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par Luca Fontana

Le lancement de HBO Max en Suisse fait l’effet d’un coup de tonnerre. Pour la première fois, Warner propose son catalogue premium directement dans le pays, obligeant Sky Show et les autres concurrents streaming à se réorganiser.
Le 13 janvier 2026 fera date dans l’histoire du marché suisse du streaming. HBO Max arrive officiellement en Suisse (et en Allemagne, en Autriche, au Luxembourg et au Liechtenstein), comme l’a annoncé Warner Bros. Discovery dans un communiqué de presse. La maison mère parle du « plus large catalogue jamais proposé ». Pas étonnant : HBO Max arrive en force et pas les mains vides.
Mais qu’est-ce que cela signifie pour la Suisse ? Pour Sky Show ? Pour tous ceux qui ont dû chercher The Last of Us sur différentes plates-formes jusqu’à présent ? Et comment ce lancement modifie-t-il l’équilibre des forces sur le marché ?
Vous trouverez ici les réponses à cinq questions majeures autour de ce sujet.
Warner Bros. Discovery lance HBO Max dans l’espace germanophone et comble ainsi l’une des dernières grandes lacunes en Europe. Jusqu’à présent, la Suisse était un cas particulier : les contenus HBO y étaient exclusivement diffusés par Sky Show, tandis que les fans spéculaient sans cesse sur le fait de savoir si la Warner exploiterait un jour elle-même le service.
Aujourd’hui, l’entreprise confirme officiellement que la Suisse fera partie de la prochaine vague d’expansion, avec les mêmes caractéristiques techniques, la même application et les mêmes droits que ses voisins.
Pour la première fois, les Suisses auront accès à HBO sans avoir recours à des moyens détournés. Plus de saisons manquantes, plus de mélange de différentes périodes de diffusion. Une seule application, une plate-forme claire et l’intégralité du catalogue de Warner Bros.

Warner Bros. Discovery promet « une offre premium vaste et unique ». En réalité, la liste ressemble à une attaque tous azimuts contre le marché.
Pour le lancement, de gros films Warner comme Superman, The Batman, la saga Harry Potter ou Dune seront mis en ligne. S’y ajouteront de nouvelles créations originales et des séries HBO telles que The Pitt, Merteuil, Industry, All Her Fault, la future série Harry Potter ou le prequel de Game of Thrones, A Knight of the Seven Kingdoms qui sortira peu après le lancement le 18 janvier.
Le vaste catalogue (de Friends à Rick and Morty en passant par The Big Bang Theory) migre lui aussi sous l’égide de HBO Max. Warner développe également ses propres productions pour l’espace germanophone, comme 4 Blocks Zero, la série de braquage Banksters, une série thriller par Friese/Odar basée sur les histoires de Struwwelpeter ou une grande série documentaire sur le vol de la « Big Maple Leaf ».
HBO Max diffusera aussi du sport, notamment les Jeux olympiques d’hiver de 2026. Le reste de l’offre sportive concerne surtout le cyclisme et le tennis.
Ici aussi, Warner s’aligne sur les prix européens, mais s’adapte au marché suisse. Trois modèles résiliables mensuellement sont disponibles :
Le pack sport en option coûte 7 CHF supplémentaires par mois. Warner souligne que la Suisse bénéficiera des mêmes caractéristiques techniques que le reste du marché : 4K HDR, Dolby Vision, Dolby Atmos, profils personnalisés, téléchargements hors ligne et compatibilité avec divers appareils.
HBO Max se positionne ainsi entre Disney+ et Netflix en termes de prix, mais promet l’ensemble du catalogue Warner sans délai.
C’est peut-être la question la plus délicate, qui taraude sans doute de nombreux clients Sky depuis des mois.
Jusqu’à présent, Sky Show représentait « the home of HBO » en Europe. Le lancement de HBO Max devrait mettre fin à cet état de fait. Sky nous a confirmé que certains contenus HBO ne seront plus disponibles à partir du 1er janvier 2026. Les droits exclusifs reviennent donc en partie à Warner.
Mais étonnamment, Sky a affirmé que plusieurs séries HBO populaires demeureraient sur Sky Show. Cela concerne notamment les saisons actuelles de House of the Dragon, The Last of Us, The White Lotus ou Euphoria, même si les nouvelles saisons sortiront en parallèle sur HBO Max. Sky précise que ces titres resteront à long terme dans le catalogue Sky Show.
Cela montre bien que le partenariat avec Warner est plus réorganisé que tout bonnement interrompu. Sky mentionne également son vaste réseau de studios partenaires comme NBCUniversal, Sony ou Disney, ainsi que ses propres productions et coproductions comme Tschugger ou The Day of the Jackal qui restent des piliers pour la marque.
C’est là que ça devient passionnant : en mai 2025, le PDG de Sky, Éric Grignon, nous parlait déjà de cette évolution, à l’époque encore simple hypothèse. Il a déclaré que si HBO avait un jour ses propres projets pour la Suisse, Sky devrait s’adapter et travaillait activement à des solutions. Eh bien, on y est, et beaucoup des éléments avancés se confirment.
Mais Grignon ne s’arrête pas là : la semaine prochaine, il nous expliquera en détail comment Sky et HBO comptent coopérer et ce que cela signifie pour Sky Show. Nous analyserons ses propos en détail.
À première vue, on pourrait se demander à quoi bon tout ce remue-ménage ? Après tout, on pouvait déjà regarder les séries HBO sur Sky en Suisse. La réponse courte est qu’il ne s’agit pas seulement de séries, mais du rôle que joue HBO sur le marché mondial du streaming.
HBO Max n’est pas un simple service supplémentaire. C’est l’une des marques de télévision les plus prestigieuses des 30 dernières années. Chaîne du câble ayant connu une croissance fulgurante, elle s’est réinventée à plusieurs reprises grâce à des séries révolutionnaires, a épousé le streaming de manière un peu désordonnée et se retrouve aujourd’hui au cœur d’un marché où personne ne sait vraiment où il va.

