La semaine du design de Milan est l'occasion d'admirer, entre autres, une exposition de routeur WiFi dans un habit en tricot ou encore un pouf en forme de doughnut. Laissez-moi vous présenter, au fil de ces lignes, six « œuvres d'art fonctionnelles » qui ont attisé ma curiosité !
Au Salone del Mobile de cette année, les esprits créatifs n'ont peut-être pas réinventé la roue, mais l'ont rendue beaucoup plus belle. Au total, douze œuvres ont particulièrement retenu mon attention. Elles m'ont donné envie d'en faire un article en deux parties ; la première a été publiée hier :
Comme une pom-pom girl, je soutiens le bon design et vous fais découvrir tout ce qui a trait aux meubles et à l’aménagement intérieur. Régulièrement, je vous présente des astuces d’intérieur simples mais raffinées, je parle des tendances et j’interviewe des esprits créatifs sur leur travail.
Les objets de sable imprimés en 3D de Rive Roshan semblent délicats et émouvants par leurs nombreux plis. Pourtant, « Spin Vessel » n'a rien de meuble : un liant en résine donne au sable la forme souhaitée et assure la tenue nécessaire. Grâce à l'imprimante 3D, la designer capture ce qu'elle appelle des « moments fugaces ». Présentée au Spazio par Rossana Orlandi, sa collection « Motion », composée de huit objets, ne constitue que le début de sa recherche avec le sable.
« Spin Vessel » est composé à 98 % de sable de quartz blanc.
Exposition : Rossana Orlandi, Milan Design Week 2021
Au cours du processus, le sable change de couleur grâce au liant.
L'architecture et le design fusionnent pour donner naissance à une table en aluminium « Odyssey » signée Jiri Krejcirik – également exposée à Rossana –, composée de six pieds en forme de piliers soutenant un « toit » et arborant un revêtement particulier de couleur dorée, presque holographique, une description convenant parfaitement au nom de la collection : « Eclecticism ». Elle s'inspire de l'antiquité grecque et de l'architecte slovène Jože Plečnik, qui représente la modernité.
La table comble le fossé entre modernité et antiquité grecque.
Exposition : Rossana Orlandi, Milan Design Week 2021
Signé par les fondateurs du Studio-Lotto, Mirko Ihrig et Casey Lewis, ce vase se compose d'un mélange d'acier et de verre qui lui confère son côté naturel. Les matériaux ne pourraient pas être plus différents : l'un est fragile, l'autre presque indestructible. Ils s'associent pour former une unité. « Nous voulions associer un matériau durable comme le verre – quelque peu négligé dans le design industriel – au métal », explique Casey Lewis. « Nous avons été inspirés par d'anciens objets en verre et en métal, comme des services à thé. » À l'origine, les concepteurs voulaient enfoncer les poignées dans le verre encore bouillant pour créer une connexion « naturelle » sans soudure. Cependant, ils n'ont pas été en mesure de réaliser leur idée à temps pour le Salone. Les deux matériaux sont vissés ensemble. À l'avenir, cependant, cette jonction disparaîtra littéralement.
Pourquoi se contenter d'une seule anse quand on peut en avoir quatre ?
Exposition : Super Salone, Milan Design Week 2021
Là où je dissimule mon routeur derrière une plante, d'autres le redessinent : Elsa Sier, designer d'interaction, pense que le routeur est une boîte visuellement peu imaginative, mais importante. Elle souhaite que nous puissions nous sentir plus proches d'elle et mieux la comprendre : « Nous savons peu de choses sur ce qu'elle fait pour nous », déclare-t-elle. Contrairement aux boîtiers en plastique dur, son design arbore une forme organique. Enveloppée dans un fin tricot côtelé, le routeur laisse entrevoir une diode rouge, si la connexion fait défaut, ou jaune, si quelque chose est en train de se télécharger. En outre, le routeur sert également de rangement.
Chic en tricot : la refonte du routeur « Wire » rend le matériel informatique plus agréable.
Exposition : The Lost Graduation Show, Milan Design Week 2021
Yasuhiro Cúze a présenté une installation mi-vases, mi-lampes. Reliés les uns aux autres par des cordons, ces derniers sont censés reconstruire des formes et symboliser la communauté. Les vases sont en céramique, bien que certains donnent l'impression d'être en métal en raison de leur rugosité. Comme ils sont faits main, ils font partie du « The Makers Show » du Salone. On peut y admirer des œuvres réalisées à l'aide de nouvelles techniques de production par des designers fabriquant eux-mêmes leurs objets.
Ni poisson, ni oiseau : le module suspendu est une lampe, un vase et une décoration murale.
Exposition : The Makers Show, Milan Design Week 2021
L'appétit risque de s'emparer de vous à la vue du pouf « Boa » : semblable à un doughnut, cette large assise dotée d'un revêtement en tissu exempt de couture, qui insufflera aux intérieurs un vent de fraîcheur, est l'œuvre de la designer Sabine Marcelis pour le compte du fabricant de meubles Hem.
Plus qu'une simple assise, ce pouf est un régal pour les yeux.
Exposition : Garden & Gallery, Milan Design Week 2021
L'absence de couture donne l'impression qu'il a été peint à l'aérographe.
