Porsche Design Book One: test sous pression
7/9/2017
Traduction: Stéphanie Casada
Le journaliste Dominik Bärlocher part à l’étranger avec un ordinateur portable qu’il n’a pas encore essayé. Le Porsche Book One doit tenir le coup pendant sept jours de stress permanent. Mais, quand on ne regarde vraiment que la performance et qu’on ne prend pas du tout l’aspect physique en compte, comment s’en sort cet appareil de luxe?
Pendant l’IFA, Stephanie Tresch, productrice de vidéos, et moi avons travaillé plus de 90 heures en sept jours. Mon principal outil de travail: le Porsche Design Book One, un ordinateur portable qui se transforme aussi en tablette. L’appareil a été présenté au public en février au Mobile World Congress de Barcelone. J’étais très impatient de pouvoir tester ce modèle au look particulièrement élégant.
Je suis un fervent admirateur de Porsche Design. J’aime les traits durs et clairs, les quelques accents design et le look général qu’on pourrait placer entre poli et industriel. Juste à l’aspect, on a l’impression que ce notebook a uniquement été créé en visant la performance. Mais est-ce que ça suffit? De quoi est-il vraiment capable? Tout le monde peut lire et écrire des spécifications techniques. Mais, à la fin, une seule chose compte: comment l’appareil se débrouille-t-il au quotidien?
Remo Pascale, Category Manager chez nous, m’a annoncé que je pourrai tester le Book One à l’IFA. J’ai naturellement accepté et, une fois que toutes les formalités étaient remplies et que l’appareil était devant moi sur mon bureau à Zurich, c’est là que j’ai commencé à douter. C’est le premier ordinateur portable de Porsche. Je me convaincs d’essayer l’ordi à cause de ses caractéristiques notées sur le papier et le fait que je le trouve beau.
Au Mobile World Congress, j’avais pris le HP Spectre x360. J’avais déjà commencé à tester l’appareil une semaine avant le salon. Je savais donc qu’il était un compagnon fidèle sur lequel je pouvais compter. Mais pour le Book One, à part les données techniques et marketing, je n’avais aucun point de référence. Serait-ce possible qu’il me laisse tomber? Quelles sont ses failles et à quoi dois-je faire attention?
C’est avec un peu d’appréhension que j’ai mis l’ordinateur portable dans mon sac à dos et que je me suis rendu à l’aéroport.
Qu’est-ce que j’attends d’un ordinateur portable
J’exige beaucoup de choses d’un notebook. Il doit surtout être bien pour écrire. C’est clair qu’il s’agit de la tâche principale d’un journaliste. Mais ce qu’un grand nombre de personnes ne réalise pas encore, c’est qu’un journaliste moderne doit aussi s’improviser rédacteur photo, photographe passablement compétent et tout un tas d’autres choses encore. Ce sont surtout les journalistes en ligne qui ne connaissent pas la séparation des pouvoirs. Mon ordinateur portable doit par conséquent être capable de traiter rapidement des données, avoir un écran adéquat et permettre de travailler avec Photoshop sans problème. Un autre point très important: le clavier doit lui aussi correspondre.
C’est sur ce point que je me faisais le plus de souci, parce que les claviers d’ordinateurs portables ne sont la plupart du temps pas super.
Le clavier du Book One est similaire à celui du Macbook d’Apple, ce qui est déjà un bon signe, car Apple est capable de bien des choses, dont produire des claviers très bien configurés. Au moins du point de vue matériel.
La batterie doit elle aussi pouvoir suivre. Au cours des sept derniers jours, j’ai travaillé plus de 90 heures, dont la plupart avec l’ordinateur portable. Plus l’autonomie de la batterie est longue, mieux c’est.
Test sous pression
Berlin. La nuit. J’allume le Porsche Design Book One. C’est le baptême du feu pour l’appareil coûteux du fabricant haut de gamme. Les premières frappes. Mes doigts volent au-dessus du clavier et le texte prend forme. L’écart entre les touches frôle la perfection. En tapant, j’enlève plus souvent ma main droite du clavier que ma main gauche et c’est rare que je ne retrouve pas instinctivement ma position initiale. Bien. Très bien même. Parce que je ne peux pas me permettre de travailler avec un clavier qui ne me convient pas. Si celui du Book One ne m’avait pas plu, je serais vite allé acheter un clavier périphérique.
