
En coulisse
Grande tour avec puissance Voodoo : retro gaming PC build
par Martin Jud
Mise à niveau de mon processeur de gaming rétro qui date des années 90 : un AMD-K6-2 avec 550 MHz est censé booster deux accélérateurs 3dfx Voodoo 2. Des tests de performance comme 3DMark 99 Max Pro et les valeurs de FPS durant le jeu me montreront si ça fonctionne.
Jouer à un shooter sans 30 images par secondes (frames per second, ou FPS) en continu ? À la fin des années 90, ça se faisait, mais il y avait des limites, même à l’époque. Je viens d’ailleurs de les atteindre avec mon PC de gaming rétro sous Windows 98 SE. En jouant à Unreal, un shooter de 1998, gourmand en matériel, j’obtiens avec mon Intel Pentium MMX 233 et mes deux accélérateurs 3D Voodoo 2 en SLI (en allemand) un FPS moyen de 20 à 25, selon la résolution, avec quelques interruptions jusqu’à sept images par seconde. Ça ne suffit pas pour jouer tranquille, puisqu’on ne sait jamais si la résolution va tenir ou pas.
J’ai installé le matériel suivant dans ma tour AT : carte mère Super Socket 7 Tyan S1590 Trinity 100 AT, processeur Intel Pentium MMX 233, 384 Mo de RAM, carte graphique Matrox Millennium II, 2 × Gainward Dragon 3000 (3dfx Voodoo 2), Creative Sound Blaster AWE32 PNP CT3670, 2 × disques durs Maxtor DiamondMax VL 40 30.7 Go, lecteur de CD-ROM Sony CDU77E, lecteur de disquettes de 3,5 pouces, lecteur de disquette Teac FD-55GFR de 5,25 pouces, Super Disk Drive de Panasonic LKM-F934-1, lecteur Zip de Iomega, et alimentation PC Seasonic Prime PX-450 Fanless.Au mieux, lorsque j’utilise l’interface graphique glide de 3dfx, avec la configuration actuelle, Quake 2 se joue à 1024 × 768 avec 40 FPS, mais les tirs à la tête ne sont pas particulièrement améliorés. Et les jeux comme Need for Speed II SE ou Diablo à 640 × 480. Mais les images de Diablo II ne sont pas assez fluides pour moi à 800 × 600. Cela dit, vu ce à quoi nous sommes habitués maintenant, je dois d’abord m’habituer, car le jeu fonctionne à 25 FPS au maximum. Et comme je veux faire des tirs à la tête dans Unreal, j’ai besoin d’un processeur plus puissant. Un AMD-K6-2 devrait servir de dispositif de postcombusion aux cartes Voodoo.
Si je ne passe que maintenant à un CPU plus puissant, c’est que je voulais à la base monter un PC de gaming rétro pour les jeux DOS et Windows des années 90. Certains jeux DOS nécessitent un CPU dont la fréquence d’horloge est de 233 MHz ou moins, or je ne pensais pas pouvoir la diminuer avec un logiciel. J’ai donc de quoi passer à la puissance supérieure,
surtout que j’ai installé un refroidisseur sur mes accélérateurs 3D récemment :
La puissance des cartes Voodoo 2, ou plus précisément des deux Gainward Dragon 3000 (en allemand), est censée augmenter considérablement en fonction de celle du processeur, jusqu’à une fréquence d’horloge d’environ 800 MHz. Je ne peux malheureusement pas atteindre ce chiffre, car ma carte mère date de 1998. Avec le nouveau BIOS de 1999, ma carte mère Super Socket 7 Tyan S1590 Trinity 100 AT prend en charge un clock multiplier jusqu’à 6× et un bus frontal maximum de 100 MHz. C’est-à-dire un CPU avec une fréquence d’horloge maximale de 600 MHz.
Je me suis décidé pour un processeur d’AMD qui attend depuis plus de 20 ans qu’on daigne l’utiliser. C'est le K6-2 le plus puissant (en anglais) jamais vu – il possède 550 MHz. Je l’ai payé 17 USD sur eBay, plus 33,61 USD de frais de port. C’était l’offre la moins chère au moment de mon achat, malgré les frais d’expédition exorbitants.
