Un concert aboutit au premier accord de l’histoire sur des sneakers avec des musiciens et fait entrer des baskets dans la légende. Les « Superstar » d’Adidas sont les originales. Du moins, selon moi.
Et soudain, tout le monde veut les chaussures de la marque aux trois bandes
I love me my Adidas
En 1986, j’ai 18 ans et j’écoute du hip-hop à tout va. À l’époque, comme aujourd’hui, les Adidas Superstar avaient autant leur place sur l’étagère à chaussures que Run DMC dans la playlist. Récemment, je suis tombée sur cette perle des sneakers cultes dans notre boutique.
Ancien journaliste radio devenu fan de story telling. Coureur confirmé, adepte du gravel bike et débutant en haltères de toutes tailles. Quelle sera ma prochaine étape ?
Ce sont les Air Ship de Nike, les Chuck Taylor All Star de Converse ou bien les Nike Cortez avec la semelle emblématique ? Pour moi, ni l’une ni l’autre. Le titre d’« OG » en matière de baskets revient à la marque à la renommée mondiale Adidas, dont le siège se situe dans la paisible ville de Herzogenaurach. Et le nom de la chaussure en dit long : Superstar.
Un des signes distinctifs des Adidas « Superstar » : les embouts en caoutchouc. Source : Patrick Bardelli
Nous sommes le 19 juillet 1986 au Madison Square Garden à New York. Raising Hell est le nom du troisième album studio de Run DMC, avec lequel le trio est en tournée. Pour le concert à Manhattan, on invite Angelo Anastasio (site en allemand). À juste titre, car le manager de la marque aux trois bandes se présente effectivement au concert. Pendant la chanson My Adidas, les rappeurs encouragent le public à brandir ses vêtements et chaussures Adidas.
Le reste appartient à l’histoire. Anastasio est tellement submergé par l’événement que Run DMC obtient ensuite un contrat de sponsoring avec Adidas. Le premier deal de baskets en dehors du sport est scellé. Ce contrat ouvre la voie à d’autres deals de chaussures dans le secteur de la musique et fait des anciennes chaussures de basket des années 70, qui ne paient pas de mine, une « superstar » quasiment du jour au lendemain. C’est ce qu’on appelle aujourd’hui un buzz.
Walk this way avec les « Superstar » by ... Source : Patrick Bardelli
... Wales Bonner. Source : Patrick Bardelli
La particularité de ce modèle : le design provient du label de mode britannique « Wales Bonner » (site en anglais). Grace Wales Bonner fonde le label après avoir obtenu son diplôme au Central Saint Martins College (site an anglais) en 2014, à l’origine comme marque de vêtements pour hommes. La mode féminine suivra plus tard. Elle a reçu de nombreuses récompenses, dont le LVMH Young Designer Prize (2016), et est lauréate du British Fashion Council/Vogue Designer Fashion Fund (2019). Elle a travaillé avec des marques telles que Adidas Originals, Anderson & Sheppard et Dior.
Selon Adidas, la chaussure conçue pour la collection automne/hiver 2024 doit allier tradition et modernité tout en représentant un hommage au mouvement hip-hop. Les Superstar de Wales Bonner remplacent le dessus classique en cuir souple par du cuir de vachette à structure croco. Les trois bandes ont le même aspect, la languette et le talon sont en nubuck. Des accents en or métallique complètent l’ensemble. En outre, Wales Bonner est inscrit en lettres dorées sur une chaussure et Adidas Superstar sur l’autre.
Soin apporté aux détails à la Adidas feat. Wales Bonner. Source : Patrick Bardelli
Les Adidas Superstar interprétées par Wales Bonner coûtent, selon le modèle, deux à trois fois plus cher que la version « classique ». De ce point de vue, seuls quelques fans inconditionnels et collectionneurs s’intéresseront probablement à ces chaussures. Les autres diront probablement qu’il s’agit que de simples chaussures de baskets. Pour moi, les Superstar d’Adidas réunissent tous les aspects. Peu importe si elles ont été restylées par une marque de mode tendance ou non.
