Niko Pirosmani

Niko Pirosmani est à la fois une découverte et une légende. Encore peu connu de beaucoup, il est vénéré comme artiste national dans sa patrie, la Géorgie. Les portraits et les images d'animaux qu'il a réalisés à Tbilissi vers 1900 sont d'une expressivité singulière et d'une grande sensibilité. Ses paysages et scènes de la vie quotidienne intègrent des éléments de l'iconographie médiévale et témoignent d'un profond attachement à ses compatriotes. Parallèlement, l'avant-garde a reconnu dans l'œuvre de Pirosmani une nouvelle forme de peinture radicale et inconnue. Comme Henri Rousseau ou Marc Chagall, cet autodidacte fait partie des artistes exceptionnels et difficilement classables de la modernité précoce. Ce catalogue présente le talent de Pirosmani à travers de nombreuses illustrations : comment il fait briller les couleurs, appliquées avec parcimonie, comme si elles émergeaient d'une profondeur sombre, grâce à un coup de pinceau précis et esquissé sur une toile cirée noire. Pirosmani était un maître de la concentration – et un conteur. Comme l'expliquent avec compétence les historiens de l'art géorgiens dans le catalogue, il était un artiste singulier, une figure contradictoire et une partie importante de la scène artistique à Tbilissi, qui était alors considérée comme le « Paris de l'Est ». Né dans une famille de paysans, Niko Pirosmani (1862 – 1918) est arrivé à Tbilissi en 1870. Des travaux occasionnels et la peinture de portraits ou de panneaux de tavernes lui ont permis de gagner un modeste revenu. En 1912, il a attiré l'attention des artistes avant-gardistes géorgiens et russes, qui ont présenté ses œuvres un an plus tard lors de l'exposition Mischén (Cible) à Moscou, aux côtés de Natalia Gontcharova, Michail Larionov, Kasimir Malévitch et Marc Chagall. Une exposition prévue à Paris a été empêchée par le déclenchement de la Première Guerre mondiale. Pirosmani est mort totalement ruiné en 1918. Aujourd'hui, il est considéré comme le plus célèbre artiste de Géorgie.