Faulheit

Aujourd'hui, alors que le plein emploi est considéré comme le sommet de ce qui est socialement désirable, l'agitation et le fait de rester constamment "dans le coup" même après le travail sont à la mode, il semble que chacun doive se justifier s'il souhaite simplement ne rien faire le week-end. Pourtant, avoir du loisir était considéré comme un idéal dans l'Antiquité, et même au Moyen Âge, on faisait encore preuve d'indulgence envers ceux qui ne faisaient rien. Ce n'est qu'à l'époque moderne que le tournant décisif a eu lieu : la foi dans le progrès et la volonté de changement lui ont fait perdre son innocence, le transformant en une existence parasitaire. Cependant, depuis quelque temps, l'idée de la décélération commence à regagner de l'acceptation. Non seulement les Oblomov de la littérature peuvent donc espérer des sympathies secrètes, mais aussi ceux qui refusent l'agitation générale. Et pourtant : il n'a jamais semblé qu'il y ait tant de loisirs omniprésents.