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par Lorenz Keller
Une tondeuse robot presque modèle pour le jardin : la Yuka Mini à l’essai
11/9/2025
Traduction: Anne-Salomé Evéquoz
Photos: Martin Jungfer
La Yuka Mini de Mammotion offre beaucoup pour son prix. Elle se déplace, bien entendu, sans câble périphérique et trouve toujours son chemin grâce à sa caméra intégrée. Elle peut même tondre des motifs sur la pelouse. Cela dit, elle n’est pas parfaite.
Après mon essai frustrant de la Sileno Free de Gardena (voici mon rapport), la Yuka Mini 600 de Mammotion comme prochain appareil de test tombe à pic. Dans mon jardin, je teste les réglages de l’appareil, sa caméra et à quel point la tondeuse parvient à tondre dans les bords.
La Yuka Mini 600 constitue une tondeuse robot de nouvelle génération, c’est‑à‑dire une tondeuse pour laquelle aucun câble périphérique n’est nécessaire. Mammotion mise en revanche sur une combinaison entre caméra avec détection d’objet et des modules NetRTK et 4G. Cette technologie cache l’utilisation de données pour un positionnement à la précision centimétrique sans que vous ayez besoin d’installer une antenne RTK. Cette dernière se trouve toutefois aussi dans la boîte, mais je suis content que cet appareil qui a l’air tout de même très technique puisse rester dans le carton.
Cela dit, l’année prochaine, je vais devoir réfléchir à ce que me coûtera ce confort. En effet, Mammotion rendra l’option 4G payante dès 2026.
Définir la zone de tonte
Comme je renonce à l’antenne RTK, la mise en service de la Yuka Mini ne dure effectivement pas beaucoup plus que les 15 minutes promises par le fabricant. Je place la station de charge au bord de la pelouse, la connecte avec le câble d’alimentation avant de brancher ce dernier dans la prise. Pour finir, je télécharge l’appli Mammotion et y configure la Yuka Mini via Bluetooth. Pour la commande à distance, l’appli se connecte à mon WiFi.
C’est parti. Pour mon premier essai, j’opte pour la variante pour flemmards pour définir la zone de travail. La Yuka Mini explore donc la pelouse et ses bords avec la caméra, les données satellites et les données de correction du réseau. Mon jardin en forme de L présente quelques défis.
- La Yuka Mini préfère éviter un passage de seulement 48 centimètres de large entre un tuyau de ventilation sur le mur de la maison et un petit arbre.
- De même, la tondeuse garde ses distances avec un mur de délimitation malgré une bordure en pierre de dix centimètres de large.
- Une bouche d’égout au milieu de la pelouse semble tout d’abord l’irriter au point qu’elle la contourne comme un obstacle ; cela dit une fois en mode tonte, la tondeuse passe dessus sans problème.
- Il y a quelques petites zones avec des coins dans lesquels la Yuka Mini devrait se déplacer en faisant des angles droits, ce qu’elle ne fait pas. Le résultat est donc une grande zone de pelouse non tondue.
Selon l’appli, le robot a finalement délimité une surface de 57 mètres carrés, ce qui est bien moins grand que ce que j’ai mesuré, à savoir une pelouse de 81 mètres carrés. Je dois donc tondre moi-même les 24 mètres carrés restants au coupe-bordures.
C’est trop. Je teste donc la saisie manuelle. En déplaçant mon doigt en avant et en arrière, à gauche et à droite sur les surfaces tactiles de mon iPhone, je dirige la Yuka Mini beaucoup plus près des bords. Je m’aventure même dans les passages étroits. J’ai trois bons centimètres à gauche et à droite de la tondeuse robot pour effectuer des manœuvres. Cela fonctionne très bien, la commande réagit vite et j’ai un contrôle total sur la tondeuse robot. À la fin de mon tour, j’obtiens une surface de tonte de 72 mètres carrés.
Durant le test de tonte, la Yuka Mini effectue sans difficulté les manœuvres dans le passage étroit, aussi à l’aise qu’un chauffeur de camion dans les ruelles étroites d’une vieille ville italienne.
Et elle passe aussi bien plus près du bord. Cela dit, elle n’aime toujours pas les coins et les angles droits. Si par exemple le coin du bassin est trop près de la caméra, la tondeuse le détecte, à juste titre, comme obstacle et le contourne. D’ailleurs, ça ne change rien si je règle la détection d’obstacles de « sensible » à « standard » ou même si je la désactive complètement.
Je constate donc que les limites élevées autour de la pelouse et les angles droits constituent également un problème pour les tondeuses robots avec caméra IA intégrée. Contrairement aux tondeuses, les aspirateurs robots sont désormais dotés de petites brosses extensibles pour pallier ce problème. J’ai confiance en l’avenir.
La manière dont la Yuka Mini est conçue empêche la tonte dans les coins. En effet, le plateau tournant avec les lames se trouve au centre. Il y a une distance de dix centimètres entre l’extrémité extérieure des lames pivotantes et le boîtier en plastique. Et, bien entendu, la tondeuse robot ne peut pas passer qu’à quelques millimètres d’un mur, d’une paroi ou d’une bordure surélevée. En pratique, dans mon jardin, il reste une bande d’environ cinq centimètres. Dans les coins, c’est bien plus.
