Les déshumidificateurs sont plus demandés que jamais : en 2024, en Suisse, Galaxus et Digitec ont vendu 91 % d’appareils de plus que l’année précédente et cinq fois plus qu’en 2020. À l’origine de ce boom, les nouvelles constructions qui sont de mieux en mieux isolées et les intempéries de l’an dernier qui ont apporté de l’humidité dans les caves.
Daniela Sanzoni est responsable de l’assortiment de déshumidificateurs chez Galaxus et Digitec. Elle voit surtout deux causes à ce boom : les nouvelles constructions et les bâtiments rénovés de mieux en mieux isolés, ainsi que les intempéries qui se multiplient.
Quand aérer ne suffit pas
« Les maisons et les appartements modernes sont conçus pour être efficaces sur le plan énergétique », explique Daniela. « Ils sont isolés jusqu’au dernier joint de fenêtre afin d’économiser l’électricité et l’énergie de chauffage. » De ce fait, l’échange d’air entre l’intérieur et l’extérieur fait souvent défaut. La conséquence : un mauvais climat intérieur.
Les conditions météorologiques extrêmes stimulent la demande
L’année dernière, la météo a également eu une forte influence sur la demande : à partir de la mi-juin, de fortes précipitations se sont abattues en particulier sur le Valais et le Tessin, ce qui a dangereusement fait monter le niveau des rivières et des ruisseaux. Les inondations et les coulées de boue ont causé d’importants dégâts aux habitations et aux infrastructures. Au Tessin, la demande de déshumidificateurs a augmenté de 143 % en 2024.
Les fabricants de déshumidificateurs se frottent déjà les mains.
Avez-vous récemment acheté un déshumidificateur ? Quelle est votre expérience en matière de moisissures ? Avez-vous des conseils à donner à la communauté ? Dites-nous tout en commentaire !
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Dans les coulisses
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Condensation sur les fenêtres, moisissures dans les coins, taches au plafond : selon l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), une habitation suisse sur quatre ou cinq lutte contre des problèmes d’humidité. Si l’on ne réagit pas rapidement, on risque non seulement d’endommager le bâtiment et l’aménagement intérieur, mais aussi d’avoir des conséquences sur la santé : selon l’OFSP, les moisissures irritent les yeux, la peau et les voies respiratoires, et les spores déclenchent en outre des allergies. Les moisissures seraient particulièrement dangereuses pour les personnes souffrant d’asthme chronique, de mucoviscidose ou ayant un système immunitaire affaibli.
Des sprays, des brosses et de la peinture permettent certes de faire disparaître les taches sur les murs, mais c’est l’humidité qui en est la cause. De plus en plus de gens la combattent avec des déshumidificateurs : en 2024, la clientèle de Galaxus et de Digitec en a acheté 91 % de plus qu’en 2023, soit plusieurs dizaines de milliers au total. Selon les chiffres de l’institut d’études de marché GfK, l’année dernière, deux tiers de déshumidificateurs de plus ont atterri dans les caddies ou les cartons d’expédition en Suisse. Comparé à 2020, Galaxus et Digitec ont même expédié cinq fois plus de déshumidificateurs par la poste.
On aère aussi souvent mal ou trop peu, et l’humidité de l’air reste donc trop élevée. Pour éviter cela, Daniela recommande ce qu’elle appelle l’aération par à-coups, qui consiste à ouvrir complètement les fenêtres ou les portes opposées. Cela est particulièrement important en hiver. L’OFSP conseille d’ouvrir toutes les fenêtres et les portes trois fois par jour pendant 5 à 10 minutes. « Si cela ne suffit pas, un déshumidificateur peut aider », dit Daniela.
Le fait que le printemps ait déjà été pluvieux et que les sols aient été mouillés en conséquence n’a fait qu’aggraver la situation. Il y avait aussi encore beaucoup de neige dans les montagnes pour la saison, ce qui a entraîné « une hausse extrême des grands et petits cours d’eau », écrivait l’Office fédéral de l’environnement OFEV à la mi-juillet dans un rapport. Aux stations de mesure du Rhône à Reckingen et de la Reuss à Andermatt, les niveaux ont augmenté comme cela n’était le cas que tous les 100 à 300 ans selon les mesures effectuées dans le passé.
Selon les chiffres de MétéoSuisse, il a plu six bons pour cent de plus que la moyenne à long terme l’an dernier dans notre pays. Et cela se reflète dans les données de vente de Digitec Galaxus : « Les intempéries et le taux d’humidité généralement très élevé ont déclenché un boom de la demande cet été », explique Daniela. Les caves inondées, les garages boueux ou les salons détrempés devaient être remis au sec. En revanche, 2022 a été une année particulièrement sèche et c’est en hiver que ces mêmes appareils étaient particulièrement demandés.
Comment agir contre les moisissures en tant que locataire ou propriétaire ? S’agit-il d’une bagatelle ou d’un problème grave ? L’Office fédéral de la santé publique (OFSP) donne des réponses et des conseils dans sa brochure gratuite : https://www.bundespublikationen.admin.ch/fr/p/000000000862598402
Si la tendance à long terme se poursuit, la demande de déshumidificateurs devrait continuer à augmenter, même si nous connaîtrons toujours des étés secs. C’est ce que suggèrent les données de l’OFEV : entre 1900 et 1949, les bassins suisses de l’Aare, de l’Adda, de l’Adige, de l’Inn, de la Limmat, de la Reuss, du Rhin, du Rhône et du Ticino ont connu 18 débits de crue en moyenne. Entre 1950 et 1999, on comptait en moyenne 50 événements de ce type, contre 81 entre 2000 et 2016. Les chiffres plus récents ne figurent pas encore dans les statistiques.
Selon le Laboratoire Mobilière de recherche sur les risques naturels de l’Université de Berne, l’air peut stocker 7 % d’humidité de plus par degré Celsius de réchauffement de l’atmosphère. Sans protection du climat, les précipitations en Suisse devraient donc être 10 à 20 % plus violentes d’ici la fin du siècle. Or, une personne sur sept en Suisse vivrait dans un bâtiment menacé par les inondations.
L’OFEV met également en garde contre le risque de crues plus fréquentes : « Les scénarios climatiques CH2018 décrivent l’évolution possible de notre climat d’ici le milieu du siècle et au-delà. “Étés secs”, “fortes précipitations”, “plus de journées tropicales”, “précipitations abondantes” et “hivers peu enneigés” sont les conséquences prévisibles d’un changement climatique effréné pour la Suisse, » rapporte le journal NZZ en citant l’office fédéral. La protection contre les risques naturels est donc une tâche permanente d’une importance croissante.
Test de produit
Noir sur blanc ou quand il y a de la moisissure sur les joints des fenêtres
