Vélo électrique
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Enfants : autorisez les vélos électriques avant qu’il ne soit trop tard
10/6/2025
Traduction: Stéphanie Casada
Pour ce qui est des règles applicables aux vélos électriques, la Suisse est plus prudente que le reste de l’Europe. Les enfants de nos voisins peuvent les utiliser plus tôt et, incroyable mais vrai, le monde continue de tourner. Je ne comprends pas pourquoi cela n’est pas possible chez nous.
Il n’y a pas longtemps, en Allemagne, nous nous sommes promenés le long d’une rivière et nous avons dû nous mettre de côté pour laisser passer un groupe de cyclistes. C’était une famille qui roulait à toute allure. Un père, une mère et un fils, qui devait avoir environ onze ans. Tous trois minces, sportifs et sur des vélos électriques. « Pourquoi il a le droit d’avoir un vélo électrique, lui ? », m’a demandé mon fils, légèrement indigné, en regardant le garçon. « Autre pays, autres règles », avais-je alors répondu. Je sais très bien que chez nous, l’assistance n’est autorisée qu’à partir de 16 ans et jusqu’à une vitesse de 25 km/h, ou à partir de 14 ans, avec un permis cyclomoteur.
Je savais que l’Autriche était libérale en matière de vélos électriques pour enfants. Dans une Allemagne obsédée par les règles, je m’étonne qu’ils soient simplement considérés comme des vélos. Comment cela se passe-t-il dans d’autres pays ? Je m’informe et réalise que chez nous, les législateurs font de loin le moins confiance aux enfants.
Que ce soit en France, en Italie, aux Pays-Bas, en Espagne ou au Portugal, en partie avec des compléments judicieux comme l’obligation de porter un casque ou d’accompagner les enfants de moins de douze ans, le drapeau est vert. Seule la Grande-Bretagne fixe également la limite à 14 ans. Un vélo comme le modèle affiché ci-dessous, et qui arrive tout de même au 39e rang des ventes de vélos électriques chez Galaxus, n’est donc intéressant que pour partir en vacances à l’étranger.
Je suis conscient qu’à première vue, les vélos électriques et les enfants ne font pas bon ménage. Les experts en sécurité sont contre. C’est normal. Je ferais la même chose si j’étais expert en sécurité. Aucun enfant de six ans ne devrait se rendre à l’école avec un véhicule motorisé. Et il serait complètement irresponsable de laisser un enfant de dix ans s’aventurer seul sur des routes avec beaucoup de trafic. Ce n’est pas demain la veille que les enfants dont les parents pensent que c’est une bonne idée seront protégés par une loi. Mais les jeunes à qui l’on ne fait pas confiance ne sont pas non plus à envier.
Pas de débat, pas de gros titres d’horreur
Oui, les vélos électriques sont lourds et difficiles à maîtriser. Ils accélèrent plus rapidement et tiennent plus longtemps des vitesses plus élevées. Et la capacité à évaluer correctement le trafic ne se développe qu’au cours de l’enfance ; un peu plus tôt pour l’un, un peu plus tard pour l’autre. Pourtant, à l’écart des villes et des villages, il y aurait suffisamment de place pour faire de premières expériences. Ce qui compte, c’est le cadre, et il faut l’aménager en tenant compte de l’environnement et de l’évaluation des parents.
Source : Sutterstock/JRP Studio
Plusieurs centaines de millions de personnes en Europe pourraient envoyer leurs enfants sur les routes à vélo électrique. Je ne trouve pourtant pas de gros titres parlant d’accidents à ce sujet. Des polémiques ? Non plus. C’est probablement le marché qui règle cela, les enfants n’utilisent de toute façon pas les vélos électriques comme vélos de tous les jours.