Avant la mise à niveau, j’ai réglé les jumpers pour le bus frontal et un clock multiplier de 100 MHz et 5.5×, et un core voltage à 2,3 volts. Puis j’ai enlevé les anciens ventilateurs, les refroidisseurs et le processeur Intel, j’ai posé mon AMD et appliqué un peu de composé thermique Kryonaut sur le processeur. Ensuite, j’ai étalé uniformément la pâte avec une spatule en plastique jusqu’à ce qu’elle forme un film fin.
Puis j’ai posé un refroidisseur en aluminium plus grand. J’ai aussi installé un refroidisseur de 5 × 5 × 1,5 centimètres sur le CPU Intel, avant de poser un refroidisseur de 6 × 6 × 4,5 centimètres que j’ai trouvé dans mon placard. Et un ventilateur par-dessus. Comme pour chacun des ventilateurs de ma tour, j’utilise un modèle moderne qui, avec ses 16,8 dB, est presque inaudible une fois le boîtier fermé : un Noiseblocker NB-BlackSilentPro PR-2.
Je teste la puissance pour la première fois avec Diabo II, y compris l’extension « Lord of Destruction ». J’en suis très content ! C'est super, tout est fluide et fonctionne avec les 25 FPS (le maximum) à 800 × 600 pixels. Deux heures plus tard, mon nécromancien a atteint, je ne sais pas trop comment, le niveau 9. Quatre squelettes, un golem et un PNJ armé d’un arc m’accompagnent.
Pour m’assurer que mon nouveau refroidisseur et mes ventilateurs apportent suffisamment de puissance pendant ma partie, je jette régulièrement un œil au logiciel SiSoft Sanda 99, qui affiche la température du CPU. Le nouvel AMD atteint 54 degrés au maximum, à une température ambiante de 23 degrés. Me voilà rassuré et satisfait. Peut-être que je pourrais même overclocker le CPU à 600 MHz. À la même température ambiante et constamment sollicités, les processeurs Intel montaient jusqu’à 52 degrés.
Mais je ne veux pas me fier uniquement aux jeux pour les comparer précisément. Je fais donc aussi des tests de performance, avec 3DMark 99 Max Pro et les démos en temps réel de Quake 2 et Unreal. Pour ce faire, j’utilise le pilote officiel de Voodoo 2 (v3.03) (en anglais) de 3dfx. Je teste également les deux configurations avec un seul accélérateur 3D chacune. La résolution est toutefois limitée à 800 × 600 pixels – seul l’emploi simultané des deux cartes Voodoo 2 permet d’atteindre 1024 × 768 pixels. Je n'ai pas besoin d’enlever une des cartes pour faire mon test avec une seule Voodoo 2. Il me suffit de la désactiver dans les paramètres graphiques de Windows 98 SE. J’utilise d'ailleurs Windows 98 SE, car j’ai eu des problèmes avec le taux de rafraîchissement de Windows 2000. Il est limité à 60 hertz avec mes deux cartes Voodoo 2. Je peux certes adapter le taux de rafraîchissement dans le registre, mais l’écran devient noir.
Il y a plus de 20 ans, j’ai été complètement bluffé lorsque j’ai vu le mode de démo de 3DMark 99. Il existe toujours, mais il est devenu assez banal. En plus, il est constamment interrompu par des publicités. À l’époque, c’était un test phare, notamment grâce au son impressionnant de Demoszene (en anglais).
Outre son mode de démo, 3DMark 99 peut aussi tester la performance de jeu du matériel existant. Contrairement à son successeur 3DMark 2000, il attribue non seulement un score graphique, mais il évalue aussi le processeur de manière séparée. En tout, 26 tests sont faits en l’espace d’environ 7 minutes. Impatient de découvrir les résultats, je lance 3DMark 99 Max Pro pour chaque configuration et résolution.
À une résolution de 640 × 480 pixels, les scores graphiques obtenus avec une ou deux cartes Voodoo 2 (SLI) sont très similaires. Avec le processeur AMD, cela équivaut à une augmentation de puissance de 5,1 %. Avec le processeur Intel, elle s’élève à 8,3 %.
L’augmentation de la puissance entre les deux processeurs est bien plus nette. En SLI, l’AMD-K6-2 à 500 MHz atteint un score graphique de 2917, c’est-à-dire de 127,71 supérieur. Et la puissance est même de 303,03 % supérieure en ce qui concerne le score du CPU. Étant donné la fréquence d’horloge de 317 MHz supérieure de l’AMD, un L1 cache de 64 KB (32 KB Code / 32 KB Data) deux fois plus élevé et la prise en charge de l’extension des jeux d’instructions multimédia 3Dnow!, ce n'est pas étonnant.
