»Kristallhart gegenüber allen Feinden«

Pour le contrôle des procès politiques en RDA, en plus de la sécurité d'État, le ministère public était également responsable. Les procureurs validaient formellement les résultats des enquêtes des départements d'investigation du ministère de la Sécurité d'État lors de l'engagement des poursuites. Cependant, le ministère public n'a rempli son rôle légal de « gardien du droit » dans ces procédures qu'avec de notables réserves. La présente étude montre, à travers de nouvelles analyses de cas et de dossiers, que la coexistence des deux institutions a varié au fil des ans et que le rôle légal du ministère public a contribué à une formalisation accrue des procédures juridiques dans les affaires du ministère de la Sécurité d'État. En particulier, des comparaisons textuelles détaillées entre les rapports d'enquête du ministère de la Sécurité d'État et les actes d'accusation mettent en évidence la justice pénale politique comme un instrument de sanction politique, orienté vers des règles extérieures, préalablement sélectionné politiquement et juridiquement par la police secrète du ministère de la Sécurité d'État, et juridiquement et idéologiquement retravaillé par les procureurs au service du pouvoir du SED.