La Steam Deck, la Logitech G Cloud et la Playdate ne sont que trois des nombreuses nouveautés dans l’univers des consoles portables. Ces dernières connaissent un véritable renouveau, sous une forme un peu différente de leurs prédécesseuses.
Sortie en 2011, la PS Vita a été la dernière grande concurrente de Nintendo sur le marché des consoles portables. Malgré l’enthousiasme de nombreux fans, j’ai toujours ma PS Vita à ce jour, Sony ne lui a jamais donné de succession. Depuis, c’est Nintendo qui mène la danse avec la DS, la 3DS et la Switch. Ironiquement, c'est cette même firme japonaise qui a signé le renouveau des consoles portables avec le lancement de la Switch en 2017.
Mais pourquoi les consoles portables ont-elles disparu au juste ?
Pourquoi ce soudain regain de popularité ?
Quel est l’avenir des consoles portables ?
La popularité de la Switch est indéniable et sa successeuse ne devrait pas tarder à débarquer sur le marché et à le redynamiser. La Steam Deck a depuis ouvert le jeu sur console portable aux joueur·ses PC et les consoles portables devraient offrir de plus en plus de possibilités à mesure des avancées technologiques. Je serais surpris que la concurrence laisse le champ libre à Valve et Nintendo sans se battre.
D’autres projets passionnants, quoique probablement immatures, sont dans les starting-blocks. Les consoles portables comme la Razer Edge et la Logitech G Cloud devraient rester des produits de niche pendant quelques années encore. Le streaming ne pourra, en effet, s’imposer que lorsque l’on pourra garantir une connexion rapide et fiable partout.
J’attends avec impatience de voir ce que les fabricants de la Playdate et de l’Analogue Pocket ont encore sous le coude. Les consoles portables peuvent aussi occuper un autre créneau que la simple alternative aux consoles de salon ou aux PC. Les systèmes de jeu indépendants jouant sur des formes et des design créatifs ont, eux aussi, leur place.
Les consoles portables sont en tout cas revenues pour rester et Nintendo va devoir partager la vedette avec ses concurrents. J'ai déjà hâte de voir qui sera le prochain à se lancer !
Enfant, je n’avais pas le droit d’avoir de console. Ce n’est qu’avec l’arrivée du PC familial 486 que le monde magique des jeux vidéo s’est ouvert à moi. Aujourd’hui, je compense largement ce manque : seuls le temps et l’argent m’empêchent d’essayer tous les jeux qui existent et de remplir mon étagère de consoles rétro rares.
J’adore ma Steam Deck. Et je ne suis pas le seul. Dès qu’elle est de nouveau disponible, les acheteurs se l’arrachent, comme la PS5. La console portable de Valve est loin d’être la seule de son genre en circulation. La Playdate, son écran 1 bit et sa manivelle a également séduit mon collègue Simon Balissat et bien d’autres. L’Analogue Pocket permet, quant à elle, d’émuler la Game Boy, la tu joues avec de véritables modules Game Boy, la Game Gear et l’Atari Lynx. Quant aux consoles portables de cloud gaming comme la Razer Edge ou la Logitech G Cloud, elles sont idéales pour jouer à des jeux récents. Cette déferlante de consoles de jeux portables fait suite à des années de disette qui ont permis à Nintendo de s’imposer comme seul maître à bord.
Pendant des années, Nintendo a régné sans partage sur le marché des consoles portables.
Vous vous rappelez sûrement le bloc gris qu’était la Game Boy, un coup de génie signé Nintendo qui a vu le jour en 1989 et le fameux Tetris, vendu avec la console. Cela a contribué à populariser la Game Boy auprès des enfants, mais aussi des adultes. Avec la Game Boy Color, le fabricant a vendu près de 120 millions de consoles. Rien d’étonnant à ce que d’autres marques aient cherché à se tailler leur propre part du gâteau. Sega en tête avec la Game Gear qui se révéla être une concurrente digne de ce nom, mais aussi le seul succès dans le segment. Atari a, en effet, également tenté sa chance avec la Lynx, mais a essuyé un échec cuisant.
La PS Vita n'a pas connu le même succès que la PSP.
Nintendo semble être le seul fabricant à ne pas connaître d’échec dans le secteur des consoles portables. Sony n'a tenté sa chance qu’après l’énorme succès de deux consoles de jeu. Avec plus de 80 millions d'exemplaires vendus, la PlayStation Portable (PSP) lancée en 2004 a été un véritable succès. Elle est néanmoins restée bien en deçà de la Nintendo DS, lancée la même année, qui s'est vendue à 155 millions d'exemplaires. En 2011, Sony a tenté de doubler la mise avec la PS Vita. Malgré son matériel avancé, la console a fait un flop. Cet échec est imputable à plusieurs raisons : mauvais groupe cible, pas assez de (bons) jeux et surtout, l’existence du smartphone.