Aux États-Unis, les vélos électriques légèrement plus puissants (classes 1 et 2 jusqu’à 20 miles par heure, ce qui correspond à environ 32 km/h) sont autorisés pour les enfants dans de nombreux États (en anglais). Selon cette étude, par rapport aux vélos normaux, le risque de se retrouver à l’hôpital pour les jeunes à vélo électrique est plus élevé de 11,5 %. Cela dit, quand on regarde les chiffres, seules 3945 blessures avec des vélos électriques contre 2,05 millions de blessures liées à des accidents de vélo « normaux » ont été enregistrées. Ce n’est pas rien, mais les accidents restent quand même relativement rares.
Règles libérales, à une exception près
Chez nous, en Suisse, le Conseil fédéral a actualisé les règles pour la mobilité douce lors de sa séance du 13 décembre 2024. La proposition d’abaisser l’âge minimum des vélos électriques lents à douze ans sous la surveillance d’un adulte, dans l’intérêt du tourisme, n’a pas été acceptée. Les vélos électriques continuent à être classés comme « cyclomoteurs légers ». Mon collègue Lorenz Keller a fait le point sur les nouvelles lois en vigueur à partir du 1er juillet 2025. Les voici :
Sa conclusion : « La Suisse limite peu, beaucoup de choses restent autorisées. » Et pourtant, une chose reste interdite. En dessous de 14 ans, rien n’est possible avec un vélo électrique. Dommage... Sur ce point, la Suisse est loin d’être aussi ouverte d’esprit que le reste de l’Europe et cela a des conséquences.
Les jeunes dévalent les pentes, les vieux optent pour l’e-bike
Lorsque je me déplace avec mon VTT (non motorisé), j’observe ce que montrent les chiffres de vente des dernières années : les adultes se sont massivement équipés, ce sont surtout des hommes d’âge moyen qui pédalent à côté de moi sur des VTT électriques. Seul ou en groupe, mais rarement en famille. Les plus jeunes montent en télécabine et font de la descente.
Il ne reste qu’une chose à faire pour la randonnée en famille à vélo électrique : stimuler le tourisme des pays voisins. Je pense qu’il serait intelligent que des enfants de douze ans puissent faire cette expérience chez nous. Pour moi, il ne s’agit pas seulement de la question du plaisir en famille. J’y vois pour les enfants la chance de pouvoir s’habituer progressivement au vélo électrique comme moyen de transport quotidien, en compagnie d’adultes.
Une ou deux années d’avance sur les autres véhicules motorisés seraient les bienvenues. Et un cours de conduite pendant les vacances est le moyen idéal pour commencer. Les jeunes de 14 ans qui ont passé l’examen de scooter/mobylette ont généralement tout autre chose en tête : des scooters électriques ou des « cyclomoteurs légers » de 120 kilos comme le modèle suivant.
Les règles en vigueur garantissent avant tout que les vélos électriques restent une affaire de vieux. Que seuls les enfants actifs montent à vélo et que de plus en plus de jeunes en descendent complètement. Le rapport sur la mobilité (résumé en français page 14) des enfants, des adolescents et des jeunes adultes constate que « depuis 1994, l’utilisation du vélo a reculé de plus de moitié, et elle a encore diminué en 2021. »
En 2021, la part des vélos électriques représentait sept pour mille des trajets quotidiens des jeunes de 14 à 20 ans. Celles et ceux qui n’ont pas eu le droit de rouler à vélo électrique avant ne s’y intéressent plus. Prendre un peu plus de risques sur ce point et adapter les règles pour les vélos électriques aurait, à mon avis, valu la peine. Qu’en pensez-vous ?
Vélos électriques pour enfants
À partir de quel âge devraient-ils être autorisés ?
Photo d’en-tête : Shutterstock / JRP Studio
Michael Restin
Senior Editor
Michael.Restin@digitecgalaxus.chÉcrivain amateur et père de deux enfants, j’aime être en mouvement et avancer en équilibre sur le chemin sinueux de la vie de famille. Je jongle avec plusieurs balles et il m’arrive parfois d’en faire tomber une. Il peut s’agir d’une balle, ou d’une remarque. Ou des deux.
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