Point de vue

Neige à Zurich

Carolin Teufelberger
1/12/2020
Traduction: traduction automatique

Plutôt qu'une photo sur Instagram, voici un peu de l'album de poésie pour la première neige.

Le ciel est plus lumineux que d'habitude. Des flocons uniques sont doucement transportés par le vent. Jusqu'à ce que la gravité les pousse vers le sol. Là, ils se tordent en une couverture blanche qui se pose sur la ville pendant qu'elle dort encore. Elle recouvre la tour de l'église Saint-Joseph, donne un coup de peinture à la montagne locale et reste même exceptionnellement collée dans le ravin sombre de la Langstrasse

La ville devient silencieuse. La neige se pose sur les plaies, sur l'asphalte. Elle fait taire les cris et avale le murmure des moteurs. En revanche, des voix discrètes se font entendre. Une fumée blanche s'échappe sans cesse vers le haut, se confondant avec l'épais film de brouillard. Ce qui, à Rome, est le signe d'une nouvelle tête est, à Zurich, synonyme de chaleur. Dans les recoins étroits, une ampleur insoupçonnée se fait jour et offre un espace aux pensées rejetées.

Des petites lumières s'allument aux fenêtres. Des visages se collent aux vitres, se délectent des étoiles prometteuses de la brume. La ville entière s'arrête un instant. Aujourd'hui, des portes s'ouvrent partout derrière des portes fermées. Des doigts tendus espèrent que ces images révèlent un peu de normalité. Et pourtant, elle est là, dehors, en petite jupe blanche, rendant visite aux solitaires, aux amoureux, aux fatigués et aux convalescents, aux pauvres comme aux riches.

La ville, avec sa parure floconneuse, devient tout à coup très charmante. Les habitants font de même. Année après année, la magie de la première neige envoûte. Elle fait oublier, l'espace d'un instant, tous les malheurs. Comme une boule d'ouate, elle enveloppe les coins arides, s'efforçant d'adoucir ceux qui trébuchent. Le froid ne semble plus glacial.

La couverture blanche est aussi un avertissement. Les voitures glissent vers leur destination, les chemins de fer fédéraux sont en retard sur leurs horaires. La ville se désorganise un peu, tourne autour d'elle-même avec attention. Au lieu de s'abaisser, des paires d'yeux curieux contemplent l'étendue nouvellement acquise de cette ville. Ils reconnaissent la beauté des balcons ornementés, des platanes maigres et des biens inutilisés placés par les gens pour être emportés. La neige, elle, invite à la vigilance.

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Élargir mon horizon: voilà comment je résumerais ma vie en quelques mots. J'aime découvrir de nouvelles choses et en apprendre toujours plus. Je suis constamment à l'affût de nouvelles expériences dans tous les domaines: voyages, lectures, cuisine, cinéma ou encore bricolage. 

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