

Quand la boîte à goûter se transforme en œuvre d’art

C’est bien connu, l’amour passe par l’estomac. Quand il s’agit de la boîte à goûter, ma femme le prend au pied de la lettre. Et c’est ainsi que notre fille emporte maintenant chaque jour des œuvres d’art culinaire à la maternelle.
Je ne reconnais pas ma femme. En plus de dix ans de vie commune, j’ai appris à connaître ses multiples facettes et ses forces. Une chose est sûre, la patience, le tralala et les petits bricolages n’en font pas partie. Enfin, normalement. Car l’entrée de notre fille à l’école maternelle semble avoir tout chamboulé.
Donc, encore une fois : qui a enlevé ma femme et qui ou quoi a pris sa place ?!

Source : Sofia Vogt
Tout est bien orchestré
Pourtant, tout avait commencé de manière si anodine. Il y a quelques mois, ma femme a acheté une boîte à goûter et m’a ensuite demandé d’en commander une deuxième. Rien d’inquiétant jusque là. Pour la maternelle, il faut de toute façon une boîte à goûter, et une deuxième ne peut pas être de trop.
Mais ma femme s’est soudainement mise à glisser d’autres choses dans le panier d’achats. Par exemple, divers emporte-pièces, des pics et des fourchettes à fruits adaptés aux enfants ainsi que d’autres boîtes de rangement. J’ai eu des doutes et j’ai demandé pourquoi nous avions besoin de tout cela. La réponse de ma femme : « Bin, pour la boîte à goûter. » Ah oui, bien sûr... quoi ?
Depuis que notre fille va à la maternelle, je comprends ce que ma femme voulait dire. Pour elle, préparer la boîte à goûter chaque soir n’est pas une tâche fastidieuse, elle attend véritablement ce moment.

Source : Sofia Vogt
Une œuvre d’art pour le goûter
À peine la petite est-elle couchée que ma femme vit sa meilleure vie dans la cuisine. Avec fantaisie, elle sculpte artistiquement des carottes et des concombres, découpe des dauphins dans des sandwichs et embroche des raisins et des myrtilles sur des brochettes. Le goûter de notre fille doit en effet être aussi sain et équilibré que possible.

Source : Sofia Vogt
Mais ce n’est pas tout : de temps en temps, il arrive que ma femme se mette aux fourneaux après 20 heures pour faire des crêpes ou une omelette. Pas pour moi, bien sûr, mais pour la boîte à goûter de notre fille. Bon, je n’ai pas à m’en plaindre. Moi aussi, je reçois toujours un petit quelque chose, par exemple des restes d’emporte-pièces de fruits et de sandwichs ; c’est toujours mieux que rien.

Source : Sofia Vogt
Une fois tous les ingrédients rassemblés, elle remplit la boîte à goûter avec amour. Rien n’est laissé au hasard, tout doit être parfait. Pour finir, ma femme glisse toujours un message positif dans la boîte à goûter. Petites cartes d’affirmation positives plastifiées avec des sujets animaliers et des phrases comme « Je ne suis jamais seul·e » ou « Je suis fort·e et courageux·se ». Notre fille ne sait pas encore lire. C’est pourquoi, chaque matin avant le goûter, maman ou papa regarde avec elle la boîte à goûter et lit la petite carte.
Plutôt elle que moi
Vous pensez peut-être que ma femme prend la chose un peu trop de sérieux. C’est aussi ce que je pensais au début. Mais maintenant, je l’admire sincèrement pour tout l’amour et la passion qu’elle met dans un goûter. De plus, notre fille se réjouit chaque matin de jeter un coup d’œil dans la boîte à goûter pour voir ce que sa maman lui a encore préparé de bon. En ce sens : ma femme a tout bon.
Le fait qu’elle s’occupe de la boîte à goûter arrange toutes les personnes concernées ; surtout moi. Si je devais un jour prendre le relais, et ce jour arrivera, je crains le pire. Le premier jour, nous aurons tout de suite l’école maternelle et l’APMA sur le dos.

Source : Patrick Vogt
Blague à part : depuis qu’elle a commencé, ma femme m’a fourni suffisamment d’exemples pour que je puisse faire une boîte à goûter à peu près correcte pour notre fille si la situation devait se présenter. Qui sait, peut-être qu’elle vous inspirera aussi ?
Le retour à la réalité
Avec sa patience, sa passion et sa créativité pour créer la boîte à goûter parfaite, ma femme n’est ni la première ni la seule. Elle puise son inspiration et ses idées entre autres sur Instagram et Pinterest. À la maternelle, un coup d’œil dans la boîte à goûter d’une amie de notre fille montre que d’autres parents font de même.

Source : Seraina Sennhauser
La boîte à goûter de la fille de mon collègue de la rédaction Lorenz Keller est tout à fait à mon goût. Saucisse, fromage, crackers et raisins, même moi je mangerais bien un petit goûter.

Source : Lorenz Keller
Une boîte à goûter, qui nous a été envoyée anonymement, est plus sèche que mon humour. Mais peut-être suis-je tout simplement injuste envers celle qui en est à l’origine et que sous le désert de biscottes et de galettes de riz se cachent des raisins sucrés ou d’autres fruits juteux.

Source : autrice connue de la rédaction
« Que puis-je faire si elle ne veut que des pops de maïs ?! », a écrit ma collègue de la rédaction Katja Fischer, un peu coupable, lorsqu’elle m’a envoyé la photo de la boîte à goûter de sa fille. Et pourtant, elle a parfaitement raison.

Source : Katja Fischer
Un 15 tonnes d’amour
Malgré toute l’habileté et l’équilibre dont nous faisons preuve, nous, les parents, ne devrions jamais perdre de vue l’objectif de la boîte à goûter. À savoir que l’enfant mange de temps en temps quelque chose qu’iel aime et qui soit le plus sain possible. Si pendant une phase cela se limite principalement à des pops de maïs, il n’y a rien à redire. Tant que ce ne sont pas des sucreries comme du chocolat ou des oursons d’une célèbre marque de bonbons.
Je ne sais pas combien de temps ma femme maintiendra le rythme avec ses œuvres d’art culinaire pour notre fille. Ce que je sais en revanche, c’est qu’indépendamment de l’effort fourni, elle met toujours beaucoup d’amour dans la boîte à goûter, tout comme les autres parents cité·es dans cet article. Et c’est ça le plus important ; en plus de toutes les bonnes choses contenues dans la boîte.
Photo d’en-tête : Sofia Vogt

Je suis un papa et un mari pur-sang, un nerd et un éleveur de poulets à temps partiel, un dompteur de chats et un amoureux des animaux. J'aimerais tout savoir, mais je ne sais rien. Je sais encore moins de choses, mais j'en apprends tous les jours. Ce qui me plaît, c'est le maniement des mots, parlés et écrits. Et c'est ce que je peux démontrer ici.