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par Debora Pape

Les cafards sont considérés comme des nuisibles, mais ici, ils deviennent une ressource. La start-up Swarm Biotactics exploite la robustesse et l'agilité naturelles des blattes pour en faire des systèmes de reconnaissance mobiles.
Une start-up allemande travaille sur une idée qui peut paraître irritante et presque absurde, mais qui est en même temps fascinante. Swarm Biotactics développe des systèmes biohybrides dans lesquels des insectes vivants sont équipés de microélectronique. L'accent est mis sur les cancrelats de Madagascar vivants qui, à l'aide de minuscules sacs à dos électroniques «» , deviendront des appareils mobiles de reconnaissance.
L'approche combine la biologie avec la technologie moderne des capteurs et soulève des questions à la fois techniques et éthiques.
Les champs d'application potentiels des systèmes biohybrides sont vastes. Dans le cadre de la gestion des catastrophes, ils pourraient aider à localiser des personnes ensevelies sous les décombres ou à explorer des zones difficiles d'accès où les robots traditionnels atteignent leurs limites. Des applications militaires sont également envisageables, par exemple pour des missions de reconnaissance discrètes sur des terrains complexes.

De plus, des scénarios d'utilisation civile sont envisageables. Dans l'industrie, les systèmes pourraient être utilisés pour inspecter ou surveiller des installations, par exemple dans des puits étroits ou des zones blindées. Dans la recherche, ils offrent de nouvelles possibilités d'étudier des environnements écologiques ou géologiques dont l'accès était jusqu'à présent limité.
Les mini-robots classiques sont compliqués à construire, coûteux et très limités en termes d'énergie. Les insectes, en revanche, se déplacent efficacement, consomment un minimum d'énergie et sont extrêmement robustes. De plus, la taille du criquet de Madagascar lui permet de transporter du matériel supplémentaire sans que sa mobilité ne soit fortement réduite.
Les sacs à dos développés contiennent de la microélectronique, des capteurs, des fonctions d'intelligence artificielle et des unités de communication. Ils doivent collecter des données environnementales et les transmettre sans fil. Il s'agit par exemple de valeurs de température ou d'indications de mouvements et d'obstacles.

L'idée de l'essaim est un élément central du concept. Swarm Biotactics ne pense pas en termes d'unités individuelles, mais en groupes de nombreux porteurs simples. Plusieurs insectes équipés doivent produire ensemble une image de la situation. Cette approche est connue de la robotique en essaim, mais elle prend une nouvelle dimension lorsqu'elle est combinée avec des organismes vivants.
La coordination est assurée par un logiciel basé sur l'IA. Il évalue les données des différentes unités, les fusionne et en fait une image cohérente de l'environnement. De cette manière, il est possible de saisir des structures de terrain complexes et de transmettre des informations pertinentes aux forces d'intervention ou aux stations de contrôle. En même temps, l'approche en essaim augmente la résilience : si une unité tombe en panne, l'ensemble du système reste opérationnel.
Swarm Biotactics souligne que les blattes ne sont pas utilisées comme des robots télécommandés au sens classique du terme. La technologie s'appuie sur leurs schémas de déplacement naturels et les complète par des impulsions électroniques et une évaluation basée sur l'IA. L'objectif est d'aider à la navigation et à la collecte de données sans contrôler complètement l'animal.
L'utilisation d'organismes vivants comme capteurs mobiles soulève un certain nombre de questions éthiques. Les critiques craignent que l'utilisation d'insectes comme systèmes biohybrides ne banalise le traitement des êtres vivants et ne franchisse de nouvelles frontières dans l'interaction technologie-nature. La question de savoir si et dans quelle mesure l'autonomie des animaux est limitée fait notamment l'objet du débat. Swarm Biotactics insiste sur le fait que les procédures utilisées sont indolores et que les blattes peuvent continuer à vivre après l'intervention.
Indépendamment de cela, des préoccupations pratiques demeurent. Alors que de nombreuses espèces de blattes domestiques sont considérées comme des vecteurs potentiels de bactéries telles que E. coli ou la salmonelle, cela n'est que partiellement vrai pour la blatte poireau de Madagascar, élevée dans des conditions contrôlées. Néanmoins, l'utilisation d'organismes vivants comme systèmes de détection mobiles n'annule pas fondamentalement les risques biologiques et soulève des questions en matière d'hygiène, de contrôle et de limites d'utilisation.
Des indications concrètes sur l'état d'avancement du développement ont été fournies récemment par un reportage de l'émission américaine 60 Minutes, diffusée par CBS News, dans lequel le fondateur de Swarm Biotactics, Stefan Wilhelm, a donné un aperçu du travail de la start-up. Selon ce dernier, l'entreprise travaille déjà avec l'armée allemande pour tester les systèmes biohybrides dans des conditions proches de la réalité et vérifier leur aptitude aux missions de reconnaissance.
Sur le plan technique, l'accent est actuellement mis sur la poursuite de la miniaturisation. Le système combiné de biologie, d'électronique et de robotique pèse actuellement jusqu'à 15 grammes. L'objectif des développeurs est de réduire ce poids à une dizaine de grammes afin d'améliorer la mobilité et la résistance des blattes. Swarm Biotactics estime qu'il est réaliste d'envisager un déploiement à plus grande échelle dans un délai de 18 à 24 mois.
Le rapport indique également que le projet se trouve encore dans une phase de transition : entre la recherche expérimentale et un éventuel déploiement opérationnel. L'utilisation à grande échelle de cette technologie et la forme qu'elle prendra ne dépendront donc pas uniquement de sa maturité technique, mais également de décisions politiques, réglementaires et sociales.
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Du nouvel iPhone à la résurrection de la mode des années 80. La rédaction fait le tri.
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