Staat, Fortschritt, Anarchie

Dans la vie comme dans la pensée, aussi radical qu'aucun autre, les écrits politiques, anthropologiques et écologiques d'Élisée Reclus sont plus pertinents que jamais. Aspirant à la liberté de l'homme, il rejette toutes les autorités sauf celle de la raison et savait déjà il y a 150 ans que l'humanité forme un tout avec la planète, pour le meilleur et pour le pire. Au cœur de la phase de formation de la modernité, il prévoit sa crise écologique et appelle à l'invention de nouvelles formes de relations solidaires qui incluent non seulement les humains, mais aussi les animaux et les plantes. Tout en dénonçant les ravages écologiques et sociaux de son époque, Reclus célèbre dans le même souffle et malgré toutes les résistances les avancées de la liberté et l'émergence de nouveaux modèles de vie et de société. Pour lui, chaque génération est la "dernière génération", mais elle peut aussi toujours être la première d'une terre rédimée : des "hommes du désir", comme il les appelait, des personnes qui travaillent à réaliser l'idéal d'un autre monde et d'une autre terre.