Critique

Critique de film : «Free Guy» est hilarant, mais pas révolutionnaire

Luca Fontana
11/8/2021

Un mélange de « Truman Show » et « Ready Player One »? Non, « Free Guy » n’est pas si malin, mais tout aussi drôle, et ça me convient parfaitement.

Cette critique ne contient aucun spoiler. Vous ne lisez que les informations connues grâce aux bandes-annonces déjà diffusées.


Je n’attendais pas une révélation cinématographique avec « Free Guy », ni même une comédie inoubliable. Je m’attendais plutôt à un film du style « Very Bad Trip » ou « Y’a-t-il un flic... ». Néanmoins, ne nous enflammons pas. Le film était drôle, même hilarant.

Mais rien de plus.

Matrix revisité

Le réveil sonne. Chaque matin la même rengaine. Malgré tout, Guy (Ryan Reynolds) commence toujours la journée avec une immense joie de vivre enfantine. Saluer le poisson rouge ; enfiler la chemise bleue ; se rendre vers le café et commander un café avec une crème et deux sucres ;

Seulement, Guy n’est pas au courant.

« Free Guy » est-il vraiment réfléchi ?

L’idée de base n’est pas si mauvaise : et si la satire intelligente de 1998 de Peter Weir, « The Truman Show », rencontrait l’adaptation de l’adaptation cinématographique de Steven Spielberg, « Ready Player One », sortie en 2018 ?

Ce « mélange » a bien eu lieu et il se nomme « Free City ». Une utopie dans laquelle des millions de joueurs se réunissent pour accomplir des missions, faire évoluer leurs personnages et collecter des objets ou des voitures rares, peu importe comment : à Free City, tout est permis, même une brutalité et une violence extrêmes. Elles sont même encouragées. Superbe. Un clone de « Ready Player One » pour l’instant.

La conséquence est proche de ce qu’amène la scène où le projecteur tombe du « ciel » dans « The Truman Show » : le chaos.

C’est drôle au début. Parce que Ryan Reynolds s’avère être un acteur doué d’humour et charismatique qui navigue dans son élément : un mélange de « Deadpool » et de « Pokémon : Détective Pikachu » interdit aux moins de 12 ans. Guy a la naïveté d’un bambin, ce qui est logique d’un point de vue technique : il a en effet le même âge que le jeu, soit environ quatre ans.

Néanmoins, le réalisateur Shawn Levy et le scénariste Zak Penn n’osent pas exploiter totalement le potentiel de « Free Guy ». Ce n’est pas si grave si l’on se contente d’un pur divertissement, sans plus :

« Free Guy » s’avère toujours amusant.

Spectacle à gogo et abus d’effets spéciaux

L’univers du jeu à lui seul est une pure folie : vous y trouverez des Easter Eggs à foison, pleins de détails amusants et des références qui parleront aux gamers. Par exemple, lorsque quelqu’un part en arrière-plan, un joueur continue de courir contre le mur sans vraiment le heurter, ou quand des personnages sautent dans tous les sens.

À un moment, une voiture circule même avec un autre véhicule à l’envers sur son toit. Ça n’a pas d’importance, mais les amateurs de jeux vidéo apprécieront. Je suis le premier à essayer ce que physique du jeu a à offrir, juste par plaisir, quand je m’ennuie.

J’aime ce genre de détails. Ils montrent que les fabricants sont eux-mêmes aussi des gamers, ce qui contribue à donner une crédibilité à Free City.

Nous y revoilà, pour en revenir au fait : on trouve beaucoup de comique de situation dans « Free Guy ». Un ami de Guy se fait par exemple agresser et éjecter de la fenêtre, avant d’être aidé à se relever par Guy, qui enlève les bris de verre de sa chemise et lui demande « Lundi, n’est-ce pas ? » avec un grand sourire.

Ça me manque cruellement dans « Free Guy ». Le personnage principal est et reste un PNJ tout au long du film. Même si le film lui donne l’occasion de dépasser son programme informatique, il ne le fait que par souci de survie, l’alternative étant son extinction. Aucun choix important à l’horizon et malheureusement pas de réel développement.

Revenons-en à « The Truman Show ». Le personnage principal renonce par choix à la sécurité et au confort de sa vie en apparence parfaite pour découvrir le monde vaste, dangereux et inconnu, mais réel, qui l’entoure, quitte à perdre sa vie à la suite d’une inondation dans un immense studio rempli d’eau. C’est dramatique, voilà un choix cornélien,

une évolution du personnage.

Bilan : superficiel, mais drôle et sympathique

Oui, « Free Guy » fait partie de ces films où l’on peut dire que si connaît la bande-annonce, on connaît toute l’histoire. Et le peu qui n’est pas divulgué dans la bande-annonce, vous pouvez le découvrir par vous-même avant même d’avoir vu une seconde du film, tant ce dernier est se révèle prévisible.

Il n’en reste pas moins que ce long métrage a du charme, est drôle, très drôle même, et qu’il regorge de clins d'œil attachants surtout destinés aux gamers. Selon vos attentes, le manque de profondeur peut poser problème. Pour moi, c’est un peu une occasion manquée.

« Free Guy » reste au final tout de même un bon film avec de bonnes idées, même si la confrontation entre le monde réel et factice est traitée de manière un peu paresseuse et peu subtile, j’ai quand même beaucoup ri durant le film.


« Free Guy » peut être vu dans les cinémas à partir du 11 août. Durée du film : 115 minutes.

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Vivre des aventures et faire du sport dans la nature et me pousser jusqu’à ce que les battements du cœur deviennent mon rythme – voilà ma zone de confort. Je profite aussi des moments de calme avec un bon livre sur des intrigues dangereuses et des assassins de roi. Parfois, je m’exalte de musiques de film durant plusieurs minutes. Cela est certainement dû à ma passion pour le cinéma. Ce que j’ai toujours voulu dire: «Je s’appelle Groot.» 


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