Pendularis est une solution complète facile d'entretien qui permet d'apporter de la verdure à son intérieur. Erich Stutz, cofondateur de Pendularis et spécialiste des plantes, nous explique comment la conception des « jardins flottants » a vu le jour et ce qu'est vraiment avoir la main verte.
Je ne vois plus de goutte d'eau nulle part maintenant. Que s'est-il ensuite passé ? Pour devenir un spin-off de la ZHAW, nous avons développé le produit jusqu'à sa maturité commerciale. Aujourd'hui, Pendularis est une entreprise indépendante qui fabrique le produit et le distribue au niveau national et international.
Quelle est la terre utilisée dans les pots ? Nous n'utilisons pas de terre au sens classique du terme, mais un substrat minéral et facile à cultiver. Le substrat blanc n'est pas si courant, mais il est esthétique et sobre.
Comment garantir l'intégrité des plantes et du substrat lors du transport ? Cette question est également le fruit d'un travail universitaire. Le carton intègre un couvercle assurant la protection des plantes. Ni les plantes ni le substrat ne peuvent tomber.
Je cherche depuis longtemps une solution de rechange à des rideaux. Peut-on fixer ces modules à la fenêtre ? Bien sûr, on peut fixer le système au plafond avec le support approprié ou le suspendre par le biais d'un rail à rideaux. Quelle que soit la variante choisie, c'est vous qui déterminez la longueur des câbles d'acier des différents modules.
Je n'ai jamais vu de pots à fleurs en aluminium. Les pots en argile, par contre, il y en a à la pelle. Comment se fait-ce ? Outre le prix, le poids des pots pour plantes poussant en hauteur peut être particulièrement élevé. Les récipients en argile sont plus lourds, mais plus stables.
Comme une pom-pom girl, je soutiens le bon design et vous fais découvrir tout ce qui a trait aux meubles et à l’aménagement intérieur. Régulièrement, je vous présente des astuces d’intérieur simples mais raffinées, je parle des tendances et j’interviewe des esprits créatifs sur leur travail.
Lorsque les plantes des modules de Pendularis poussent correctement, l'ensemble donne l'impression de ne faire plus qu'un. La forme et la couleur sont réduites au minimum, le récipient et le substrat sont à peine visibles. Aussi simple que l'extérieur puisse paraître, l'intérieur est sophistiqué. Lors de ma visite aux serres de Meyer Orchideen, Erich Stutz, cofondateur de Pendularis et spécialiste des plantes, m'explique le fonctionnement de ce bac à plantes si spécial et, au passage, des faits surprenants sur les plantes d'intérieur.
Il existe de nombreux systèmes de suspension pour plantes d'intérieur, qu'est-ce qui distingue Pendularis des autres ? Erich Stutz : le système, les plantes et la lumière ne font qu'un, alors que tout est séparé normalement. Pour nous, c'est la plante qui doit être mise en scène, pas le pot. C'est pourquoi, pour jouer la carte de la sobriété, nous avons opté pour un tube en aluminium. Le tube et le câble d'acier disparaissent presque lorsqu'on suspend la structure devant une fenêtre, on renforce ainsi l'effet de flottement et on met en valeur la plante.
Erich a étudié l'horticulture, c'est un univers dans lequel il est parfaitement à l'aise.
Le plus petit module Pendularis peut accueillir cinq plantes.
Pendularis est un système modulaire à accrocher au plafond et conçu pour évoluer sur un plan horizontal et vertical. Comment ce système a-t-il vu le jour ? en 2009, mon collègue Phillipp Stauffer et moi-même avons eu l'idée de faire « léviter » des plantes en suspendant un tube rempli de substrat sous la serre. À l'époque, il n'y avait rien de comparable. Pour mettre en place une solution modulaire à accrocher au plafond, nous avons – moyennant le soutien financier de la ZHAW – développé un prototype ; ce dernier, alors composé de tubes en PVC disgracieux, a été refondu suite à la collaboration avec un concepteur de produits en 2013. En 2014, à l'occasion de l'événement suisse « Designers' Saturday », nous avons présenté le premier prototype en aluminium ; il fuyait encore, un détail que nous nous sommes bien gardé de préciser (il rit).
Pendularis AG, basée à Wädenswil, est un spin-off de l'Université des sciences appliquées de Zurich.
Et comment le module assure-t-il l'étanchéité ? L'étanchéité des extrémités est garantie par deux capuchons composés de cinq bagues en caoutchouc, la jonction, par une couche de graisse de silicone, ce qui facilite l'imbrication des modules sans compromettre l'intégrité du caoutchouc. Pour assembler le module, il n'y a qu'à enlever les capuchons pour y placer des jonctions cliquables. Il n'a pas besoin de vis.
Comment avez-vous choisi les plantes du module ? Nous avions déjà profité de l'expérience d'un autre projet pour l'entreprise Hydroplant intitulé Verticalis, une fresque verticale. Nous savions donc quelles plantes pouvaient « fonctionner ». La fougère patte de lapin (Davallia mariesii) ou encore les espèces de poivrons nains (Peperomia spp.) sont des plantes présentant un développement des racines faible ayant besoin de peu d'espace dans le pot.
L'inspiration pour les jardins flottants vient des épiphytes, des plantes qui poussent sur les autres.
