Point de vue

De la boue sur le vélo, de la clarté dans la tête ou comment le sport m'aide à préserver ma santé mentale

Le sport est bon pour la santé : pas seulement pour le corps, mais aussi pour l'esprit. Il m'aide beaucoup à préserver ma santé mentale. Un exemple.

Maintenant que nous sommes entre nous, nous pouvons commencer. Nous traversons actuellement une période difficile. Les difficultés varient probablement selon les époques. Je pense par exemple à mes grands-parents qui ont vécu deux guerres mondiales, non pas dans la Suisse neutre, mais dans les pays belligérants que sont l'Autriche et la France.

Il y a quelques jours, lors de la soirée des parents d'élèves de l'école secondaire de ma fille, des traducteurs faisaient leur travail en arrière-plan, en silence, en expliquant aux parents ukrainiens ce qui était raconté. La guerre d'hier, la guerre d'aujourd'hui.

Récemment, mon chef m'a envoyé un article en allemand du ZEIT Magazin et m'a dit que je devrais absolument le lire à l'occasion. Ce que j'ai fait.

Qui voulez-vous être ?

Le deuxième argument massue, régulièrement évoqué dans le cadre de la protection du climat et de la question de savoir combien cela coûte et qui doit payer tout cela, a également été mis en avant : les emplois. En effet, beaucoup d'entre eux disparaîtraient si les mesures de protection du climat nous plaçaient dans une situation de désavantage concurrentiel par rapport à la Chine. Tel était le sentiment général autour du barbecue.

La même nuit, un violent orage s'est abattu, de fortes pluies et de la grêle se sont alternées avec des rafales de vent. C'est ainsi que quelqu'un a dû s'imaginer l'apocalypse, ai-je pensé, alors que je me tenais à la fenêtre de ma chambre, bouche bée, en regardant le spectacle.

Faire du vélo et penser

entre-temps, je connais assez bien mon petit tour de maison, je sais où se trouvent les endroits dangereux, où je dois rouler à droite ou à gauche, où je peux accélérer ou freiner. En d'autres termes, il reste du temps pour réfléchir.

Et puis ça m'a frappé, comme l'un des éclairs de la nuit précédente. Qu'ai-je à faire des Chinois·es ? S'ils se jettent tous dans le Yang-Tsé-Kiang, s'il n'est pas en train de s’assécher, est-ce que je les suivrais ? Non. Qu'ai-je à faire de mon voisin qui, avec une belle régularité, brûle ses déchets dans le poêle à bois ? Dois-je pour autant brûler mes déchets dans mon jardin ?

Est-ce que je m'énerve contre le voisin et contre les Chinois·es ? Évidemment, mais n'est-il pas hypocrite de notre part, en Occident, d'avoir délocalisé les productions en Chine au cours des 20 ou 30 dernières années et, avec elles, les émissions de CO₂ ? Il faut une bonne dose de prétention ou d'arrogance pour se tenir ensuite debout et pointer du doigt l'Est. Honnêtement, je suis plus en colère contre mon voisin.

L'effet Fifi Brindacier

Revenons maintenant à l'article du ZEIT Magazin. Bernd Ulrich y écrit notamment :

Pendant ce temps, je fais du vélo dans la boue. La pluie de la nuit a détrempé les sols et l'argile colle à mon vélo. Je ne peux presque plus bouger. Le sentiment diffus qui me tenait encore le matin a toutefois fait place à une clarté d'esprit.

Qui je veux être ? Chacun·e peut répondre à cette question. Indépendamment de ce qui se passe en Chine ou chez le voisin. Et cela n'a absolument aucune importance que mon comportement ne change objectivement rien dans le monde. Parce que ça me change. Cette prise de conscience est un bon début.

Cet article plaît à 56 personne(s)


User Avatar
User Avatar

Ancien journaliste radio devenu fan de story telling. Coureur confirmé, adepte du gravel bike et débutant en haltères de toutes tailles. Quelle sera ma prochaine étape ?


Durabilité
Suivez les thèmes et restez informé dans les domaines qui vous intéressent.

Sport
Suivez les thèmes et restez informé dans les domaines qui vous intéressent.

Point de vue

Vous lirez ici une opinion subjective de la rédaction. Elle ne reflète pas nécessairement la position de l’entreprise.

Tout afficher

Ces articles pourraient aussi vous intéresser

  • Point de vue

    Cyclistes électriques : insolents et trop paresseux pour pédaler ?

    par Patrick Bardelli

  • Point de vue

    À l'étranger, de nombreux papas ne mettent pas de casque pour faire du vélo

    par Martin Rupf

  • Point de vue

    Je suis papa et je fais du vélo sans casque

    par Martin Rupf