À 800 × 600, je constate pour la première fois une grosse différence entre le mode individuel et le SLI, du moins en ce qui concerne le K6-2. Le score graphique en SLI est 54,05 % supérieur. En revanche, pour le CPU Intel, la différence descend à 7,5 % pour cette résolution (par rapport à 640 × 480).
Lorsque je compare les processeurs en SLI, l’AMD remporte 2961 points pour le score graphique, ce qui revient à 129,53 % plus de puissance. La différence en ce qui concerne le score du CPU (310,24 %) est elle aussi presque aussi grande (1591 à 6527 points).
En SLI et avec une résolution constante de 1024 × 768, j’obtiens un score graphique supérieur de 96,32 % avec le nouveau processeur. Et la puissance est même de 285,09 % supérieure en ce qui concerne le score du CPU.
Quake 2 est l’un des premiers jeux de tirs à avoir une sorte de test de performance intégré. Il permet de démarrer une démo en temps réel avec deux cartes différentes via la console. Au mode démo, on voit son adversaire automatique capituler le plus rapidement possible, au sens littéral, puisque le jeu se déroule presque en accéléré. A la fin, après 20 à 30 secondes, le jeu affiche le FPS moyen. Mais ça ne correspond pas au FPS lorsqu’on joue. Dans ce cas, on obtient environ 10 FPS de plus avec les deux CPU, à toutes les résolutions.
Je démarre la démo en temps réel trois fois par carte pour chaque configuration – donc 6 fois en tout – en prenant le FPS moyen comme résultat.
Mes résultats confirment en partie les tests du 3DMark 99 : À 640 × 480, les deux Voodoo 2 n’apportent qu’une petite augmentation de performance. À 800 × 600, le SLI profite au moins du nouveau processeur, qui apporte 20,2 images en plus, et 55,04 % de performance en plus.
En comparant les processeurs, à 1024 × 768, j’obtiens 48,6 FPS avec l’AMD, et donc 49,07 % de puissance en plus.
Sans test de performance, en considérant le jeu en soi, j’avais bien 40 FPS à 1024 × 768 avant la mise à niveau du processeur. Maintenant, j'ai 58 FPS.
Unreal, jeu de tir à la première personne futuriste, a révolutionné la 3D en 1998. Grâce à Unreal Engine 1.0, le jeu est plein de beaux polygones, et son atmosphère est convaincante. Sans parler du fait qu’il met le matériel à rude épreuve.
Il existe ici aussi un test de performance en temps réel. Un déplacement de caméra sur une grande carte. Il n’est pas en « mode accéléré » comme pour Quake 2, mais bel et bien en temps réel. Voici à quoi il ressemble :
La démo en temps réel d’Unreal, qui dure 57 secondes, met un peu plus le matériel sous pression que lorsque je mesure les valeurs de FPS en mode normal. En temps normal, avec le CPU d’Intel, j’ai trois images par seconde à toutes les résolutions. Avec le CPU d’AMD, j’ai cinq à sept images de plus par seconde que les résultats ci-dessous. Je fais maintenant la démo en temps réel trois fois par configuration et résolution, et je prends la moyenne des résultats. Tous les autres tests sont faits en utilisant les paramètres de qualité les plus élevés.
En considérant les FPS minimaux avant la mise à niveau, on voit clairement pourquoi les tirs à la tête étaient presque impossibles jusqu’à maintenant. À moins de 10 FPS, viser est un peu comme essayer de marcher droit quand on a trop bu.
Le CPU d’AMD améliore considérablement la situation. En SLI, j’obtiens en moyenne 37,3 FPS à 1024 × 768 durant les tests, ce qui représente 92,26 % en plus. Lorsque j'ai mesuré le FPS en jouant à la même résolution, j’avais encore 22 FPS avec le CPU d’Intel, alors que j’atteins maintenant 43 FPS en moyenne. Le nombre d’images par secondes ne descend jamais en dessous de 19,5.
Je peux enfin faire des headshots ! Cela dit, mes ennemis gardent leur tête pour le moment, car mon nécromancien m’appelle dans Diablo II.
Le baiser quotidien de la muse stimule ma créativité. Si elle m’oublie, j’essaie de retrouver ma créativité en rêvant pour faire en sorte que mes rêves dévorent ma vie afin que la vie ne dévore mes rêves.