Test de produit

Test des Nikon 12x25 S : les plus petites jumelles stabilisées

Michael Restin
24/5/2025
Traduction: Elvina Tran

Avec les 12x25 S, Nikon s’adresse à un public de niche. Elles sont compactes, agrandissent douze fois et ne tremblent pas grâce à la stabilisation de l’image. Les plus petites jumelles stabilisées sont-elles un gadget ou une révolution ?

Quand on regarde dans des jumelles, c’est comme un petit aperçu de son propre avenir : tout est un peu flou et instable. Plus le grossissement est important, plus vous constatez qu’il n’est pas si facile de garder la main immobile.

Sur un modèle stabilisé, un bouton permet de rectifier la situation. Il s’agit le plus souvent d’appareils imposants avec un grossissement important et une grande ouverture. Ces modèles très lumineux, qui rapprochent les cibles éloignées, ne peuvent pas servir d’accessoires de tous les instants. Nikon propose désormais un modèle compact polyvalent avec stabilisation.

Le bouton magique qui active la stabilisation.
Le bouton magique qui active la stabilisation.

En plus des 12x25 S, dont il est question dans cet article et qui m’ont été fournies par le fabricant pour la durée du test, il y a aussi les 10x25 S. Sur ces dernières, le grossissement est limité à dix fois.

Fournies sans étui

On a vite fait de passer en revue le contenu du petit carton : je trouve sur le côté le manuel d’utilisation et les avertissements habituels en différentes langues. Au milieu trônent les jumelles 12x25 S. Première impression : leurs dimensions ont beau être compactes, elles pèsent un certain poids.

Mais ce n’est pas gênant. Cette impression s’accentue après avoir insérées les deux piles AA fournies dans le compartiment situé sur la partie inférieure.

Vides, les 12x25 S pèsent 395 grammes. Avec les piles, ma balance de cuisine affiche 463 grammes.
Vides, les 12x25 S pèsent 395 grammes. Avec les piles, ma balance de cuisine affiche 463 grammes.

Je vérifie deux fois que j’ai correctement enfilé la fine lanière autour de mon cou. Il est important qu’elle tienne bien, car c’est le seul moyen de protéger les précieuses jumelles qui coûtent dans les 600 francs suisses. Les oculaires sont couverts par un capuchon amovible en plastique que je peux également enfiler sur la lanière.

C’est bien pensé car ça évite d’oublier le capuchon sur le premier banc venu. Quand j’utilise les jumelles, il pend sur le côté accroché à la lanière.

J’aime l’idée du capuchon amovible.
J’aime l’idée du capuchon amovible.

Les lentilles d’objectif de l’autre côté n’ont pas de capuchon. Le carton contient une pochette souple permettant de ranger et transporter les jumelles, mais est-ce suffisant pour les protéger d’une chute ? J’en doute.

Je m’étonne aussi parce que les Olympus 10x25 WP II (moins chères) ou les Nikon Sportstar EX sont toutes les deux fournies avec un étui un peu plus robuste doté d’une fermeture auto-agrippante. La pochette de couleur claire protège au mieux des rayures et des chocs légers en plus d’attirer la saleté comme par magie.

Un début d’explication possible : le Nikon 12x25 S se positionne dans la catégorie de prix des objectifs d’appareil photo à proprement parler. Ceux-ci ne s’accompagnent habituellement que d’une pochette. La tâche de protéger correctement ces belles jumelles me revient donc. Si je les achetais, je les mettrais dans mon sac photo rembourré.

Un mystère à éclaircir : 12x25 4,5° = ?

Comme vous le savez ou l’avez intelligemment déduit, « 12x » signifie un grossissement x12. Le 25 correspond à l’ouverture de l’objectif qui est de 25 millimètres. Si vous voulez bien voir au crépuscule, il faut (entre autres) une ouverture d’objectif de 50 ou plus. Cependant, plus l’ouverture augmente, plus les jumelles sont grandes. 25 est la valeur adéquate pour les personnes qui souhaitent un modèle compact. C’est un bon compromis puisque leur taille est pratique : les jumelles se glissent facilement dans une poche de pantalon.

Ce que vous voyez dépend du champ de vision. C’est ce à quoi font référence les 4,5°. Autrement dit, avec les Nikon 12x25 S, vous couvrez une zone de 79 mètres à 1000 mètres de distance. Une zone plus petite n’est pas forcément meilleure. Vous devez d’abord trouver l’objet à observer et pouvoir ensuite le suivre.

