En matière d'émissions de CO2, l'industrie textile occupe la deuxième place du classement mondial, ce qui devrait m'interpeller, et pourtant... Il existe un « calculateur d'empreinte carbone dédié à la mode », mais peut-il y faire quelque chose ?
Quand je ne suis pas en train d'explorer les océans, je plonge avec bonheur dans l'univers de la mode. Toujours à l’affût des dernières tendances dans les rues de Paris, Milan et New York, je vous montrerai comment arborer ces habits de podium dans la vie de tous les jours.
Faire une escapade à Londres un jour et partir en week-end à Rome un autre est rendu possible par l'accessibilité des tarifs aériens. En effet, prendre l'avion n'est plus réservé à une élite. Mais ce qui est frappant, c'est qu'en matière de pollution de l'environnement, le secteur de la mode a dépassé le transport aérien. Les coupables ? La culture et la production des matières premières inhérentes au processus de fabrication des vêtements. Pour savoir comment votre garde-robe influence négativement le changement climatique, je vous invite à essayer le nouveau « Fashion Footprint Calculator » – comprendre le calculateur d'empreinte carbone dans le domaine de la mode » – de Thredup, que j'ai moi-même testé.
Vous allez vous dire, « Mais qu'est-ce qu'elle nous veut elle maintenant ? » D'habitude, je suis plus rédactrice de mode, je vous l'accorde. J'écris des choses sur les toutes dernières tendances et les incontournables de la garde-robe. Et puis voilà-t-il pas que je me mets à vous dire, un peu prêchi-prêcha, ce qui est bien et pas bien en vous parlant de pollution due au shopping. Plus contradictoire que ça tu meurs, non ? Pourtant, l'un n'exclut pas l'autre. Je pense qu'il faut aborder ce point de façon réfléchie. Vous allez me dire, « mieux vaut tard que jamais », mais j'assume. Et puis ça ne sert à rien de trier ses ordures et d'éviter les sacs plastiques lorsqu'on fait ses courses alimentaires si on ne fait pas attention ailleurs, ou bien ?
En entendant parler du Fashion Footprint Calculator, j'ai voulu en savoir plus. Il s'agit d'un test conçu pour déterminer l'empreinte carbone générée – laquelle correspond à un certain nombre de kilomètres parcourus en avion – grâce à douze questions sur le comportement d'achat. Au bout de cinq minutes, les résultats tombent : je me situe dans le bas de la fourchette moyenne : « medium-low ». Je suis « déçue en bien », car je pensais que ce serait pire. Mais je reste d'autant plus motivée que j'ai encore de la marge. En plus de l'évaluation, le site propose également des conseils pour aider à réduire l'empreinte carbone à l'avenir.
À en croire l'un de leurs conseils, acheter des articles de mode d'occasion permettrait de réduire ses émissions de CO2 d'environ 65 %, un chiffre considérable qui s'explique par le fait que la majeure partie du CO2 est générée lors de la phase initiale de la production du vêtement, laquelle est supprimée dans le cas d'un habit de seconde main. Par ailleurs, saviez-vous que c'est la production de jeans qui génère le plus de pollution ? De ce fait, il vaudrait mieux se le procurer dans une friperie. Si vous préférez des fringues qui n'ont jamais été portées, il est préférable de recourir à des marques dont le design est durable, comme Patagonia ou encore Elephbo.
En outre, les achats en magasins entraînent une augmentation des émissions de CO2. La livraison des commandes passées en ligne – avec expédition en national – ont certes un effet négatif sur le bilan carbone, mais il est, en comparaison, moins élevé, les vêtements étant acheminés de porte à porte. Et en renonçant à l'option de livraison express, vous avez tout juste. Autres actions augmentant le bilan : le lavage à chaud – plus l'eau est froide et mieux c'est – et le sèche-linge.
Enfin, privilégiez la qualité plutôt que la quantité ! Pour cela, succombez moins au shopping et optez pour des matières de haute qualité, respectueuses de l'environnement, telles que le lyocell. C'est une petite contribution pour le bien de l'environnement certes, mais qui peut avoir un impact majeur lorsque tout le monde s'y met. Pour savoir si mon empreinte carbone diminuera, il suffit de me suivre. Je vous dirai tout dans trois mois.
