Randalierende Lehrerinnen'

De "Pfui, Teufel" à "Bravo, Bravissimo"

Ce fut une sensation que même le New York Times a rapportée : Après le refus massif des hommes d'accorder le droit de vote aux femmes en Suisse lors de la votation populaire du 1er février 1959, les enseignantes du gymnase de jeunes filles de Bâle se sont mises en grève en bloc - "pour protester contre le nouveau non-respect du droit civique des femmes suisses". Les enseignantes en grève reçurent des invectives et des éloges, des gâteaux, des fleurs et un batteur de tapis en jouet. Dans les journaux bâlois (encore six à l'époque), de violentes batailles de lettres de lecteurs (trices) faisaient rage. Les prises de position rédactionnelles étaient unanimement négatives dans les journaux bourgeois et tout aussi unanimement positives dans les médias de gauche. L'Association pour le droit de vote des femmes a invité à une manifestation de sympathie. La plupart des parlementaires bâlois blâmèrent violemment les enseignantes ; leur défenseur le plus chaleureux fut le mari d'une des meneuses.

Quelle était l'époque - 14 ans après la fin de la guerre, 12 ans avant la percée du droit de vote des femmes en 1971 ? En partant de la célébration du cinquantenaire au Gymnasium Leonhard, le livre donne la parole à des témoins de l'époque dans le camp des enseignantes et des élèves. Des contributions historiques sur le droit de vote, l'école et l'histoire des femmes, des photos anciennes et récentes ainsi que des reproductions de documents de l'époque et un CD avec des émissions de radio permettent de jeter un regard instructif et amusant sur un épisode historique dont Bâle peut être fière.