Martin Jungfer
Test de produit

Geltex de Sembella : une mousse de matelas ne fait pas encore un bon oreiller

Martin Jungfer
19/7/2024
Traduction: Stéphanie Casada

L’oreiller Geltex de Sembella a une forme particulière. Il est censé être un « compagnon idéal », surtout pour les personnes qui dorment sur le côté. Est-ce vrai ? Je le découvre pendant le test.

Pour bien dormir, l’oreiller joue un rôle essentiel. Beaucoup de gens en achètent plusieurs jusqu’à trouver le bon. C’est pourquoi il y a toujours des fabricants avec de nouvelles idées, comme le Geltex que j’ai eu l’honneur de tester pour vous ces dernières semaines.

Je commence par regarder la description du produit de Sembella. Concernant les différents points :

« Oreiller de forme spéciale »

Oui, ça se voit. En ce qui concerne les dimensions, le modèle Sembella ne rentre dans aucun des tiroirs de forme courante. Il mesure 68 centimètres de long, 34 centimètres de large et environ 11 centimètres de haut. Impossible d’utiliser une taie d’oreiller standard.

Si vous dormez sur le côté, la forme doit répondre à vos besoins.
Si vous dormez sur le côté, la forme doit répondre à vos besoins.
Source : Martin Jungfer

« Noyau 100 % GELTEX® »

Remarque : il est toujours bon d’utiliser des majuscules dans le marketing. Elles font ressortir le mot de l’uniformité des textes. NON, bien sûr que non ! Même s’il y a un R dans un cercle à la fin de Geltex, il n’est pas mieux ou plus important pour autant. Car derrière tout cela, il n’y a rien d’autre qu’une certaine mousse de polyuréthane alliant les propriétés de la mousse à froid à pores ouverts et du gel élastique. Et la mention « 100 % » peut suggérer la pureté, mais en réalité, cela signifie seulement que ce noyau est justement composé de ce seul matériau. Ce qui rend la fabrication moins chère. Ces gens du marketing sont très malins...

« Des canaux d’aération pour un climat de sommeil agréable »

Houla, c’est le moment de faire preuve de fantaisie ! Donc on pourrait aussi très bien appeler les « canaux d’aération » des trous. Ils ont été découpés dans la mousse brute. Ils font en sorte que le centre de l’oreiller soit encore un peu plus mou, ce qui signifie que votre tête s’y enfonce davantage. L’aération est toutefois limitée d’un point de vue purement physique, car votre tête se trouve à une extrémité du tunnel et l’autre extrémité sur le matelas. Il s’agit donc plutôt d’un blocage de l’aération. En tout cas, lors du test, je n’ai pas ressenti une meilleure aération qu’avec un oreiller sans tunnel. Il est probable que l’emmental dispose d’une meilleure aération que l’oreiller, mais il sent aussi plus fort.

Photographiés à contre-jour, les trous, ou plutôt les « canaux d’aération », sont visibles.
Photographiés à contre-jour, les trous, ou plutôt les « canaux d’aération », sont visibles.
Source : Martin Jungfer

« Taie lavable »

Voilà, pour une fois, on va droit au but. Je peux retirer la taie de l’oreiller Geltex et la laver à 60 degrés. Et ça tombe bien, car c’est la seule que je possède. Impossible d’en utiliser une autre à cause des dimensions particulières de l’oreiller (cf. ci-dessus). En mettant la taie, je remarque que je ne peux l’utiliser que d’un seul côté. Et pour cause, la fermeture éclair se trouve à l’arrière. On ne peut donc pas poser la tête dessus. Mais je ne trouve pas non plus le côté prévu pour s’allonger idéal. La structure de la taie est assez spéciale. Même le mot « Geltex » (en majuscules, bien sûr) y est imprimé. En théorie, je pourrais donc, durant la nuit, imprimer une empreinte du nom de la marque sur ma joue en plaçant ma tête correctement. Mais je ne veux pas.

Entre le noyau Geltex et la taie, il y a encore une fine couche de cellulose. Celle-ci est assez bâclée et fait des plis disgracieux sur les côtés.

Sous la taie proprement dite, il y a encore une housse plus fine qui recouvre surtout la mousse.
Sous la taie proprement dite, il y a encore une housse plus fine qui recouvre surtout la mousse.
Source : Martin Jungfer

Est-il agréable de dormir sur l’oreiller Geltex ?