Fiable en fonctionnement
Une fois que la zone de tonte désirée a été définie, on peut passer au réglage de précision. Je configure dans l’appli quand et à quelle fréquence la Yuka Mini doit se mettre en marche. Je peux même définir le motif qu’elle doit dessiner. Mammotion ne laissent pas ses robots se déplacer au hasard. Au contraire, le robot suit des pistes bien ordonnées. Je peux choisir entre une tonte en bandes ou en damier avec la possibilité de régler d’autres angles. Dans l’appli, je configure en outre combien de fois la Yuka Mini doit passer le long du bord avant de passer à la surface intérieure.
Pour ménager la pelouse, je lui ordonne de faire demi-tour non pas sur place, mais avec une manœuvre douce en trois points, où une roue motrice avance tandis que l’autre recule. Voici à quoi ça ressemble :
Je peux même régler la vitesse. J’ai choisi la deuxième vitesse la plus lente, à savoir 0,2 m/s. Ma pelouse est plutôt petite, donc le robot peut prendre le temps de bien tondre. Plus il est lent, plus la tonte sera précise. La vitesse maximale est d’ailleurs de 1 m/s, c’est-à-dire de 3,6 km/h.
Dans l’appli, je choisis un chevauchement des pistes aussi grand que possible. D’ailleurs, la seule chose que je ne peux pas régler dans l’appli, c’est la hauteur de coupe. Je dois le faire directement sur le boîtier à l’aide d’une molette pour choisir une hauteur entre 20 et 60 millimètres.
Depuis maintenant huit semaines que je dispose maintenant de la Yuka Mini, cette dernière n’est jamais restée coincée quelque part. Il n’y a eu aucun enlisement, aucune dissimulation sous des buissons, aucune perte de signal. Elle gémit quand elle roule sur un caillou et qu’une roue est soulevée, mais elle parvient à se sortir elle-même de cette fâcheuse situation. C’est d’ailleurs exactement ce qu’on lui demande.
Détection d’obstacles
Les tondeuses robots sont souvent critiquées – et à juste titre en partie –, car elles constituent un danger pour les hérissons. En particulier au crépuscule au printemps et en automne, les jeunes hérissons peuvent tomber sur ces machines dans le jardin. C’est pourquoi il faudrait toujours, par exemple, programmer la tonte durant la journée.
La caméra de la Yuka Mini de Mammotion assure que les hérissons ne sont ni blessés ni tués par la tondeuse. Lors de mes essais avec un hérisson en peluche, la tondeuse robot a reconnu sans problème l’obstacle et l’a contourné.
Ajout de zones de tonte supplémentaires
À priori, la Yuka Mini est insuffisamment sollicitée avec ma petite pelouse. Vu sa taille, la tondeuse fait son travail en deux heures maximum et elle met autant de temps seulement parce que j’ai choisi les options pour que la tonte soit la plus précise possible.
Pour solliciter davantage la Yuka Mini, je définis deux autres zones de tonte chez notre voisin. Dans l’appli, cela ne représente aucun problème, je pourrais donc créer un véritable emploi du temps hebdomadaire pour la tondeuse.
Commande via l’appli
L’appli est essentielle pour la commande de la Yuka Mini. Il ne fait aucun doute qu’elle offre de nombreuses fonctionnalités. C’est pourquoi je trouve que les menus sont parfois trop confus et l’écran trop chargé.
Parfois, je ne sais même pas où chercher, quelles options sont accessibles à partir de quel écran ou quel symbole correspond à quoi. Il y a encore des progrès à faire en ce qui concerne l’intuitivité. Je ne laisserais pas forcément mon beau-père livré à lui-même avec cette appli. Par exemple, j’ai seulement découvert plus tard et par hasard, comment interrompre une tâche en cours et rediriger la Yuka Mini vers sa station de charge.
Bilan
Une tondeuse pour presque tous les cas de figure
La Yuka Mini 600 est une très bonne tondeuse. Elle se balade sans câble périphérique de manière assurée dans le jardin et n’a même pas besoin d’une antenne RTK. Ses cinq lames offrent une tonte sûre et propre. Si vous souhaitez, elle peut même vous dessiner des motifs sur la pelouse. Elle possède presque toute la technologie qui existe actuellement sur le marché, des capteurs de pluie à la définition de zones interdites, d’horaires de tonte et de zones de tonte supplémentaires en passant par la détection d’obstacles. Vous pouvez même l’utiliser comme caméra de surveillance pour le jardin via votre smartphone.
J’ai toutefois relevé deux faiblesses lors de mon essai pour lesquelles je retire une étoile à mon évaluation. D’une part, la Yuka Mini parvient difficilement à tondre l’herbe dans les bords et les coins. D’autre part, l’appli est un peu brouillon et en partie difficile à utiliser.
Pro
- la batterie peut être remplacée par vos soins
- beaucoup de possibilités de réglage dans l’appli
- très bonne détection d’obstacles
- n’a pas besoin d’antenne RTK
- définition simple et compréhensible de zones de tonte
- très rapidement opérationnelle
Contre
- hauteur de coupe seulement adaptable directement sur l’appareil
- iNav avec la 4G gratuit que jusqu’à fin 2025
- ne parvient pas à tondre l’herbe dans les bords et dans les coins
- menus de l’appli manquent de clarté
Martin Jungfer
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Martin.Jungfer@digitecgalaxus.chJe suis journaliste depuis 1997. Stationné en Franconie, au bord du lac de Constance, à Obwald, Nidwald et Zurich. Père de famille depuis 2014. Expert en organisation rédactionnelle et motivation. Les thèmes abordés ? La durabilité, les outils de télétravail, les belles choses pour la maison, les jouets créatifs et les articles de sport.
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