Le syndrome de Polykrates

Artur vit un mariage peu spectaculaire et bien réglé avec Rita, une enseignante de collège. Bien qu'universitaire, il travaille dans un centre de photocopie et comme professeur particulier et n'est généralement pas très ambitieux ou exigeant. Jusqu'au jour où une certaine Alice entre dans le copy-shop et laisse un mot ... Ce qui se met en place est pendant un temps franchement comique, mais ce comique prend involontairement des formes de plus en plus sombres, finalement horribles, comme sorties d'un splatter movie, et les personnages du roman, jusqu'ici si pleins et satisfaits, peut-être même heureux, se voient inéluctablement entraînés dans des actions dont ni eux ni les lecteurs ne les auraient jamais crus capables. Nous allons tous beaucoup trop bien. Les enfants doivent avoir une meilleure vie pour une fois'. Le court texte 'Les bons parents' du recueil de poèmes Fertige Gedichte d'Antonio Fian résume bien le syndrome de Polycrate : l'augmentation d'un trop grand bonheur est peut-être le plus grand malheur possible. C'est du moins ce que dit une peur profondément enracinée en nous - et cette peur et ses conséquences sont au centre du deuxième roman de Fian.