En principe, la forme de l’oreiller Geltex de Sembella rappelle celle d’un biscuit pour chien : étroit au milieu, plus large sur les côtés. L’idée est la suivante : en tant que dormeur latéral, ma tête repose au milieu, tandis que les côtés plus larges soutiennent ma nuque et mes épaules. Cela devrait m’aller. Je trouve cependant la partie centrale de l’oreiller trop molle. À cet endroit, les tubes d’aération dans la mousse réduisent sensiblement la stabilité.

Le coussin offre deux hauteurs, 8 centimètres d’un côté et 11,5 centimètres de l’autre. Mais attention, la hauteur seule ne dit pas si vous serez confortablement allongé dessus. La résistance du matériau est un facteur important. Ici, la mousse Geltex de Sembella est plutôt du côté mou par rapport à d’autres oreillers et n’offre que peu de soutien.

Mon kettlebell simule la tête. Le poids de quatre kilogrammes comprime l’oreiller de manière bien visible. Sur le côté, le coussin se soulève même légèrement.
Mon kettlebell simule la tête. Le poids de quatre kilogrammes comprime l’oreiller de manière bien visible. Sur le côté, le coussin se soulève même légèrement.
Source : Martin Jungfer

Cela pourrait aussi s’expliquer par le fait que Geltex est à l’origine une mousse développée pour les matelas et les toppers. On la retrouve par exemple dans les matelas de la marque Schlaraffia. Tout comme Sembella, celle-ci appartenait jusqu’à récemment au groupe Recticel belge, dont les mousses de polyuréthane sont utilisées entre autres pour l’isolation, la protection contre le bruit et justement pour la literie. Depuis 2022, Schlaraffia ainsi que Sembella font partie du groupe portugais Aquinos Group.

Or, les oreillers doivent répondre à des exigences légèrement différentes de celles des matelas. Du point de vue de l’économie d’entreprise, l’approche consistant à mettre la mousse que l’on produit de toute façon dans une enveloppe de coussin et à la vendre peut sembler convaincante.

Le résultat ne me convient pas. Même le côté le plus haut est trop bas pour moi. La housse de l’oreiller est trop grossièrement structurée à mon goût et l’inscription Geltex qui y figure est totalement inutile.

La housse est très structurée. Il est possible que vous ayez des marques sur le visage au réveil.
La housse est très structurée. Il est possible que vous ayez des marques sur le visage au réveil.
Source : Martin Jungfer

Bilan

Un morceau de mousse coûteux

L’oreiller Geltex de Sembella coûte plus de 150 francs suisses ou euros, soit beaucoup trop pour un morceau de mousse qui semble ergonomique, mais ne l’est pas. Il est trop mou, pas assez ferme et, de plus, a été glissé dans une taie d’oreiller douteuse.

Pro

  • taie lavable à 60 degrés
  • trous d’aération dans le noyau en mousse
  • différentes hauteurs en le tournant

Contre

  • la taie d’oreiller très structurée laisse des marques sur le visage
  • finition bâclée de la sous-taie
  • mousse très molle qui s’affaisse trop
  • les dimensions inhabituelles empêchent l’utilisation d’une autre taie d’oreiller
Sembella Geltex Premium (34 x 68 x 11.5 cm)
Oreiller

Sembella Geltex Premium

34 x 68 x 11.5 cm

Photo d’en-tête : Martin Jungfer

Cet article plaît à 29 personne(s)


User Avatar
User Avatar

Je suis journaliste depuis 1997. Stationné en Franconie, au bord du lac de Constance, à Obwald, Nidwald et Zurich. Père de famille depuis 2014. Expert en organisation rédactionnelle et motivation. Les thèmes abordés ? La durabilité, les outils de télétravail, les belles choses pour la maison, les jouets créatifs et les articles de sport. 


Intérieur
Suivez les thèmes et restez informé dans les domaines qui vous intéressent.

Santé
Suivez les thèmes et restez informé dans les domaines qui vous intéressent.

Ces articles pourraient aussi vous intéresser

  • Test de produit

    Doux, aéré, craquant : l'oreiller "just happy" convainc à l'essai

    par Martin Jungfer

  • Test de produit

    90 nuits, trois oreillers, un vainqueur : le « Clima Flow » de Bico

    par Martin Jungfer

  • Test de produit

    Pratique et confortable : l’oreiller Dagsmejan m’a convaincu

    par Martin Jungfer

15 commentaires

Avatar
later