En coulisse

C'est décidé : je ne reniflerai plus les produits à tester

Kevin Hofer
31/12/2021
Traduction: Stéphanie Casada

J'aime sentir les produits. J'ai tendance à découvrir de nouvelles choses de manière olfactive. Mais il vaudrait parfois mieux éviter. C'est pourquoi, pour 2022, j'ai pris la résolution de ne plus mettre mon nez sur les produits que je dois tester.

Génial ! Le facteur vient de me livrer un tapis de souris extralarge. Je déchire le paquet et renifle l'objet. Il pue. Pas étonnant, il vient de faire le voyage de Chine jusqu'à mon bureau. Le tapis sent à la fois le neuf et le vieux. Deux opposés qui ne vont pas du tout ensemble. Ça me répugne plus qu'autre chose. En fait, le tapis avec son petit village de pêcheurs chinois au bord du lac, ses montagnes en arrière-plan et ses fleurs de cerisier au premier plan n'est vraiment pas mal du tout. Mais son odeur... Je ne l'oublierai jamais et c'est la première chose qui me viendra à l'esprit quand je penserai à ce tapis de souris. Je sais, je ne devrais pas toujours fourrer mon nez dans les choses.

C'est la première impression qui compte

Chaque fois que j'ouvre un nouveau produit, la première chose que je fais, c'est le sentir. Je ne le fais pas seulement avec les tapis de souris. Je le fais aussi avec les moniteurs, les cartes graphiques et autres. Pourquoi ? C'est en sentant que je décide si quelqu'un ou quelque chose me plaît ou non. J'ai toujours fonctionné ainsi. Si quelque chose sent intensément, je m'en méfie. Je pense alors toujours qu'il y a quelque chose à cacher ; ou que ça pue, tout simplement.

Les odeurs restent

C'est le bulbe olfactif qui traite les odeurs. Cette structure située à l'avant du cerveau envoie des informations aux autres zones du centre du corps pour qu'elles soient analysées. Les odeurs vont directement dans le système limbique, y compris l'amygdale et l'hippocampe. C'est-à-dire les régions qui sont en rapport (en anglais) avec les émotions et la mémoire. Ce n'est pas pour rien que les fabricants font depuis longtemps appel au marketing olfactif. Les parfums sont censés influencer le comportement d'achat.

Ce que je sens, reste. La plupart du temps pour une longue période, voire pour toujours. C'est ce qu'on appelle aussi la mémoire autobiographique involontaire. Lorsque, dans la vie de tous les jours, je tombe sur un parfum familier, il me rappelle des souvenirs du passé, sans que je doive faire consciemment d'effort. Très tôt, l'écrivain français Marcel Proust a décrit la mémoire involontaire dans son roman À la recherche du temps perdu.

Proust décrit une scène avec du gâteau et du thé. Leurs goûts lui rappellent la maison de ses parents. Un souvenir positif. L'odeur de mon tapis de souris n'évoque rien de positif, au contraire. Si je devais écrire un article sur le tapis de souris, il serait plutôt négatif, juste à cause de son odeur nauséabonde. Le marketing olfactif peut aussi déclencher des sentiments positifs. Donc si le tapis de souris sentait discrètement l'orage d'été – mon odeur préférée –, mon avis serait plus favorable.

J'arrête de renifler

L'odeur peut donc influencer inconsciemment mon opinion. Je veux éviter cela autant que possible à l'avenir. D'où ma résolution pour la nouvelle année de revues : je ne renifle pas les produits à tester, du moins jusqu'à ce que j'en aie fini avec eux.

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La technologie et la société me fascinent. Combiner les deux et les regarder sous différents angles est ma passion.


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