure. Pourtant, je n'étais pas satisfait de son utilisation au quotidien. En l'ouvrant, j'avais l'impression d'être une équipe de déminage. Je devais être rapide pour ouvrir la serrure avant que l'alarme ne se déclenche, les bips d'avertissement constants provoquant une certaine agitation en moi.
Test de produit
Serrure d'alarme d'Abus : le nerf de la guerre fait-il fuir le coupe-boulon ?
par Michael Restin
La solution était évidente. Il devrait y avoir un moyen de désarmer l'alarme avant de toucher la serrure. Abus a donc proposé le SmartX, un cadenas connecté à une application et s'affranchissant de clé. En s'approchant avec le smartphone, le cadenas se déverrouille et l'alarme se désactive. En théorie, ce système présente des avantages. En pratique, le test du modèle 770A fut d'abord un désastre. Rapidement, je ne savais plus qui déconnait : le cadenas, l'appli ou moi ? Quoi qu'il en soit, j'étais souvent désemparé et encore plus en apprenant qu'il y avait un lot de cadenas défectueux en circulation. Après l'avoir échangé, j'étais enfin convaincu. Mais cet épisode a démontré ce qui se passe lorsque la technologie échoue : rien ne fonctionne. Et c'est plutôt ballot pour un cadenas de vélo.
Test de produit
Celui de droite est de la camelote, celui de gauche est très bien
par Michael Restin
En gardant cette histoire à l'esprit, je visionne la pub rétro assez humoristique sur le produit, censée donner envie de l'acheter, et dans laquelle on voit un homme hirsute en train de se peigner la moustache et chercher désespérément la clé de son cadenas accroché sur son vélo garé dehors. Message sous-jacent : tout n'était pas mieux dans les années 80.
Comme j'ai dû mettre mon vélo au sous-sol en 2020 parce qu'un modèle SmartX ne s'ouvrait pas, je souris en sachant que j'étais déjà le pendant moderne de cette situation cocasse. Lorsque l'application tombe en panne ou que le téléphone n'a plus de jus, les bonnes vieilles clés demeurent une merveilleuse solution, même s'il faut passer cinq minutes à les chercher. Pour ceux qui aiment avoir un objet ressemblant à une clé dans la main, il y a la variante RC de l'Abus 6500A. Elle est nettement plus chère, mais j'imagine qu'une télécommande vaut le coût supplémentaire pour certains.
Aujourd'hui : batterie à plat ! Dans les deux cas, c'est ballot.
Encore une fois, je dois me fier à la variante de l'application pendant mes tests. En gros, j'aime l'application SmartX (iOS/Android), elle est claire et intuitive. Après avoir scanné la carte-clé fournie et connecté le cadenas, l'application me permet de gérer certains paramètres sur mon smartphone : je peux lui donner un nom, octroyer l'accès à d'autres utilisateurs, visualiser sur une carte où j'étais connecté la dernière fois au cadenas. Une connexion est établie via Bluetooth lorsque je m'approche de mon cadenas. Je peux également définir la distance à laquelle l'ouvrir.
La fonction « sans clé » étant activée, je me dirige vers mon vélo et touche légèrement le cadenas qui se déverrouille immédiatement. Ça fonctionne avec Android 11, sous un ciel couvert et à une pression atmosphérique actuelle de 1008,9 hPa. Qui sait quels facteurs jouent un rôle dans pareille situation ? Même en avril 2021, des utilisateurs se plaignent de l'application, ils n'arrivent pas à faire fonctionner leur cadenas et se désespèrent de la combinaison de matériau et de logiciel. Pourtant, à en croire la vidéo, sans clé, tout fonctionne simplement.
Par le biais du smartphone, je déverrouille le cadenas tout en me demandant pourquoi cela ne fonctionne pas à cet instant précis, alors que la fois d'avant j'étais parvenu à l'ouvrir sans problème à la même distance. Ça ne mange pas de pain, mais c'est ennuyeux. À quoi bon avoir une application dotée d'un système robuste « sans clé » consommant en continu de la batterie en arrière-plan si c'est pour qu'elle ne fonctionne que 95 % du temps ?
Ça ne va pas !
Le cadenas renferme une batterie pour la fonction alarme et le mécanisme de verrouillage. La batterie vous causera beaucoup moins de soucis que celle de votre smartphone. Elle est encore remplie à 90 % après plus d'un mois d'utilisation. L'entrée USB-C pour la recharge se trouve sous un boîtier en caoutchouc épais et incurvé qui protège l'intérieur. Le système d'alarme Abus ne craint pas l'eau.
On peut vérifier le niveau de la batterie dans l'application et paramétrer une notification lorsqu'elle est faible. Si elle est vide au moment où le cadenas sécurise votre vélo, il vous faudra alors recourir à une batterie de secours pour l'activer. Toutefois, ce problème devrait être facile à éviter dans la pratique, l'alimentation de secours étant plus susceptible d'être nécessaire pour votre smartphone. Lors de la charge, le voyant vert du cadenas signale qu'elle est à nouveau à 100 %.
La prise USB-C est cachée sous le couvercle.
Une LED fournit également un retour visuel pendant la fermeture et l'ouverture : la lumière verte indique que le cadenas est verrouillé, la rouge; déverrouillé. C'est étrange, mais c'est comme ça. Ce serait plus logique dans l'autre sens. De plus, ce processus s'accompagne de différents signaux sonores : double bip à l'ouverture, double bip en séquence inverse à la fermeture, suivi d'un autre double bip indiquant que le mode de surveillance est actif.
J'aimerais désactiver ces avertissements sonores, mais ce n'est malheureusement pas possible. La LED et le son à la fermeture me suffisent amplement. Mais pas à Abus. La manipulation d'un cadenas SmartX génère obligatoirement un bruit auquel il faut s'habituer. Le silence n'est présent qu'en mode transport : une fois plié, il peut être rangé dans le support prévu à cet effet, où il ne fait aucun bruit. Ce qu'il a fait pendant mon absence, je ne le saurai que lorsque je serai à nouveau dans le coin. Le 6500A SmartX ne peut pas m'informer en temps réel.
C'était quoi, ça ?
Face à toute la technologie et aux alarmes, il ne faut pas oublier que ce cadenas pliant offre également une résistance massive aux voleurs de manière classique, grâce à l'acier trempé. À l'instar du Granit X-Plus 6500, il possède des barres d'une épaisseur de 5,5 millimètres, ce qui oblige les voleurs à utiliser des outils plus grands. Comme il fait un bruit supplémentaire en cas de manipulation malveillante, il pourrait bien dissuader les délinquants professionnels.
Bien sûr, l'Abus Bordo 6500A SmartX est un cadenas qui divise les opinions, mais qui fonctionne sans trop d'inconvénients au quotidien, un aspect crucial pour moi après des expériences précédentes, quelque peu « alarmantes ». De toute évidence, peu de gens sont enclins à utiliser un antivol via une application. Mais il y a aussi ceux pour qui chaque clé en moins et chaque dispositif de sécurité en plus est un atout. Je n'en fais pas encore partie, mais qui sait comment je réagirai dans une dizaine d'années ?
