La Renaissance

Burke commence par critiquer le mythe de l'individu, de l'« homme libre » de la Renaissance, tel qu'il avait été formulé au XIXe siècle. Cet homme de la Renaissance n'était pas seulement encore lié aux guildes et à la religion, mais il était aussi à la fois proche et éloigné de l'Antiquité – proche, car il se sentait lié aux Anciens, éloigné, car dans sa lutte contre la « barbarie du Moyen Âge », il éprouvait la distance entre lui et l'Antiquité, qui n'existait pas pour le Moyen Âge lui-même, qui se percevait comme le successeur immédiat du monde ancien. À la fin de la Renaissance, les Anciens étaient vénérés, car ils étaient considérés comme des modèles de conduite de vie – on les suivait parce qu'ils semblaient être des guides fiables vers un avenir incertain. Entre la renaissance de l'« Autre » et la confiance en une « manière de vivre », se trouvent les trois siècles de la Renaissance, sans lesquels l'Europe ne pourrait être envisagée.