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Point de vue

Des dimanches soirs angoissants avec la reine des crooners

Carolin Teufelberger
13/2/2019
Traduction: traduction automatique

Rosamunde Pilcher est morte. La femme qui m'a accompagné involontairement pendant plusieurs dimanches soirs de préadolescence. C'était quand même sympa.

Le couple semble heureux. Ils vivent en ville et ont commencé une nouvelle vie, jusqu'à ce qu'elle doive retourner dans sa campagne natale pour quelques semaines. Là-bas, elle rencontre un homme formidable qui la prend beaucoup plus au sérieux que celui de la ville. Elle tombe amoureuse, le nouveau aussi. Mais un malentendu flagrant survient, qui remet en question tout ce qui a été fait auparavant. Jusqu'à ce que son père soit victime d'une crise cardiaque, que tout le reste perde de son importance et que les nouveaux amoureux se retrouvent. La vie en ville connaît une fin abrupte. Elle est de retour dans les prairies verdoyantes et les falaises rocheuses de Cornouailles, plus heureuse que jamais.

Voilà ce que cela donne en termes cinématographiques. Image : ZDF Enterprise
Voilà ce que cela donne en termes cinématographiques. Image : ZDF Enterprise

Et le dimanche salue la marmotte

C'est à peu près ainsi que se déroule chaque adaptation de roman de Rosamunde Pilcher sur la chaîne ZDF. La mort récente de la romancière anglaise me l'a rappelé avec force. J'aurais juré être coincé chaque dimanche soir dans une sorte de boucle temporelle où le même film passait en boucle. Mais la plupart du temps, il s'agissait d'un nouveau film de l'univers de la mièvrerie, que ma mère et ma belle-mère imposaient à toute la famille. Oui, mes parents sont divorcés, mais je n'ai pas pu me passer de ces films répétitifs. Dans les deux foyers, je devais me soumettre à la demande de programmes, sans exception. Il est donc surprenant que ma mère, en particulier, n'ait jamais pu assumer pleinement sa passion. J'ai souvent entendu des excuses du genre : "Je ne regarde pas les films pour l'intrigue, mais pour les superbes paysages". ah, maman, tu aurais pu te contenter d'un livre de photos.

Les gens aiment leur kitsch

Pour autant, l'attrait des romans et de leurs adaptations cinématographiques ne se limite pas du tout aux femmes de ma famille. Avec près de 65 millions de livres vendus, la reine des romances est l'une des autrices les plus performantes commercialement du moment. Les adaptations cinématographiques sur ZDF sont regardées par plus de sept millions de téléspectateurs en moyenne. En 2002, Rosamunde Pilcher et Claus Beling, directeur de la rédaction de ZDF, ont reçu le British Tourism Award, car les films attirent un nombre extraordinaire de touristes allemands en Cornouailles. Désolé maman, le paysage semble tout de même jouer un rôle important.

Mais les protagonistes, bien installés et beaux, auront aussi leur part de succès. L'idylle familiale apparente avec des rôles dépassés et les intrigues kitsch endorment le public plutôt que de le rebuter. Le contenu présenté est très éloigné de la vie des téléspectateurs et c'est ce qui semble être le secret du succès - surtout le dimanche soir.

Mais la doyenne du feuilleton peut aussi faire autrement. Quelques jours après sa mort, la ZDF a diffusé la dernière adaptation de Pilcher, "La fiancée de mon frère". Et celui-ci est relativement moderne, puisqu'il s'agit d'un footballeur homosexuel qui se débat avec son orientation sexuelle. Cela a dû déstabiliser les téléspectateurs. Près de six millions de personnes se sont rassemblées devant leur écran, ce qui a permis à la chaîne ZDF d'enregistrer la meilleure audience pour un film de Pilcher depuis plus de deux ans. Mon avis de sauvage : peut-être plus à cause de l'émotion provoquée par la mort de l'écrivain que par l'intrigue
.

Une belle histoire d'amour-haine

Bien sûr, la mère et la belle-mère ne sont pas les seules à s'enthousiasmer. Mauvaise, dans leur famille, oui. Au début, je lisais sur le visage de mon père une bonne dose de honte, et sur celui de ma sœur un léger désintérêt. Mais avec le temps, les soirées cinéma du dimanche sont devenues une sorte de rituel. Nous plaisantions constamment sur les films et sur les dames enthousiastes, mais le reste de la famille a commencé à apprécier les films de manière insidieuse. Même si, lorsque nous annoncions le programme du magazine télévisé - existe-t-il encore ? - nous omettions habilement le nom de Pilcher à chaque fois, nous savions à quoi nous attendre. Et ce n'était pas grave. Les films d'amour kitsch faisaient rire toute la famille, alimentaient les conversations et, d'une certaine manière, parvenaient à créer notre propre type d'idylle familiale dérangée. Je n'ai jamais vraiment aimé les films, mais j'ai beaucoup apprécié les soirées en famille. Merci pour cela, Rosamunde.

Photo d’en-tête : Image : ZDF

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Élargir mon horizon: voilà comment je résumerais ma vie en quelques mots. J'aime découvrir de nouvelles choses et en apprendre toujours plus. Je suis constamment à l'affût de nouvelles expériences dans tous les domaines: voyages, lectures, cuisine, cinéma ou encore bricolage. 

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