La maison mère Warner Bros. Discovery y pour beaucoup, puisque le studio possède plusieurs grands phénomènes du cinéma et de la télévision : de Dune à l’univers DC, en passant par des œuvres originales comme The Wire, Les Sopranos ou Succession. Bénéficier pour la première fois de ce catalogue dans la région DACH sans passer par des licences est un événement en soi. Et pas question de le minimiser avec un « C’était sur Sky avant ».
En même temps, il est clair qu’à long terme, HBO ne se contentera pas de se partager le marché avec Sky. Le fait que Sky continue à proposer des séries populaires constitue sûrement un compromis pour cette période de transition. Plus tard, Warner cherchera probablement à consolider sa marque à l’échelle internationale. Et Sky devra penser à se repositionner et abandonner son statut de « home of HBO » pour se recentrer sur une offre avec NBCUniversal, Sony et ses propres productions.
Mais c’est là que ça se corse : l’avenir de Warner Bros est incertain. Les choses bougent énormément en coulisses et on ne sait pas qui va finir par acquérir le studio, et par conséquent HBO. Il y a quelques mois encore, le studio de cinéma Paramount Pictures était le favori pour le rachat. Actuellement, plusieurs sources de l’industrie affirment que Netflix est en fait beaucoup plus intéressé par le catalogue Warner que ce que l’on pensait.
Personne ne sait ce que ça signifie pour HBO Max. Mais cela donne lieu à une situation paradoxale : pourquoi la Warner mène-t-elle une telle offensive en Europe si elle est rachetée dans quelques mois ? Parce que la marque HBO jouit d’un certain prestige, qu’elle possède un grand pouvoir d’attraction et que Warner vacille peut-être mais ne veut pas le montrer. On vit un moment aussi historique qu’incertain.
C’est précisément pour cela que ce lancement est si important : il a lieu en dépit du chaos ambiant, en dépit d’incertitudes quant à l’identité du futur propriétaire et en dépit des éventuelles négociations financières. En dépit ou peut-être justement à cause de tout ça. L’expansion internationale se poursuit comme si de rien n’était. On a un peu l’impression de lire les chroniques d’un gigantesque fiasco organisé de main de maître, avec des budgets à plusieurs milliards et des franchises prestigieuses.
Nous parlerons de ce sujet en détail dans le podcast Tech-telmechtel (en suisse allemand).
J’écris sur la technologie comme si c’était du cinéma – et sur le cinéma comme s’il était réel. Entre bits et blockbusters, je cherche les histoires qui font vibrer, pas seulement celles qui font cliquer. Et oui – il m’arrive d’écouter les musiques de films un peu trop fort.
Des informations intéressantes sur le monde des produits, un aperçu des coulisses des fabricants et des portraits de personnalités intéressantes.
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