Avec le lancement de l'iPhone en 2007, les jeux mobiles se sont rapidement imposés au détriment des consoles portables. Même si la qualité des jeux pour smartphone ne rivalisait en rien avec celle des titres PS Vita, elle était suffisante pour des millions de joueurs et joueuses. La dernière tentative de Sony remonte au Xperia Play, une sorte d’hybride entre la PS Vita et un smartphone. Il devait d’ailleurs s’appeler PlayStation Phone. Mais ce nom ne l’aurait pas plus sauvé, le N-Gage, un smartphone hybride de Nokia, avait déjà été un échec des années auparavant. Finalement, seules les consoles portables de Nintendo ont survécu à la tempête du jeu mobile, mais elles ont dû s’adapter.
Les ventes de la Nintendo 3DS ont été deux fois moins importantes que celles de la Nintendo DS, ce qui n’a pas manqué d’inquiéter la firme japonaise. Nintendo a donc décidé de fusionner les équipes de développement des consoles classiques et des consoles portables. Les deux départements étaient jusqu’alors deux entités séparées dont la priorité était donnée à l’équipe des consoles de salon. La réunion des deux équipes a donné naissance à la Nintendo Switch. Cette console a pour la première fois rendu possible de jouer à un jeu console complet et sans aucun compromis en déplacement. Après une console portable pliable avec stylet et une console portable 3D qui ne nécessitait pas de lunettes 3D, Nintendo a réussi un nouveau coup de maître avec la Switch. La console de jeu portable réunit, en effet, le meilleur des deux mondes et prouve que les consoles portables ont leur raison d'être malgré l’existence des smartphones. Les jeux mobiles sont certes imbattables en termes d’accessibilité, mais le contrôle par écran tactile n'arrive pas à la cheville d'une manette physique.
Nintendo a récemment lancé une nouvelle édition de la Game & Watch. À gauche, la console originale, à droite le nouveau modèle.
Ce n’est maintenant qu’une question de temps avant que Sony ne ressorte les projets du placard et ne revienne avec une PS Vita 2, non ? Rien ne semble encore aller en ce sens et la Switch est à ce jour la console affichant les meilleures ventes avec 115 millions d’exemplaires. Mais même après l’énorme succès de la Switch, assez peu de fabricants se sont jetés à l’eau pour lancer leur propre console portable. Il y a bien eu la OneXPlayer, la GPD Win ou l’AYANEO, mais elles n’ont pas séduit le grand public. Peut-être parce que la technologie n’était pas encore assez mûre pour supporter des jeux exigeants. Nintendo bénéficie d'un avantage décisif : Super Mario, Zelda et autres font en effet partie des jeux les plus populaires, même si graphiquement, ils ne jouent pas dans la cour des grands. Cela joue également à leur avantage, puisqu’ils n’ont pas besoin d’un matériel ultra-performant.
Valve a réussi à intégrer la puissance nécessaire aux jeux PC dans un petit ordinateur avec la Steam Deck. Cela permet théoriquement de jouer à n'importe quel jeu disponible sur PC. Bien qu’on ait longtemps cru que ça ne serait jamais possible dans ce format de console, il suffit aujourd’hui d’une Switch pour jouer à Elden Ring, plus besoin de se trimballer un ordinateur portable gaming pesant une tonne.
Logitech et Razer ont présenté leurs projets en matière de jeu mobile il y a quelques mois et ont toutes deux annoncé se tourner vers le streaming de jeu avec Razer Edge et Logitech G Cloud pour jouer en local, sans avoir de machine ultra-performante. Il existe déjà des services de cloud gaming de la sorte avec Geforce Now et Xbox Cloud Gaming. Logitech et Razer visent les joueurs et joueuses qui souhaitent jouer à de « vrais » jeux console ou PC sur un appareil portable.
La Playdate garantit encore plus de jeu portable et offre un concept innovant avec son écran monochrome et sa manivelle. Chaque nouvelle saison apporte son lot de nouveaux jeux. Tout l’intérêt de cette console réside dans sa grande portabilité, il suffit de la prendre sur soi et on peut jouer n’importe où. Parfois la spontanéité prime sur la taille de l’écran, on ne peut pas toujours jouer sur un écran 77 pouces.
Le Playdate est sans doute la console portable la plus originale.
Les consoles de type Game Boy ont, elles aussi, leurs héritières comme l'Analogue Pocket. L'entreprise s'est spécialisée dans les systèmes rétro permettant de jouer à de vieux jeux sur des machines modernes. La Pocket est la dernière née de la famille, elle a des allures de Game Boy avec un écran plus grand et est en fait un émulateur Game Boy, Game Boy Color et Game Boy Advance. On trouve également des adaptateurs pour Game Gear et Atari Lynx, mais cela n’a rien à voir avec de l’émulation. On peut y jouer aux jeux comme à l’époque, si ce n’est avec de meilleures couleurs et une netteté décuplée.
Nintendo surfe également sur la vague des consoles portables qu’elle a elle-même déclenchée. En effet, deux nouvelles versions de la Game & Watch sont sorties à l’occasion du 35e anniversaire de Super Mario Bros. et The Legend of Zelda. Les mini-consoles originales sont sorties entre 1980 et 1991 et contenaient chacune un seul jeu très rudimentaire. Les deux nouvelles versions modernes de la Game & Watch sont dotées des jeux complets Super Mario Bros. et The Legend of Zelda.
Avec la Steam Deck, c'est la première fois que les joueur·ses PC peuvent profiter des avantages de la console portable.
