

Place aux bijoux en plastique

La fièvre des bijoux en plastique monte sur les réseaux sociaux. Mais ce qui ressemble à des babioles faites chez soi à la maison se vend souvent très cher en magasin.
Pour voyager dans le temps, je fais défiler vers le bas mon flux Instagram. J'y vois des influenceuses comme Chiara Ferragni qui m'abreuvent de photos de colliers et de bracelets ludiques et colorés, les bijoux parfaits qui apportent de la bonne humeur en ce pluvieux mois de mai.
Dans un élan de nostalgie, je ne peux m'empêcher de penser à mon enfance. Je me souviens encore d'un été au début des années 90 où mon amie et moi, attablées dans le jardin, enfilions soigneusement des perles les unes après les autres sur un fil de nylon. J'embellissais ces colliers et ces bracelets de pierres en plastique blanches carrées comportant des lettres. Je les portais les uns sur les autres. Je ressemblais à un sapin de Noël. Mon credo ? Plus ils étaient colorés et mieux c'était. Aujourd'hui, on dirait que ça n'a pas changé à en juger l'avalanche de bijoux en plastique sur les réseaux sociaux : plus on les superpose et mieux c'est.


Est-ce que je porterais encore ces colliers et bracelets aujourd'hui ? Certainement pas. Même les professionnels de la mode ne parviennent pas à me convaincre de cette tendance, comme avec le « vrai » stylisme, car même sur eux, ces bijoux ont l'air puérils. Je dois admettre, cependant, que les bijoux en plastique ont un côté ludique.
Mais ce qui m'irrite le plus dans cette tendance, c'est le fait que beaucoup des pièces mises en scène sur Instagram ne sont pas bricolées, mais proviennent de maisons de luxe comme Balenciaga et Bottega Veneta. Cette dernière propose dans sa collection actuelle un collier de fleurs (voir ci-dessous) qui coûte la bagatelle de 2890 CHF, un prix exorbitant qui n'effraie pas puisqu'il est déjà en rupture de stock, tout comme les colliers et les boucles d'oreilles de Bottega Veneta, qui ressemblent à des Invisibobbles. Pour l'esthétisme, on repassera. Les protagonistes de la mode veulent à tout prix se démarquer, quitte à en devenir absurde. Exemples ? Les chouchous en spirale Bottega Veneta et les colliers en plastique Balenciaga, hors de prix.


Outre le fait que cette inquiétante tendance au plastique est tout sauf durable et que les bijoux de luxe mentionnés ci-dessus sont déjà en rupture de stock, je vous conseille d'acheter quelque chose de plus juste à la place pour fabriquer vos propres bijoux. Non seulement c'est amusant, mais par les temps qui courent, c'est un passe-temps créatif et divertissant.


Quand je ne suis pas en train d'explorer les océans, je plonge avec bonheur dans l'univers de la mode. Toujours à l’affût des dernières tendances dans les rues de Paris, Milan et New York, je vous montrerai comment arborer ces habits de podium dans la vie de tous les jours.