Grâce à la musculation, vous pouvez défier l’âge
En coulisse

Grâce à la musculation, vous pouvez défier l’âge

Collaboration: Patrick Bardelli

Avec l’âge, on perd de la force et de la masse musculaire. Ce qui a des conséquences importantes sur notre qualité de vie. Dans quelle mesure l’âge influe-t-il sur nos cellules et donc sur nos muscles ? Vous trouverez la réponse ici. De même que la réponse à la question : comment défier l’âge musculaire ?

Le processus de vieillissement est universel. Nous le retrouvons partout. Malheureusement, même nos muscles squelettiques ne peuvent échapper au vieillissement et la masse musculaire s’atrophie avec le temps. Pourquoi cela se passe-t-il et est-ce possible d’atténuer ce processus ou de l’inverser ?

Nos cellules aussi vieillissent. Au fil du temps, elles sont endommagées au niveau moléculaire. Cela est dû à différentes interactions biochimiques. Pour les cellules, ça signifie que la somme des dommages est si élevée, qu’elles ne parviennent plus à se diviser et qu’elles restent bloquées dans le cycle cellulaire. Les études de ces processus ont mené à l’expression de sénescence cellulaire, le vieillissement cellulaire. Vieillir peut donc être décrit comme une fonction de l’accumulation de cellules vieillissantes durant la vie.

Des cellules vieillissantes ne fonctionnent plus très bien et peuvent causer des troubles dans les processus physiologiques et/ou dans les tissus. Ainsi, on trouve dans le sérum sanguin des personnes âgées 2 à 4 fois plus de facteurs inflammatoires que chez les jeunes [1-4]. Ces facteurs peuvent favoriser des réactions inflammatoires et accélérer encore davantage le processus de vieillissement.

Plus on vieillit, plus les cellules souches de nos muscles, appelées cellules satellites, diminuent également de manière significative [5, 6]. On a observé que les personnes âgées possèdent une plus petite section transversale du muscle aux fibres de type II et que ces fibres présentent en outre moins de cellules satellites. Cela pourrait être le signe d’un dysfonctionnement de ces cellules [7]. Cette hypothèse est toutefois controversée, car la suppression pharmacologique ciblée de la fonction des cellules satellites chez des souris adultes n’a eu aucun effet sur l’atrophie musculaire [8, 9]. Les cellules satellites ne contribuent donc pas au maintien de la taille des fibres musculaires vieillissantes, mais jouent un rôle important uniquement dans les processus régénératifs [8, 10].

De nouveaux résultats semblent démontrer que les mitochondries, nos centrales électriques, jouent un rôle clé dans le processus de vieillissement et dans les maladies dues à l’âge [11]. Il a été démontré qu’un déficit calorique augmente la durée de vie de la levure [12], du caenorhabditis elegans [13] et des mammifères [14]. Cela suggère donc un rôle des mitochondries dans le processus de vieillissement, puisque nos cellules ont notamment une influence sur la régulation des mitochondries pour la longévité [15]. Contrairement à cela, chez les cellules vieillissantes, on constate un dysfonctionnement des mitochondries, ce qui a un effet négatif sur la fonction musculaire et sa préservation [16, 17].

En outre, le processus de vieillissement peut également perturber des voies de signalisation et ainsi influencer le développement et la dégradation de la masse musculaire, la dégradation de la masse étant malheureusement favorisée.

Photo : Shutterstock
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Effets du vieillissement sur la force

Les muscles squelettiques diminuent avec le temps. À partir de la puberté et jusqu’entre la quatrième et la cinquième décennie de vie, la force et la masse musculaire chez les individus en bonne santé restent relativement stables. Ce n’est qu’entre 40 et 50 ans que nous perdons de la masse musculaire et de la force [18]. À l’âge de 80 ans, nous avons perdu environ 30 % de notre masse musculaire [19, 20]. Toutefois, la perte de masse musculaire n’est pas uniformément répartie dans notre corps. Le taux de perte de masse musculaire dans les jambes est plus de deux fois plus élevé que dans les bras [21]. Bien que les hommes possèdent plus de masse musculaire que les femmes, la perte de masse musculaire est similaire chez les deux sexes [21, 22]. Vu que les hommes ont environ 1,5-2 fois plus de masse musculaire et de force que les femmes, ils atteignent le seuil d’invalidité à peu près 1,5 année plus tard que les femmes [23, 24].

