
Projet Bike Bioconnect : un système selle-pantalon pour le triathlon

Là où le cuissard et la selle se rencontrent, tout se passe rarement sans accroc. Avec le projet "Bike Bioconnect System", la science et les fabricants veulent mieux harmoniser l'équipement lors du triathlon.
Un triathlon peut faire mal. Ceux qui repoussent leurs limites en natation, en vélo et en course à pied ne franchissent pas la ligne d'arrivée sans douleur. Cela est dû non seulement à des muscles épuisés, mais aussi à des problèmes d'équipement. D'après les recherches de la Deutsche Sporthochschule de Cologne, seuls 15% des triathlètes ne souffrent pas de douleurs lors de la pratique du vélo. Et la plupart du temps, les problèmes commencent à l'endroit où la selle et la chair du siège se rencontrent. Les frottements provoquent des irritations de la membrane osseuse, une mauvaise position assise sollicite la colonne vertébrale.
"Jusqu'à présent, les solutions aux problèmes d'assise se concentrent de manière isolée soit sur le cuissard de triathlon, qui est équipé d'une doublure amortissante, soit sur la selle, qui doit être rendue plus confortable par sa forme et ses propriétés matérielles. Mais comme les deux composants ne sont pas adaptés l'un à l'autre, les douleurs ne sont pas réduites de manière optimale", explique le professeur Martin Bonnet de l'Institut pour l'application des matériaux de la TH Cologne dans un communiqué de presse. La conséquence logique : ce qui est aussi proche dans le sport que la selle et le pantalon devrait également être développé ensemble. C'est ce à quoi travaillent la TH Cologne, la Deutsche Sporthochschule Köln ainsi que les fabricants Ergon et Ryzon. Le projet "Bike Bioconnect System" vise à concevoir un système selle-pantalon qui ne répond pas seulement aux exigences du sport de haut niveau et de compétition, mais qui soulage également les fesses des sportifs de masse.
Plus de rembourrage dans la selle, moins dans le pantalon
Le spécialiste Ergon veut transférer la charge principale sur les os du siège avec une nouvelle forme de selle. En outre, une grande partie du rembourrage doit passer du pantalon à la selle. Cela permet à Ryzon de garder les pads minces dans les cuissards de triathlon adaptés, afin qu'ils ne posent pas de problèmes lors de la natation et de la course à pied. Bien sûr, tout n'est pas qu'une question d'épaisseur ou de finesse, mais aussi de matériau.
"En raison des températures parfois élevées lors des compétitions de triathlon et du fait que l'on roule presque exclusivement au contact de la selle, le matériau utilisé doit avoir une conductivité thermique élevée. Pour cela, de nouvelles formules avec des additifs particulièrement conducteurs doivent être testées", explique le professeur Bonnet. Il s'agit de minimiser les frottements là où ils risquent de se produire. A d'autres endroits, l'adhérence est nécessaire pour pouvoir maintenir la position. La selle et le cuissard seront adaptés l'un à l'autre en conséquence, avant que le département de biomécanique clinique et technologique de l'Université allemande du sport de Cologne n'examine si l'interaction présente des avantages : il analysera le système en fonction de différents paramètres tels que le confort, la fonctionnalité et la prévention des blessures.
Titelbild: The Pug Father/Flickr/CC BY 2.0

Écrivain amateur et père de deux enfants, j’aime être en mouvement et avancer en équilibre sur le chemin sinueux de la vie de famille. Je jongle avec plusieurs balles et il m’arrive parfois d’en faire tomber une. Il peut s’agir d’une balle, ou d’une remarque. Ou des deux.