En coulisse

Pollution atmosphérique : Google collecte des données sur la qualité de l’air

Anna Sandner
30/6/2023

La pollution de l’air est la quatrième cause de mortalité dans le monde. Voici pourquoi les expert·es demandent d’urgence des valeurs limites plus basses et comment Google veut contribuer à la qualité de l’air avec des données plus précises.

On sait depuis longtemps que l’air pollué peut avoir des effets néfastes sur la santé, et pas seulement dans les hauts lieux connus du smog. La gravité du danger peut toutefois surprendre plus d’une personne : les particules fines, le dioxyde d’azote, l’ozone et autres polluants coûtent chaque année la vie à des millions de personnes dans le monde. Ainsi, la pollution de l’air dans son ensemble est considérée comme la quatrième cause de mortalité dans le monde.

Prennez une grande respiration... ou pas ?

Mais si vous vivez en Suisse, vous n’avez rien à craindre. En effet, un coup d’œil sur l’indice de qualité de l’air en temps réel de l’organisation à but non lucratif « World Air Quality Index Project » le montre : presque tous les points sont verts. Les valeurs pour la France sont tout aussi positives. Et pourtant, dans certaines circonstances, la réalité peut être tout autre dans certains endroits. Bien que de plus en plus de données sur la qualité de l’air soient collectées, leur précision reste souvent insuffisante pour indiquer la pollution exacte à l’endroit où l’on se trouve. Souvent, les valeurs des différents polluants comme l’azote, le monoxyde et le dioxyde de carbone ou les particules fines varient fortement d’un quartier à l’autre. S’il n’existe alors qu’une seule valeur de pollution de l’air pour l’ensemble de la ville, cela ne peut que difficilement refléter les différences entre, par exemple, une zone industrielle et une zone résidentielle ou le long de routes très fréquentées.

Si vous souhaitez prendre en main la mesure de la qualité de l’air, vous pouvez recourir à des stations météo équipées de capteurs de qualité de l’air.

La voiture électrique de Google collecte des valeurs hyperlocales dans les grandes villes

Afin d’étudier ces différences locales subtiles, le « Project Air View » a été lancé à Hambourg en septembre 2021. Pendant 15 mois, des voitures électriques de Google équipées de capteurs de pollution atmosphérique de l’entreprise Aclima ont circulé dans le centre-ville de Hambourg et ont collecté des données sur six polluants : le monoxyde d’azote (NO), le dioxyde d’azote (NO2), le monoxyde de carbone (CO), le dioxyde de carbone (CO2), l’ozone (O3) et les particules fines. Les résultats ont été évalués et présentés en collaboration avec le CityScienceLab de l’Université HafenCity de Hambourg (HCU). Si les données exactes vous intéressent, vous pouvez les trouver sur la Hamburg Open Science Plattform ainsi que les cartes correspondantes via l’Environmental Insights Explorer de Google.

Les résultats ne sont pas seulement utiles pour l’information personnelle des citoyens, ils peuvent aussi apporter une valeur ajoutée aux questions d’urbanisme. Les valeurs locales de la qualité de l’air obtenues par le passage des véhicules peuvent par exemple être comparées à des données démographiques ou sociales. Les images Street View supplémentaires disponibles permettent en outre de mieux comprendre les causes des valeurs anormalement élevées ou basses. Grâce à ces informations supplémentaires, la qualité de l’air peut par exemple être prise en compte lors de la planification d’une aire de jeux et être intégrée dans le choix du site ou dans la planification des plantations.

Le casse-tête des valeurs limites

Un autre risque en matière de qualité de l’air réside dans les valeurs limites en vigueur jusqu’à présent. Une étude publiée en février dans le magazine Nature a notamment révélé qu’en Allemagne, la pollution de l’air peut être considérée comme une cause de cancer du poumon malgré le respect des valeurs limites pour les particules et les poussières fines. L’OMS recommande donc d’abaisser les valeurs limites pour les particules fines.

Photo d’en-tête : Google Air View

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Rédactrice scientifique et biologiste. J'aime les animaux et je suis fascinée par les plantes, leurs capacités et tout ce que l'on peut faire avec et à partir d'elles. C'est pourquoi mon endroit préféré est toujours à l'extérieur - quelque part dans la nature, volontiers dans mon jardin sauvage. 


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