On peut choisir de planter des « Rapid » – des plantes herbacées à croissance rapide » – ou des « Royal », des épiphytes tropicaux à croissance lente. Que se cache-t-il derrière ? Je sais par expérience qu'il existe deux stéréotypes en matière de soins apportés aux plantes, l'un concernant les femmes, l'autre, les hommes : les femmes ont tendance à donner trop d'eau et les hommes trop peu (rires). Pour contenter tout le monde, voici deux principes de base : La ligne « Rapid » englobe des plantes destinées à ceux qui arrosent au moins une fois par semaine et la ligne « Royal », à ceux qui veulent arroser moins. Voilà comment garantir l'intégrité des plantes. Chez Pendularis, votre main verte dépend de la quantité d'eau apportée aux plantes. Il suffit d'éviter de placer deux plantes de lignes différentes dans un même module. Le niveau d'eau dans le bouchon indique quand et combien arroser.
Les plantes proviennent de Meyer Orchideen à Wangen près de Dübendorf. Comment ce partenariat a-t-il vu le jour ? L'infrastructure de la ZHAW étant limitée, nous avons voulu travailler rapidement avec des entreprises spécialisées pour mettre en place le spin-off. Nous avions également à cœur de cultiver des plantes entièrement en Suisse dans des installations de production durables. Les serres de Meyer Orchideen consomment de l'énergie provenant de sources renouvelables et neutres en CO2. C'est pourquoi une plante coûte entre huit et douze francs. Contrairement aux variétés bon marché des supermarchés néerlandais, elles ne sont pas sélectionnées par une machine, mais à la main pour Pendularis. Cette différence de qualité garantit la longévité et le caractère unique des plantes.
Chaque plante est cultivée à la main.
Je suppose que les pots spéciaux ne sont pas bon marché ? C'est vrai, nous voulions tout produire en Suisse, y compris les pots. Toutefois, pour assurer l'aspect concurrentiel du produit, nous le faisons toujours fabriquer en Bulgarie par une entreprise suisse certifiée ISO. À l'heure actuelle, nous nous efforçons de fabriquer les pots à partir d'un matériau recyclé, au lieu du plastique ABS notamment utilisé par LEGO. Cette thématique a d'ailleurs fait l'objet d'un travail semestriel à la ZHAW.
Alban Muret – spécialiste marketing et ventes chez Pendularis – montre l'ingénieux système d'emballage.
Ce carton, spécialement conçu pour Pendularis, permet de transporter les plantes d'un point A à un point B sans dommage.
**Ces modules, presque exclusivement suisses, ne sont pas vraiment donnés. Les tubes en aluminium sont assez coûteux. Un tel système pourrait-il être moins cher ? Nous sommes conscients de la relative cherté de Pendularis. D'une part, il est produit et développé en grande partie en Suisse par des gens touchant un salaire suisse, d'autre part, il se compose de matériau de haute qualité, traité en Suisse et résistant aux acides et aux bases. Même sans fertilisant, l'excrétion des racines peut laisser des traces sur la partie du sol se situant directement sous le module. Après quelques tests, nous avons opté pour l'aluminium durable.
Les modules en aluminium sont suspendus à l'aide de câbles en acier.
La hauteur peut être réglée individuellement.
Les pots en terre cuite permettent aux plantes de mieux respirer que les pots en plastique par exemple ; c'est ce qu'on m'a récemment expliqué chez le fleuriste. Il est vrai qu'un pot en argile « respire ». Mais l'eau s'évapore également par les bordures où elle forme une zone d'humidité. Résultat des courses, les racines s'accumulent sur le bord plutôt que vers le milieu, un inconvénient par temps chaud ou ensoleillé, surtout en extérieur, les fines racines se décomposant alors plus rapidement. Avec un récipient en plastique ou en aluminium, par contre, l'eau s'évapore sur toute la surface et non au niveau des parois. Néanmoins, l'argile a un côté esthétique, c'est un matériau qui vit et développe une patine. Un pot au sol dans cette matière ne pose pas de problème. En l'air, c'est une autre histoire.
Et nous, pouvons-nous mieux respirer grâce aux plantes d'intérieur ? Les plantes purifieraient l'air, selon une étude de la Nasa. Je pense que l'on surestime la question des plantes d'intérieur et du climat intérieur. Dans les années 1990, la NASA a testé de manière approfondie les effets des plantes sur le climat intérieur dans des conditions protégées. Nos espaces de vie à la maison et au bureau ne sont pas comparables. À la maison, on ouvre ici et là les portes et les fenêtres pour aérer de façon régulière. Les plantes apportent quelque chose, mais leur effet est physiquement difficile à mesurer. Un pot à plante équivaut à un système de barrage, un peu comme un bassin rempli d'eau qui s'évapore. On sous-estime cependant l'effet positif des traces fongiques et bactériennes sur les plantes et surtout dans le substrat, qui sont mesurables et permettent de ne pas vivre dans un environnement stérile.
**Qu'est-ce que les plantes apportent à un intérieur ? Le climat intérieur n'est pas nécessairement une question de physique, mais d'ambiance, de verdure et de relation avec les plantes. Je ne dis pas qu'il faille leur parler, j'entends surtout par là ce à quoi vous les associez. Peut-être sont-elles un héritage, peut-être étaient-elles présentes lorsque vous étiez amoureux pour la première fois... Peut-être vous rendent-elles fiers parce qu'elles s'épanouissent grâce aux soins que vous leur apportez. Un peu comme avec un jeans. Ce n'est qu'en le portant qu'on se l'approprie vraiment. Il se délave et montre des signes d'usure. Avec les plantes, c'est exactement la même chose. L'histoire qui se cache derrière les objets fait qu'ils font partie de vous. En fin de compte, c'est ça qui crée l'ambiance d'une pièce.
