Aachener Kunstblätter 2022

La phase de transition entre le gothique tardif et la Renaissance sur les bords de la Meuse et du Rhin constitue le thème général du volume 68 des Aachener Kunstblätter. Sept auteurs de cette région traitent d'œuvres d'orfèvrerie et de sculpture sur bois et sur pierre. Dominique Allart, de l'Université de Liège, se penche sur la dernière œuvre majeure de l'orfèvrerie sacrée du Moyen Âge, le buste reliquaire de saint Lambert, plus grand que nature, conservé dans le trésor de la cathédrale de Liège, qui présente un programme iconographique complexe. Vera Henkelmann observe les Mariannes de la fin du Moyen Âge dans la région de la Meuse. Elle se concentre sur les doubles madones en plastique suspendues dans l'église, sans dispositif lumineux, à Aix-la-Chapelle, Maastricht, Roermond et Wessem. Benoît van den Bossche et Emmanuel Joly, de l'Université de Liège, se penchent sur le porche nord-ouest de l'église collégiale de Tongres, réalisé entre 1527 et 1537, et s'intéressent à son histoire et aux différentes phases de sa réalisation. Reinhard Karrenbrock, spécialiste de la sculpture du Bas-Rhin et de la Westphalie, concentre son article sur la sculpture en pierre, moins étudiée dans le Bas-Rhin, et fait de deux groupes de crucifixion de Marienbaum et Xanten, jusqu'ici peu considérés, l'objet de sa réflexion. Christiane Paulus, qui s'est spécialisée dans le sculpteur de la Renaissance dans le Bas-Rhin, Arnt van Tricht, étudie ses épitaphes à St. Viktor à Xanten et s'interroge sur les modèles d'images. Vincent Rudolf, du musée Suermondt-Ludwig d'Aix-la-Chapelle, étudie les monuments funéraires liégeois de la Renaissance, destinés à la mémoire de certains chanoines, dans le contexte des multiples relations de la métropole mosane et de la Rome pontificale. Enfin, Michael Rief, du musée Suermondt-Ludwig, se penche sur la cheminée Renaissance de 1559, injustement reléguée dans l'ombre de la collection d'Aix-la-Chapelle et représentant le triomphe de Bacchus, qui provient probablement du Vieux Château de Geilenkirchen. On a ainsi un aperçu d'une époque qui n'a pas encore été suffisamment étudiée pour cette région.