
Point de vue
Savon solide : revenir aux bases pour mieux avancer
par David Lee
Je fabrique moi-même mon savon liquide et je vous montre comment, ce qui peut mal tourner et ce que je ferai différemment la prochaine fois.
Le message a fini par passer : le savon solide, c’est mieux. Il est plus écologique, car il ne contient pas d’eau, il est polyvalent et on peut le garder très longtemps. En fait, tout plaide en faveur du savon solide plutôt que du savon liquide.
Malheureusement, même les meilleurs arguments ne réussissent pas à me convaincre de me laver les mains avec ce bloc visqueux dont les résidus collent au fond du porte-savon. Enfant, j’étais toujours prise d’une sorte d’obsession qui me poussait à nettoyer tous les porte-savons sales qui me tombaient sous la main... pour les retrouver à nouveau sales peu de temps après. Non merci, cette époque est révolue.
Le fait-maison étant indémodable, je fabrique désormais mon savon liquide moi-même. « Do it yoursafon » ou quelque chose du genre.
J’ai enfin trouvé une utilité aux morceaux de savon parfumés qui embaument ma garde-robe et que l’on m’offre régulièrement pour une raison que j’ignore. Un message subliminal peut-être...? J’espère que non.
Pour ma première tentative, je choisis le savon à la rose. Quand je le sens, il me rappelle les visites chez ma tantine Claudine et ses bisous baveux. De plus, son parfum floral pourrait bien se marier avec ma nouvelle fragrance préférée, l’huile d’orange.
Speick Savon pour le bain et la douche Rose musquée
Savon dur
Je verse ensuite le savon liquide terminé dans un distributeur à savon de la marque Soeder, que j’ai reçu en cadeau pendant la pandémie. Depuis, il trône dans ma salle de bains comme un objet pseudo-luxueux.
Râpé ou en petits dés, la première étape est de couper le savon en petits morceaux, peu importe la forme. Je joue la carte de la sécurité et je râpe le bloc après l’avoir pesé : environ 60 grammes. J’ai donc besoin d’environ 600 millilitres d’eau.
Je porte d’abord l’eau à ébullition, puis je laisse bouillir à feu moyen tout en versant peu à peu le savon râpé et en remuant constamment la mixture.
Dès que le savon s’est complètement dissous dans l’eau chaude, je laisse la casserole reposer minimum douze heures (24 heures de préférence), j’attends et je mélange régulièrement. Après deux heures seulement, le savon liquide s’épaissit déjà et se transforme en une masse dure et caoutchouteuse. Je verse donc encore un peu d’eau et je remue énergiquement.
Le lendemain matin, le savon a de nouveau absorbé une grande partie de l’eau et n’est donc pas aussi liquide que je le souhaitais. Je rajoute donc de l’eau jusqu’à ce que la consistance me convienne. Puis vient la touche finale : j’ajoute quelques gouttes d’huile essentielle d’orange pour le parfum et trois cuillères à soupe d’huile d’olive pour les soins naturels de la peau.
Pour dissoudre les grumeaux, je dois utiliser un mixeur plongeant à la puissance la plus basse, pour éviter la formation de mousse, mais ça n’a d’ailleurs que moyennement fonctionné chez moi. Pas grave. Comme je n’ai pas cessé d’ajouter de l’eau, il y a maintenant plus de savon dans le pot que je n’en aurai jamais besoin !
Je verse le contenu dans un distributeur à savon à l’aide d’un entonnoir. Le reste finit malheureusement dans l’évier. Pas tout à fait le succès zéro déchet que j’espérais.
Lorsque je me lave les mains pour la première fois, je suis agréablement surprise : le savon est souple et doux sur ma peau, un peu comme une lotion pour le corps. Mauvaise nouvelle, après avoir rincé, la sensation sur mes mains est moins délicate que celle que je connais, probablement parce que je me suis habituée aux additifs dans le savon liquide.
Ça fonctionne. Le savon solide peut vraiment être transformé en savon liquide. Si le parfum de départ vous plaît, le processus est vraiment intéressant. Chez moi, l’odeur de rose était malheureusement plus tenace que je ne l’espérais et même l’huile d’orange n’a pas vraiment réussi à prendre le dessus.
Si j’ai dû rajouter autant d’eau à la fin, c’est probablement à cause du type de savon. D’après cette recette (en allemand), la quantité d’eau nécessaire peut varier considérablement en fonction du type de savon.
C’est pourquoi la prochaine fois, je commencerai avec moins de savon. Premièrement, parce que le dosage se fait un peu au hasard et deuxièmement, parce que le savon liquide sans conservateur ne se conserve pas éternellement : deux à quatre semaines, ensuite, à cause de l’eau, il y a un risque que de la moisissure se développe dans le flacon.
J’utiliserai aussi des savons dont l’odeur est soit neutre, soit qui me plaît dès le départ. J’ajouterai également un peu de glycérine au mélange. Cela est censé hydrater la peau et la protéger du dessèchement (en allemand).
Et mes autres savonnettes ? Elles peuvent continuer à parfumer la penderie, là-bas, elles font tout de même du bon travail.
Sonett Savon caillé
Savon de Marseille
Aromalife Savon à l'Arve d'Arosa
La Cigale Savon de Marseille Glycérine
Savon dur
Vous voulez connaître d’autres utilisations du savon de Marseille ? Michael Restin vous fournit quelques suggestions à ce sujet dans cet article :
Repeindre l’appartement juste avant de le quitter. Faire du kimchi. Ressouder le four à raclette. J’essaie tout. Et souvent, ça marche.