Comme déjà mentionné, le processus de vieillissement s’accompagne d’une réduction de la surface de la section transversale des fibres de type II [25]. Par conséquent, la proportion et le volume des fibres de type I augmentent [7, 25, 26]. Entre 22 et 74 ans, on a observé dans le vastus lateralis (le plus grand muscle du quadriceps) une diminution de la surface de la section transversale dans les fibres de type II de 58 % à 52 % [25]. En sachant que les fibres de type II peuvent produire environ 1,4 fois plus de tension que les fibres de type I [27, 28], cela peut seulement expliquer une différence de force d’environ 2 % mais jamais la réduction de force constatée de 45 % qui apparaît dans cette tranche d’âge [29]. D’où vient cette perte massive de force ? Parmi les autres causes de la perte de force, l’une des raisons principales est la relation entre le vieillissement et les modifications ultrastructurelles telles qu’une augmentation du tissu conjonctif et une infiltration graisseuse [24, 30, 31]. Ni la graisse ni le tissu conjonctif ne sont capables d’apporter une contribution de force, car il s’agit de tissus non contractiles. En comparaison avec les jeunes hommes, les hommes âgés possèdent le double de surface de tissus non contractiles [31]. Ainsi, c’est ce tissu non contractile qui explique principalement la perte de force et non la réduction de la surface de la section transversale des fibres musculaires de type II [31].

J’aimerais encore mentionner le facteur qui fait que la réduction de force chez les personnes âgées peut aussi expliquer une capacité limitée de commander le muscle volontairement [32]. Chez les rats, cela représentait jusqu’à 11 % de la perte de la force avec l’âge [33].

Âge et musculation

Pour faire court : la plasticité, c’est-à-dire la capacité de la musculature à s’adapter aux influences de l’environnement, est présente jusqu’à un âge avancé. Fiatarone et ses collègues [34] ont soumis neuf sujets âgés de 90 ans ± 1 an à un entraînement musculaire de haute intensité durant huit semaines. Chez les neuf sujets qui ont terminé l’entraînement, l’augmentation de la force était en moyenne de 174 %. La surface moyenne des muscles de la cuisse a augmenté de 9 %. La musculation a donc même mené à une augmentation de la force musculaire et de la masse musculaire chez des personnes fragiles et a augmenté leur mobilité.

Wroblewski et al. [35] ont étudié la composition du corps, le pic de couple ainsi que la surface de la section transversale du quadriceps de 40 personnes bien entraînées âgées de 40 à 81 ans. La quantification de la surface transversale du muscle à mi-cuisse et de la masse maigre n’a démontré aucune augmentation avec l’âge et on a pu constater un lien significatif entre le maintien de la surface musculaire à mi-cuisse. En outre, chez ces personnes bien entraînées, la force n’a pas diminué de manière significative en fonction de l’âge. Les auteurs sont donc venus à la conclusion que le vieillissement seul ne peut expliquer la réduction de la masse et de la force musculaire observée et que la non-utilisation de la musculature pourrait être une raison plus importante pour la réduction de la masse musculaire et de la force que le vieillissement. Ainsi, s’il n’existe pas de différence dans la section transversale du muscle entre un sportif bien entraîné de 81 ans et un de 40 ans, l’entraînement régulier peut « rajeunir » vos muscles de plusieurs décennies.

La plasticité des muscles n’est pas altérée par le processus de vieillissement en soi. C’est pourquoi j’encourage même les personnes les plus âgées à intégrer un entraînement régulier dans leur quotidien. N’oubliez pas que c’est vous qui décidez de la manière dont vous vieillissez.

Références

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Biologiste moléculaire et musculaire. Chercheur à l'ETH Zurich. Athlète de force.


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