En coulisse

DillySocks : « De nombreuses marques font des chaussettes à côté du reste, mais très peu s’y consacrent entièrement. »

Laura Scholz
21/7/2023
Traduction : Sophie Boissonneau
Photos: Christian Walker

Trois jeunes d’une vingtaine d’années ont fait un voyage à Londres et sont revenus avec une idée de start-up. Dix ans plus tard, ils me reçoivent dans leur siège zurichois pour me donner un aperçu de leur univers où règnent les chaussettes multicolores et surtout durables.

« Il est grand temps que les chaussettes jouent un rôle plus important dans ta vie aussi. Tu es la bienvenue chez nous. Tu pourrais venir quand ? », m’ont-ils répondu. Peu de temps après, je retrouve Sean Pfister et Fabian Knup, deux des trois fondateurs de DillySocks, dans leur quartier général du 3e arrondissement de Zurich. Ici, les couleurs sont reines.

Vous avez eu l’idée de fonder DillySocks en 2013, pourquoi des chaussettes ?

Par quoi avez-vous commencé une fois que vous aviez l’idée ?

Sean Pfister : assez rapidement, nous avons reçu des demandes pour des motifs spécifiques. Nous nous sommes donc mis à la recherche d’un producteur et avons finalement trouvé notre bonheur au Portugal. Aujourd’hui, nous travaillons toujours avec ce même partenaire et avons une très bonne relation.

Avez-vous décidé dès les départ que DillySocks devait s’engager et être une entreprise durable ?

Fabian Knup : nous avions 27 ans lorsque nous avons créé l’entreprise. Nous voulions produire le plus localement possible et cela surtout pour garantir de bonnes conditions de travail et le respect des normes. Aujourd’hui, nous pouvons dire que nous ne nous contentons pas d’être climatiquement neutres, mais que nous avons un impact positif.

Grâce à vos emballages ?

Sean Pfister : l’étiquette et la boîte viennent du Portugal. Nous avons remplacé les petits crochets en plastique par des crochets en bio composite, nous nous fournissons auprès d’une entreprise suisse qui produit différents produit de remplacement au plastique. Lorsque nous envoyons les produits, nous enlevons les crochets. Nos détaillants font normalement de même et nous renvoient les crochets pour nous puissions les réutiliser.

Cette volonté d’être durable vous a-t-elle freiné d’une quelconque manière ?

Sean Pfister : c’est clair. La certification GOTS m’a donné quelques cheveux blancs. Il ne suffit pas que l’entreprise décide d’être plus durable, tous les producteurs et fournisseurs de la chaîne de production doivent suivre le mouvement et accepter d’assumer l’effort supplémentaire. Il y a des règles à respecter... Par exemple, le fil doit être stocké séparément.

Pourquoi ?

Vous vendez également des DillyMonkeys. Pourquoi ?

Sean Pfister : les fins de série ne se vendent pas très bien. Nous avons donc lancé ce projet il y a environ trois ou quatre ans, l’idée nous vient d’une cliente. Nous avons cherché différents ateliers qui emploient des personnes handicapées ou des personnes en réinsertion. Nous leur envoyons nos surplus et les déchets de nos magasins et ils leur offrent une deuxième vie avec les singes-chaussettes.

Où trouvez-vous l’inspiration pour vos designs colorés ?

Y a-t-il un motif des débuts de la marque que vous vendez toujours ?

Fabian Knup : nous voulons avant tout proposer un très large choix. De nombreuses marques font des chaussettes à côté du reste, mais très peu s’y consacrent entièrement. C’est pour ça que nos chaussettes arborent des rayures, des pois, de belles couleurs et des motifs adaptés à toutes sortes d’occasions. Nous voulons que chacun·e trouve son bonheur chez nous.

Quel est votre motif favori ?

Sean Pfister : c’est drôle, à chaque fois que quelqu’un me pose cette question, je réponds quelque chose de différent. Tout récemment, j’ai eu une phase pendant laquelle j’aimais les rayures. Mais en général, j’essaie de porter la dernière collection et j’ai une préférence pour les motifs. Aujourd’hui, je porte par exemple notre modèle « Empower », j’aime les chaussettes à messages engagés.

Fabian Knup : pour moi aussi, la réponse change. La classique chaussette de tennis blanche revient à la mode, et on essaie de rester jeunes, j’en porte donc souvent. Sinon, j’aime beaucoup nos chaussettes côtelées unicolores. Et bien sûr, j’arbore de temps à autre des chaussettes flamant rose.

Nous sommes en été, la saison du nu-pied par excellence. Comment vont les ventes ?

Fabian Knupp : on est libres de porter des chaussettes quand on le souhaite. Sauf dans les sandales peut-être. Et nous avons un grand choix de socquettes et chaussettes basses parfaites pour l’été. Et on a évoqué le retour en grâce des chaussettes de tennis plus tôt, ça booste les ventes. Cependant, notre période de pointe a tendance à se dérouler vers la fin de l’année et lors des grandes fêtes.

Sean Pfister : Noël est notre saison la plus animée.

Qu’est-ce que vous savez sur les chaussettes en 2023 que vous ne saviez pas en 2013 ?

Sean Pfister : tellement de choses ! Rien que sur la structure d’une chaussette. La chaussette se termine par une pointe, et cette partie n’est pas une mince affaire, car la couture peut vite créer un point de pression. À l’autre bout, il y a aussi le talon qui peut être renforcé ou non. La tige peut avoir différentes hauteurs... Sa bordure peut entailler la peau...

Fabian Knup : même le nombre d’aiguilles qui ont servi à la fabrication d’une chaussette est pertinent. La clarté du design et la qualité finale en dépendent.

Plus il y a d’aiguilles, mieux c’est ?

Fabian Knup : exactement.

Dernière question : d’où vient le nom DillySocks ?

Fabian Knup : c’est une question facile. Nous cherchions un synonyme du mot « extraordinaire ». Dilly en est justement un en anglais. Et il n’est pas employé si souvent dans le langage courant, c’est ce qui nous a plu. C’est simplement un mot cool, qui se prononce bien, qui représente quelque chose et qui est beau.

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