Une zone trop grande n’a pas grand intérêt non plus, car il peut y avoir du flou sur les bords et vous vous concentrez sur un seul point de toute manière. Je suis beaucoup plus intéressé par la question suivante : que valent les Nikon 12x25 S au quotidien ? Pour y répondre, elles m’ont suivi partout ces dernières semaines.

Un accessoire solide

Une taille pratique pour le quotidien : les Nikon 12x25 S s’avèrent être de bonnes jumelles polyvalentes.
Une taille pratique pour le quotidien : les Nikon 12x25 S s’avèrent être de bonnes jumelles polyvalentes.

N’étant ni ornithologue ni plane spotter, je me contente d’emmener mes jumelles lors de mes sorties. Que ce soit dans la nature, sur un terrain de sport, sur la piste de décollage de l’aéroport, en journée ou au crépuscule, j’ai testé les différentes possibilités du système de stabilisation des Nikon 12x25 S.

Il s’active à l’aide d’un bouton et on entend un clac. Cela me rappelle qu’il se passe quelque chose sur le plan mécanique. Ce n’est pas une image électronique du viseur qui est stabilisée. Les capteurs enregistrent les mouvements de la main et les compensent optiquement pour obtenir une image plus stable dans l’oculaire. Nikon illustre le principe par l’image ci-dessous.

Nikon indique que les jumelles compensent à 80 % les tremblements causés par les mouvements de la main.
Nikon indique que les jumelles compensent à 80 % les tremblements causés par les mouvements de la main.
Source : Nikon

Dans la pratique, l’effet spectaculaire est immédiat. Dès que j’active la fonction, l’image se stabilise devant mes yeux. L’oiseau sur sa branche ne se balance plus que légèrement dans le vent. Un mouvement panoramique se fait avec autant de douceur qu’un A380 au décollage qui prend un virage à gauche. Même quand je fais des mouvements brusques pour suivre une action sur le terrain de foot, la stabilisation fonctionne sans problème.

Durant la prériode de test, j’ai eu l’impression à de très rares occasions que l’image se figeait et sautait pendant une milliseconde, mais je n’ai jamais pu reproduire cela volontairement. Il est bien sûr possible d’utiliser les 12x25 S comme des jumelles normales sans stabilisation, mais la pression sur le bouton d’activation devient vite un réflexe. Sans stabilisation, j’ai du mal à déchiffrer une inscription sur une grue en ville, par exemple. Avec, je pourrais presque lire un livre à la même distance.

En ce qui concerne le champ de vision et la netteté, je suis satisfait des petites jumelles Nikon. Quand il commence à faire nuit, les jumelles stabilisées fournissent encore une image correcte, même dans un duel un peu inégal où je cherche surtout à comparer la stabilisation.

Stabilisation équivalente, mais qui dure nettement plus longtemps

Le grand modèle de Canon convient aussi aux astronomes amateurs.
Le grand modèle de Canon convient aussi aux astronomes amateurs.

Je retrouve le soir un collègue qui a apporté ses jumelles Canon 18x50 IS. Nous testons les deux modèles à tour de rôle pour voir si nous remarquons des différences en ce qui concerne la stabilisation. Sur les Canon, il faut peut-être un peu plus de temps pour que l’image se stabilise. Sinon nous ne pouvons que constater que la fonction apporte une véritable valeur ajoutée sur les paires de jumelles. Elle est bien sûr encore plus importante avec un grossissement x18.

Le champ de vision à 1000 mètres ne semble d’ailleurs pas si différent. Pour rappel, les Nikon 12x25 S couvrent 79 mètres à cette distance contre 65 pour les 18x50 IS. Dès qu’il fait plus sombre, les qualités optiques des jumelles Canon apparaissent plus évidentes. Néanmoins, avec leur poids de 1,2 kilo, elles sont trop lourdes pour être glissées dans un sac à chaque sortie.

Le crépuscule avec les Canon 18x50 IS.
Le crépuscule avec les Canon 18x50 IS.

Il faut aussi penser à prendre des piles de rechange, d’ailleurs mon collègue ne tarde pas à puiser dans sa réserve. Selon la température, elles offrent jusqu’à deux heures et demie d’autonomie avec les jumelles Canon. Les Nikon 12x25 S devraient tenir une douzaine d’heures. Un détail pratique : si j’oublie de désactiver le stabilisateur, les jumelles s’éteignent automatiquement au bout d’une heure. J’ai fait le test et le voyant s’éteint au bout de 60 minutes exactement. Le modèle Canon est dépourvu de cette fonction. Si ça ne tenait qu’à moi, l’arrêt automatique se ferait déjà au bout de 15 minutes.

