En coulisse

Les marchés me poussent à bout

Martin Rupf
3/11/2022
Traduction : Stéphanie Casada
Photos: Martin Rupf

La ville a organisé son marché traditionnel. Et j’ai été assez stupide pour le dire à mes enfants. Non, pire encore : je leur ai proposé d’y aller. Ils ont adoré, moi, un peu moins.

Et c’est ainsi que peu après 15 heures, nous nous rendons à Baden pour nous jeter dans la foule. Oui, foule. En effet, le temps sec et les températures douces sont plutôt favorables aux exploitant·es du marché. Je dois donc me frayer un chemin à travers la foule pendant les deux prochaines heures. Ai-je déjà dit que je n’aimais pas les marchés ?

Quand le budget risque d’exploser dès le premier stand

Le fait que nous ayons l’intention de faire deux fois le tour du marché, c’est-à-dire un aller-retour, joue en ma faveur. « Les enfants, vous n’êtes pas obligés de l’acheter tout de suite, nous pourrons toujours le faire sur le chemin du retour si vous n’avez pas trouvé mieux. »

Accord sur les prix du marché ? Que fait l’autorité de la concurrence ?

Qui dit marché, dit bien sûr boire et manger. Se nourrir, mais bien sûr pas dans le sens d’une alimentation saine. Non, la restauration dans le sens d’un maximum de plaisirs non coordonnés, typiquement sous forme de snacks malsains, genre pain d’épices, barbe à papa, ou encore marrons (qui n’ont en aucun cas le droit de manquer) ou churros. Et hop, 25 francs qui disparaissent ; bien sûr sponsorisés par papa.

Mais pas toujours. Mon fils s’apprête à acheter un paquet de pétards pour 3 francs lorsqu’un adolescent nous fait remarquer : « Un stand plus loin, le paquet est à 1,50 franc. » En effet, il a raison et nous sommes heureux d’avoir fait une véritable bonne affaire.

Une demi-heure plus tard, on peut parler de tout sauf d’une bonne affaire. Mon fils a décidé d’acheter un pendentif Pokémon en caoutchouc pour 8 francs (!). Je me rappelle que je voulais « laisser faire » mes enfants. Mais cela me coûte très cher de voir les 8 francs d’argent de poche durement gagnés partir en fumée pour ce pendentif.

Il existe bel et bien des enfants (pas les miens) qui ne veulent rien acheter

Il y a aussi des parents qui flânent entre les stands, l’air super décontracté. Les deux filles d’une connaissance se contentent apparemment de « faire un peu de shopping », sans toutefois vouloir vraiment acheter quelque chose. Je ne peux qu’en rêver. Au contraire, je remarque que ma fille, qui a déjà acheté un attrape-rêves et un bracelet, a encore besoin d’acheter « un petit quelque chose ».

Je comprends vite pourquoi. Son frère a acheté trois choses, elle ne veut évidemment pas être en reste. Elle opte finalement pour une petite peluche tout à fait adorable. Bon, les 20 francs n’auraient pas suffi pour tous ses achats. Mais heureusement, elle avait encore sur elle l’argent de poche qu’elle avait économisé.

C’est heureux (les enfants) et épuisé (moi), que nous prenons le chemin du retour. Ma femme a doublement profité de notre petit tour au marché. Elle a eu un demi-après-midi de congé et elle reçoit en plus du pain d’épices portant l’inscription « Mami » de la part de sa fille et du pain d’épices artisanal (d’après le vendeur) de ma part.

Je n’ai pas reçu de cadeau, mais j’ai eu ma dose. Heureusement, le prochain marché est dans environ six mois. Et le mieux, c’est que mes enfants ne le savent pas (encore). Il est bien possible que l’événement nous passe sous le nez.

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Deux fois papa, troisième enfant de la famille, cueilleur de champignons et pêcheur, spectateur hardcore, à moitié danois et champion du monde des gaffes.


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