À propos de périphériques. Le Book One a été très sollicité. Un lecteur de cartes était presque tout le temps branché, une souris aussi. J’ai connecté la version classique de la MX Master, pas la 2S, à l’ordinateur portable via Bluetooth. Ça a super bien fonctionné et j’avais l’avantage que l’un des deux ports USB 3 était encore libre pour brancher un périphérique supplémentaire. J’y ai branché un clavier que m’a refilé le fabricant Bloody pour que je le teste pendant 24 heures.
C’est la première fois que j’apprécie le fait de pouvoir complètement rabattre l’écran vers l’arrière. J’ai d’abord essayé de mettre l’appareil dans cette position: Λ. Je pensais que l’écran allait se tourner et que je pourrais travailler de façon vraiment moderne et chic. Mais ça n’a pas fonctionné. J’aurais pu essayer de résoudre le problème, et je l’aurais aussi fait si j’avais été au bureau à Zurich, mais quand je dois écrire un article, je n’ai pas le temps pour ça. J’ai vraiment autre chose à faire à Berlin pendant l’IFA. Je l’ai donc mis dans cette position: L. Le clavier est devant le L, le tout ressemble donc à ça _ L. Fonctionne parfaitement. Test réussi.
Les deux choses qui me dérangent un peu
Le Porsche Book One ronronne et ne se laisse pas déstabiliser par tout ce que je lui demande. D’innombrables pages ouvertes avec Chrome? Pas de problème. Mais l’appareil a tout de même quelques imperfections.
L’écran clignote. Ça m’est arrivé environ cinq fois au cours de la semaine. Je suis dans un ancien appartement de Berlin, assis à table et j’écris mes textes. D’un coup, l’écran devient noir pendant un dixième de seconde et l’image réapparaît d’un coup – le Book One fait comme si de rien n’était. Tout fonctionne encore normalement et mon suivi ad hoc des ressources du système ne montre rien d’anormal. Heureusement, aucune donnée n’est perdue. Si ça avait été le cas, j’aurais certainement jeté ce truc pas la fenêtre. Quand je suis à un salon, je n’ai pas de patience pour ce genre de choses. Vraiment pas. «Essayez donc de travailler 90 heures en sept jours et regardez si vous avez encore la patience de vous occuper des délires de votre ordinateur».
La partie écran du Book One peut être enlevée et peut par conséquent aussi être utilisée comme tablette. Pour moi, c’était clair dès le début: cette fonction ne va pas être ma préférée. Je ne connais personne qui veuille écrire tout un texte sur une tablette. Chez moi, l’écran est donc toujours resté fixé au clavier, même si j’ai uniquement utilisé ce dernier comme support pour l’écran avec le clavier Bloody. Le problème: dans Chrome, l’appareil s’identifie comme étant une tablette et les sites Web, comme 20min.ch sont donc ouverts avec la vue mobile. Pourquoi est-ce que je lis ce qu’écrit la presse de boulevard suisse quand je suis à Berlin? Parce que je veux savoir ce que mes collègues font et s’ils sont aussi ici. Et… 20min. est-ce que je vois bien? Vous n’êtes même pas venus? Vous avez vraiment loupé quelque chose! La prochaine fois, on pourra aller manger des pâtes ensemble.
Je n’aime pas la version réduite des sites Internet. Déjà pas sur les tablettes et encore moins si j’ai tous les périphériques d’un ordinateur à disposition. Ici, obliger Chrome à afficher la version bureau ne sert à rien. Mince. Bon, je vais un peu moins lire les news. Finalement, j’arrive aussi à me repérer sans tout ce flot d’informations.
Le bilan après une semaine et quelque 121000 lettres tapées, sans compter les fautes d’orthographe corrigées, les e-mails et commentaires sur digitec.ch: le Porsche Book One m’a convaincu. Quand je l’ai reçu, il n’était qu’un appareil test, et quand je l’ai rendu, il était un fidèle partenaire. Il va me manquer. Il a non seulement superbe allure, mais il est aussi très performant. Cette bête de travail chic est un outil que je conseille à tous ceux qui sont prêts à investir beaucoup d’argent dans une bonne machine. Car le Porsche Book One envoie du lourd.
Journaliste. Auteur. Hackers. Je suis un conteur d'histoires à la recherche de limites, de secrets et de tabous. Je documente le monde noir sur blanc. Non pas parce que je peux, mais parce que je ne peux pas m'en empêcher.
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