Avantages et désavantages au quotidien

Les Olympus 10x25 WP II (non stabilisées) moins chères sont mon autre modèle de comparaison. Elles présentent deux avantages à première vue : elles sont imperméables alors que les Nikon 12x25 S ne sont protégées que contre les éclaboussures. Elles sont également beaucoup plus compactes.

Le modèle d’Olympus est encore beaucoup plus compact, mais il faut dire qu’il ne contient pas de piles.
Le modèle d’Olympus est encore beaucoup plus compact, mais il faut dire qu’il ne contient pas de piles.

Elles s’utilisent comme d’habitude : les œilletons en plastique rigide sont réglables pour adapter la distance entre le verre et l’œil. Je n’aime guère m’en servir avec des lunettes qui limitent le champ de vision. À droite, il y a un ajusteur de dioptrie. Vous ajustez d’abord l’œil gauche et corrigez ensuite à droite. Je trouve la grande bague de réglage sur les Nikon plus agréable, sinon la différence de prix ne se reflète pas trop au toucher.

Même si les appareils sont assez petits pour bien tenir dans la main, j’aurais aimé une surface antidérapante sur les Nikon. Celle-ci est plus suggérée que vraiment mise en œuvre là où les doigts tiennent les jumelles. C’est peut-être une question de goût.

La grande bague de réglage est très facile à manipuler.
La grande bague de réglage est très facile à manipuler.

Une chose que j’ai remarquée pendant mon test pratique : dès que l’on atteint un grossissement de 10x, il peut s’avérer difficile de garder la main immobile quand la cible d’observation se trouve à une certaine distance. L’impact est moindre si vous êtes en position stable et que vous pouvez vous appuyer. En revanche, le problème se pose avec plus d’acuité si vous êtes hors d’haleine pendant une randonnée, que vous êtes en voiture ou que vous observez des animaux sauvages en liberté.

Je m’en aperçois d’autant plus que je m’habitue au bouton magique de Nikon qui supprime les tremblements. Je passe plus de temps à observer à travers les jumelles et j’y prends plus de plaisir. C’est comme rouler sur une route fraîchement asphaltée après avoir fait tout un circuit à vélo sur des pavés. C’est vraiment une fonctionnalité géniale.

Ce bouton va me manquer.
Ce bouton va me manquer.

Le plus grand désavantage pour moi après ce test : je ne pourrai plus regarder dans mes jumelles bon marché sans avoir la main qui tremble, tant la stabilisation de l’image me manquera.

Bilan

Une main qui ne tremble pas sur simple pression d’un bouton – la stabilisation est excellente

Il y a des choses auxquelles je m’habitue très vite. Les jumelles stabilisées appartiennent à cette catégorie. Une simple pression sur un bouton stabilise l’image grossie douze fois, ce qui permet une observation sans stress. Deux piles AA assurent une douzaine d’heures de stabilisation, l’arrêt automatique au bout de 60 minutes prévient les mauvaises surprises.

Les jumelles sont suffisamment compactes pour être un accessoire à emporter régulièrement dans la nature et pour des événements sportifs ou des concerts. Dans toutes les situations déjà très mouvementées, la stabilisation est particulièrement appréciable. Il faut veiller à ne pas trop malmener les jumelles et à les protéger de l’eau, de la poussière et des chocs importants. Au toucher, les jumelles donnent une impression de grande qualité accentuée par leur aspect visuel, même si je trouve que leur surface pourrait être un peu plus antidérapante.

Pour moi, le prix se justifie par le fait que je les utilise bien plus longtemps que des jumelles non stabilisées. C’est beaucoup plus agréable et cette fonction est unique dans cette catégorie de modèles polyvalents et compacts.

Pro

  • excellente stabilisation
  • autonomie de 12 heures avec deux piles AA
  • arrêt automatique
  • belle apparence

Contre

  • pas d’étui robuste
  • relativement lisses/glissantes
Nikon STABILISÉ 12X25 S (12 x, 25 mm)
Jumelles
CHF629.– CHF 100.– rabais déjà déduite

Nikon STABILISÉ 12X25 S

12 x, 25 mm

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Écrivain amateur et père de deux enfants, j’aime être en mouvement et avancer en équilibre sur le chemin sinueux de la vie de famille. Je jongle avec plusieurs balles et il m’arrive parfois d’en faire tomber une. Il peut s’agir d’une balle, ou d’une remarque. Ou des deux. 


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